Dossier Tariq Ramadan (20) : Marie, dans les coulisses...




Marie est une femme franco-marocaine, âgée d'une quarantaine d'années, et celui qu’elle accuse de l'avoir violée bénéficie du statut de témoin assisté depuis le mois de juin 2018. Une décision juridique difficile à accepter alors que Tariq Ramadan avait déjà été mis en examen dans le cadre des deux précédentes plaintes pour viol. Hélas son destin semble pavé par les déconvenues et les épreuves. Il existe des chemins de vie complexes et d'autres sans ambage, ce n'est pas le cas de Marie.

Engagée en tant que partie civile dans l'affaire du Carlton de Lille, son passé a ressurgi afin d'être utilisé pour la discréditer en produisant un amalgame douteux entre la relation qu'elle partagea avec DSK puis avec Tariq Ramadan. Or ces deux histoires n'ont en commun qu'une chose, ce sont des affaires de mœurs. La première concernait un réseau de proxénétisme alors que la seconde est une affaire de viol présumé.

Depuis le déclenchement de l'affaire Ramadan, cette mère de deux enfants a été obligé de fuir plusieurs adresses. Elle a été agressé physiquement deux fois. Sur internet, malgré de multiples signalements, elle est constamment injuriée et diffamée via des vidéos ou des montages photos ignominieux cautionnés par des sites comme Youtube ou Twitter. La plupart de ces contenus mensongers sont toujours disponibles sur internet.

Avec un tel contexte, est-il possible de la voir flancher ? Ne pourrait-elle pas requalifiée sa plainte en violences volontaires afin de mettre un terme à ce long épisode judiciaire et ainsi protéger sa famille ?1 Il existerait dans son dossier pas moins de 300 vidéos et 1.000 images échangés avec Tariq Ramadan sur une période de 16 mois. Selon toute vraisemblance ce matériel fut sollicité par le présumé innocent qui lui réclamait des poses définies et des scénarios à caractère érotique ou sexuel pour satisfaire ses fantasmes. Elle était sa chose.

Était-ce par amour ou bien était-ce sous l'effet de la contrainte ? Si nous établissons la contrainte, nous établissons le viol. Et cette relation était-elle saine ou violente ? Si nous établissons la violence, nous établissons une nouvelle fois le viol. Enfin était-elle sous l'emprise de la menace ? Si nous le prouvons alors nous démontrons que Tariq Ramadan a abusé sexuellement de Marie à plusieurs reprises. Or la contrainte, la violence et la menace sont trois des caractéristiques énoncées par le code pénal français pour définir le viol.

Nul doute que Tariq Ramadan a pensé que cette « femme de mauvaise vie » allait combler le moindre de ses caprices eut égard à sa carte de visite. Nul doute que Tariq Ramadan a menacé de faire révéler tout ce qu'il savait aux proches de Marie si elle refusait de se conformer à ses désirs. Notons que contrairement à ce qui a pu être suggéré par des personnes malintentionnées, leurs relations sexuelles n'ont jamais été tarifées mais contraintes par la manipulation affective et le chantage. Cette relation de quatorze mois s'est achevée par un excès de trop que Marie ne pouvait plus supporter.


Côté juridique, en profond désaccord avec la manière dont son dossier était traité, elle a décidé de changer de conseil au mois de juillet 2018. Remettant son dossier entre les mains de son ancien avocat, qui l'avait représenté lors de l'affaire DSK. Maître Laporte a succédé à Maître Szpiner, non sans péripéties. Ainsi ses ennuis ont continué, elle a ensuite été victime de la vindicte d'un proche en relation avec ses anciens conseils. Il s'agit de Jean-Claude Elfassi. Ce dernier a eu accès à des éléments appartenant au dossier d'instruction et les a diffusés sur internet via son blog. Portant sensiblement atteinte à l'intimité et à la vie privée de Marie. Cette mère peut-être reconnue et jugée à n'importe quel moment par des commerçants, le personnel de l'école, son médecin traitant, des fonctionnaires de l'état, et plus largement par n'importe qui en France ayant suivi l'affaire Ramadan. Ceci relève de la mise en danger volontaire d'autrui, c'est inacceptable et condamnable.


Dans cette affaire Marie n'aura connu l'anonymat que durant deux journées, du 7 au 9 mars 2018. Qui s'en soucie ? Qui vit avec la hantise d'être identifiée par des inconnus alors qu'elle avait souhaité conservé l'anonymat ?


Depuis le départ les soutiens de Tariq Ramadan se soucient de la présomption d'innocence et de la santé d'un homme accusé de multiples viols, tout en méprisant l'intégrité physique des présumées victimes. Au lieu de promouvoir la protection pour les plaignantes, les soutiens ramadanistes exercent sur elles des pressions psychologiques massives pour altérer leur discernement en les faisant culpabiliser. Un stress éprouvant pouvant déclencher une dépression voire mener une personne vulnérable au suicide.

Tout cela est mérité selon les fidèles suiveurs de l'islamologue car il s'agit d'un complot fomenté par des femmes vénales. Un complot présentant un nombre aussi considérable de lampistes dans le casting est une hérésie. Obtenir la complicité et le silence au niveau international d'autant d'intervenants dans le seul but d'éliminer une personne relève de la fiction. De plus, exceptée Henda Ayari, qui est sortie de l'ombre quelques années auparavant le début de l'affaire Ramadan avec la publication de son premier livre, aucune autre plaignante n'a tiré un véritable profit de cette histoire. Elles vivent terrées, isolées voire partiellement terrorisées, et elles n'ont touché aucun magot.

Comment pouvons-nous éprouver autant de compassion à l'égard d'un individu qui avait tout pour être épanoui mais qui a tout perdu à cause de sa sexualité déviante ?

Comment faire preuve d'une telle absence d'humanité envers des femmes, modestes et victimes, se retrouvant dans une situation postérieurement plus invivable qu'au commencement de l'affaire ?

Marie est la prochaine à être auditionnée en présence d'un homme qui tentera de la faire replonger dans son jeu pervers pour la faire sienne et la déstabiliser. Marie est une femme sensible comme l'ont constaté les observateurs de l'affaire DSK. Tariq Ramadan le sait. D'ailleurs il connaît son riche passé, elle le lui avait confié. Il sait où appuyer pour provoquer chez elle une fêlure car leur relation s'est étalée sur plus d'une année, quatorze mois en enfer.

La bête doit connaître les points forts mais surtout les points faibles de sa proie, savoir ce qu'elle aime pour la manipuler et l'amadouer, savoir ce qui lui fait mal pour la contrôler et la rendre vulnérable.

Marie ne doit pas s'en laisser convaincre mais se convaincre que Tariq Ramadan est un pervers sexuel qui, sur la même période, s'amusait aussi avec elle, Majda Bernoussi et Yasmina. Un triolisme qui n'aura pas lieu malgré l'existence d'un harem invisible aux yeux de ses maîtresses.


Le statut de témoin assisté puis le changement d'avocat sont les signes d'une situation complexe et incertaine pour les intérêts de Marie. Mais après toutes ces épreuves, harcèlement, agressions, chantage, menaces, elle a maintenu sa plainte pour viol.

Le 1er novembre 2018 une énième demande de remise en liberté de Tariq Ramadan a été refusé par le Juge des libertés et de la détention.




Frank D.




1Legifrance : article 222-11 du code pénal.

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