Jacques Dugué organisateur du premier réseau pédophile français. Gabriel Matzneff l'avocat des pédophiles







Les sources de cet article proviennent essentiellement des archives du journal Le Monde, de Libération, du PAN magazine et des références nécessaires à des articles précédant pour le lecteur non averti. Il sera démontré ici à l'appui des faits que Jacques Dugué évoluait au sein d'un réseau pédophile et que Gabriel Matzneff, pédophile notoire, a cherché avec d'autres comparses à légitimer la pédophilie en France durant les années 1970 et 1980. L'ensemble s'insère dans un scheme plus vaste puisque nous remontons la filière jusqu'à l'entreprise Spartacus. Il n'est ici aucunement question de croire mais de constater les faits et d'en tirer des conclusions.



La Belgique a connu l'affaire Dutroux fin des années 1990, éclaboussant la scène médiatique internationale avec la pire des déviances humaines, les abus sexuels commis sur des enfants. Le procès Dutroux s'est déroulé au début des années 2000 mais la piste du réseau pédophile a rapidement été évacué puisque le seul Marc Dutroux a été tenu pour responsable.1 Vingt ans auparavant, en France, nous avons eu un cas similaire mais le principal accusé n'a pas eu à subir de lynchage médiatique en comparaison du traitement adressé au seul Marc Dutroux. Pourtant Jacques Dugué n'était pas un novice dans le domaine puisqu'il a été inculpé et condamné à trois reprises pour des faits de pédophilie, les faits ont débuté dans les années 1970 et se sont poursuivis jusque dans les années 2000.



Le passé de Dugué a ressurgi à la faveur d'une énième affaire de pédophilie, celle de Zandvoort en Hollande, dans laquelle son identité est ressortie. La police avait alors procédé à une perquisition de son domicile et saisie une quantité importante de photos et une quarantaine de vidéos impliquant des enfants. Certaines de ces photos ont été retrouvé publié dans un magazine danois pédophile « Lover Boys ». Il a également reconnu être l'un des fournisseurs de photos dans le dossier Zandvoort. Mais les forces de police ont surtout découvert que Jacques Dugué avait gardé ses petites habitudes avec les enfants de l'une de ses anciennes victimes qui l'hébergeait à Chambéry. En 2002, à Chambéry, le dernier verdict tomba, Jacques Dugué fut condamné à 30 ans de réclusion criminelle pour des attouchements sur les deux enfants, âgés de moins de 15 ans, de l'une de ses anciennes victimes. Il aura fallu 30 ans pour mettre hors d'état de nuire celui qui était devenu un simple pervers vieillissant de 66 ans. Un ex-trafiquant de matériel pédopornographique impliquant intrinsèquement l'exploitation sexuelle infantile. La justice française n'a pas su faire preuve de sévérité suffisante lorsqu'elle a condamné Jacques Dugué en 1971 puis en 1981 pour des faits similaires.


L'affaire de Saint-Ouen a été révélé par le journal Minute au mois de septembre 1978, aboutissant à l'inculpation de huit prévenus pour « attentats à la pudeur sur mineurs de moins de 15 ans ».2 Plus quatre autres personnes en relation avec le réseau Dugué en France, soit un total de 12 inculpations dans l'affaire de Saint-Ouen. Puis Jacques Dugué mènera les forces de police au réseau Amaniera en 1981. Comme nous l'avons vu dans un article précédant, Jacques Dugué appartenait à un réseau pédophile puisque la piste qui a orienté la police française à son domicile provenait tout droit des États-Unis. Elle faisait suite aux informations récoltées par les forces de police de Los-Angeles après une perquisition au domicile d'un dénommé « Henry Johnson ».3 Ces informations seront transmises en France et permettront d'arrêter Jacques Dugué et certains de ses acolytes.4 La correspondance qu'entretenait Dugué avec Jonhson évoquait ses frasques sexuelles dans les moindres détails, rien de plus confondant et pourtant il ne sera condamné qu'à la peine de 6 ans de prison.5 C'est une plainte d'un parent qui déclencha son arrestation. Au moment de son interpellation Jacques Dugué réalisait une séance photographique avec deux jeunes garçons dans sa cave. Difficile de faire mieux en terme de flagrant délit. Ces photos étaient destinées notamment aux marchés belge, hollandais ou danois. Les enquêteurs mettront la main sur d'autres noms qui les conduiront à arrêter quatre nouvelles personnes, trois à Lyon, dont Paul Damon qui organisait des séances « spéciales » de photographie,6 et une autre personne à Chartres.7 Nous avions ici le premier « réseau » pédophile de France comme le souligne un article du monde daté au 27 février 1979, écrit par Bertrand Le Gendre.


Los-Angeles > Saint-Ouen > Lyon > Chartes


A l'époque des faits Jacques Dugué, âgé de 43 ans, était entraîneur bénévole de basket-ball et agent commercial. Il vendait des armes et des articles de sport ce qui l'amenait à se déplacer quotidiennement jusqu'à l'étranger comme en Hollande. L'affaire concernait des abus sexuels sur une dizaine d'enfants dont le plus jeune avait moins de 10 ans. Les sept autres inculpés jugés en 1982 étaient :8

  1. Alain Maillart, chauffeur-livreur, 23 ans, une ancienne victime mineure dans une affaire de mœurs pour laquelle Jacques Dugué a été précédemment condamnée en 1971.9 Maillart a été condamné à 18 mois avec sursis dans l'affaire de Saint-Ouen.
  2. Alain Leroy, ouvrier fraiseur, 32 ans, condamné à 3 ans avec sursis.
  3. Monique Leroy, femme d'Alain remise en liberté, 29 ans, condamné à 2 ans avec sursis, le couple a ouvert les portes de leur domicile et de leur lit aux frasques sexuelles de Jacques Dugué.
  4. Jean-Marie Dhumé, inspecteur des douanes, 33 ans,10 condamné à 5 ans de prison.
  5. Cevelod Sokolowski, ingénieur, 53 ans, condamné à 18 mois avec sursis.
  6. Maurizio Sesse, imprimeur, mineur au moment des faits, 20 ans, le seul à n'avoir pas été incarcéré, il a été condamné à un an avec sursis.
  7. non précisé ? Hypothèse, le jeune frère de Maurizio Sesse,11 le seul dont l'identité n'apparaît nul part. Un détail qui favorise la piste d'un mineur, du petit frère de Maurizio Sesse, comme le témoignage de Jean-Marie Dhumé semble l'indiquer dans un numéro du PAN magazine.


Au mois de novembre 1981 le tribunal correctionnel de Bobigny condamnait Jacques Dugué à la peine de 6 ans de prison. Durant le procès l'un des avocats de la défense a cité des propos tenus par un journaliste du Monde, Gabriel Matzneff, qui avait écrit : « les perturbateurs des moins de seize ans ne sont pas les baisers de l'être aimé, mais les menaces des parents, les questions des gendarmes et l'hermine des juges ».12 Ceci est de la bouillie kinseyiste, de la rhétorique 100% kinseyiste employée par Alfred Kinsey pour expliquer les raisons du traumatisme de l'enfant après des relations sexuelles (post abus sexuel). Selon Alfred Kinsey, un enfant n'est pas traumatisé par l'acte sexuel qu'il subit mais par l'angoisse générée via la réaction de ses parents. Voilà pourquoi les pédophiles décrivent les parents comme des hystériques qui oppressent leurs enfants sexuellement avec le soutien de la police et des juges. En laissant s'exprimer aussi librement dans les médias, un pédophile notoire comme Gabriel Matzneff, nous validons tacitement sa conduite, cela a permis à des personnes de le citer en référence au lieu de le citer à comparaître...


Face au constat énoncé ci-dessus Alfred Kinsey a préconisé l'instauration de cours d'éducation sexuelle pour pallier à la « déficience parentale ».13 Or si éducation sexuelle des enfants il doit y avoir, elle relève de la seule responsabilité des parents qui sont seuls à détenir l'autorité parentale sur leur enfant, tout comme pour le reste de leur éducation. Ce sont les parents qui nourrissent leurs enfants, les aiment, les soignent et souffrent avec eux, puis les éveillent pour enfin les guider vers l'âge adulte. Les pédophiles et l'état n'ont pas leur mot à dire concernant nos enfants, ce ne sont ni leurs jouets sexuels ni leurs soldats. L'éducation est un vaste domaine et c'est absolument ahurissant de vouloir la réduire au simple champ de l'éducation sexuelle.


Le moment de gloire de Dugué

Jacques Dugué a eu le privilège de pouvoir s'exprimer dans le journal Libération à travers une tribune introduite par Guy Hocquenghem. Ce dernier a eu pour mentor René Schérer avec qui il avait débuté une relation amoureuse alors qu'il était âgé de 15 ans.14 Autrement dit le mentor de Guy Hocquenghem était un pédophile, il ne fallait donc guère attendre de sa part une condamnation de la pédophile qui reviendrait à condamner son passé. Le moment le plus épique de cette introduction au cas pathologique Jacques Dugué reste ce passage : « Son univers, celui des couples échangistes, qui se passent des photos d'enfants, sa franchise quant à la sodomie sont d'un langage différent de ceux de la pédérastie plus intellectuelle ou artistique ». La candeur ou la prétention de ces pro-pédophiles produit un relatif effet de sidération chez l'individu ayant des mœurs normales et des idées saines sur la sexualité. Les pédophiles pensent-ils duper toute la population en agrémentant la pédophilie de termes positifs pour magnifier cette perversion, rebaptisée ici « pédérastie » car moins négatif dans l'imagerie collective mais signifiant exactement la même chose. Enfin nous apprenons qu'il existe une pédérastie intellectuelle ou artistique mais existe t-il une hétérosexualité intellectuelle ou artistique ? Malheureusement nous ne le saurons jamais puisque Guy Hocquenghem est mort du SIDA dans les années 1980.


Quant aux délires de Jacques Dugué visant à se justifier, chacun pour trouver lui-même sa prose sur internet si cela vous intéresse mais ça n'est pas nécessaire de l'évoquer ici. Une question subsiste, comment se fait-il que le journal Libération ait à ce point épousé la pédophilie dans les années 1970 ? Cela peut s'expliquer sans doute par la présence de Jean-Luc Hennig (74-81) qui fit entrer Guy Hocquenghem (78-82) chez Libération qui, à son tour, ramena Michel Cressole puis Hélène Hazera, première femme transsexuelle journaliste d'un grand quotidien français.15 Nous avions là un noyau dont les mœurs n'étaient pas sans conséquences sur le contenu de la ligne éditoriale du journal. Allant jusqu'à devenir un journal pro-pédophile, il fallait oser franchir la ligne, ils l'ont fait, avec des dessins parfois, et en récidivant pour témoigner de leur haute intelligence basée sur le contexte de l'époque. Le patron du journal se vantait même que son quotidien ait été la cible de neuf inculpations pour « outrages aux bonnes mœurs » et « incitation à la débauche », au point d'en faire un article dans un numéro du mois de mars 1979. Il était co-signé par Serge July et Jean-Luc Hennig.





La pédophilie et l'intelligentsia française


Nous venons de voir que Gabriel Matzneff avait été « témoin » par procuration de la défense lors de l'affaire de Saint-Ouen mais ce n'est pas tout. Jacques Dugué a eu le privilège de pouvoir s'exprimer dans une tribune de Libération, transformée pour l'occasion en PAN magazine, autrement dit en un média pro-pédophile. Pour l'une des rares fois je vais me permettre de joindre un dessin relativement explicite pour rappeler ou montrer aux lecteurs qu'un journal comme Libération a soutenu la pédophilie. A l'époque, le patron était Serge July et comme ses autres confrères, il se retrancha derrière le contexte de la révolution sexuelle. Nous avons là des gens, des suiveurs, des moutons qui se contentent de suivre un contexte, une époque, sans aucun sens de discernement, sans réflexion, et ce sont nos journalistes ! Nous voilà rassurés. Serge July a donc autorisé via son journal un pédophile déjà condamné à s'adresser au juge Salzmann pour se défendre et lui faire admettre que la sodomie avec un enfant n'avait rien d'anormal. Bienvenue dans une dimension journalistique parallèle. Il existe des précédants tout à fait révélateur à ces prises de position pro-pédophiles chez Libération, ce sont l'affaire Villerot puis l'affaire de Versailles entre 1973 et 1978. Dans le dossier de Versailles ce fut le journal Le Monde qui joua la partition avec aux manettes Gabriel Matzneff, proche de Jean-Luc Hennig, Guy Hocquenghem et René Schérer.




Deux affaires antérieures : Versailles et Villerot

Toute chose à ses limites, cela vaut également pour les pratiques sexuelles et la liberté d'expression. L'être humain sait s'imposer des limites et faire preuve de sagesse, ce n'est pas le cas du psychotique comme le pédophile. Visiblement l'intelligentsia française ne l'entendait pas de cette oreille puisqu'en 1977 l'affaite de Versailles a déclenché une réaction très compatissante à l'égard de ces trois pervers. Trois personnes ont été arrêté au mois d'octobre 1973, ils ont ensuite passé 3 ans de prison en préventive avant d'être jugé en 1977 et condamné à 5 ans de prison avec sursis pour attentats à la pudeur commis « sans violence » sur des mineurs de quinze ans. Voici le nom des trois inculpés :


  • un docteur, Jean-Claude Gallien, 43 ans.
  • un visiteur médical, Bernard Dejager, âgé de 45 ans, le seul à avoir bénéficié du principe de liberté de l'inculpé le 20 octobre 1976.
  • un ouvrier, Jean-Louis Burckhardt, 39 ans.


Les photographies souvenirs de leurs exactions étaient du bonus comme si les dégradations physiques et psychiques subies par les enfants n'étaient pas assez suffisantes, les pédophiles immortalisaient également leurs abus sexuels sur papier glacé. Est-cela que Guy Hocquenghem surnommait la « pédérastie artistique » dans Libération ? Nous avions donc trois hommes âgées de la quarantaine qui ont joué aux docteurs avec des enfants, tout en prenant en photo leurs jeux pervers, et qui se sont retrouvés incarcérés de manière préventive. Cette situation inhumaine a fait sortir de ses gonds le petit milieu intellectuel parisien. Cependant trois années s'étaient écoulées avant qu'ils ne se saisissent de cette information et fassent de cette affaire de mœurs les gros titres des journaux.


Finalement l'affaire de Versailles est devenue célèbre à la suite de deux pétitions signées et diffusées par le petit milieu parisien. La première s'adressait directement au juge, le 26 janvier 1977, soit la veille de l'ouverture du procès à la cour des assises des Yvelines. Environ 70 personnes ont soutenu que « trois ans de prison pour des caresses et des baisers, cela suffit. Nous ne comprendrions pas que le 29 janvier Dejager, Gallien et Burckhardt ne retrouvent pas la liberté ». 16 Les trois inculpés devaient avant tout s'estimer satisfaits d'être encore vivants, et de ne pas avoir été lynché par les parents et la vindicte populaire. Le soutien de la presse dont il bénéficiait, et qui cherchait à faire de ces déviants des martyrs ou des anti-héros, était pour le moins inapproprié. Une partie de l'intelligentsia parisienne cherchait à banaliser et à vulgariser les abus sexuels sur mineurs tout en culpabilisant les parents et en favorisant la corruption de leurs enfants. Dans un tel contexte il n'y avait rien de choquant à voir le journal Libération pro-pédophile harcelé par la justice pour incitation à la débauche, c'eut été hypocrite de prétendre le contraire.


La seconde pétition est datée au mois de mai 1977, après le verdict et la libération des trois accusés dans l'affaire de Versailles. Elle a été adressée à « la commission de révision du code pénal pour la révision de certains textes législatifs régissant les rapports adultes et mineurs » et porte les signatures d'environ 80 personnes. Ces deux pétitions constituent une position sans équivoque en faveur de la légitimation de la pédophilie. Parmi les noms les plus cossus figurent Jack Lang, Bernard Kouchner, Philippe Sollers, Felix Guattari, Guy Hocquenghem, René Schérer, Gabriel Matzneff ou Jean-Luc Hennig. Ces trois derniers ont également collaboré ensemble pour produire un numéro de la revue Recherches édité par Felix Guattari sur le thème de la pédophilie en 1979. Le mystérieux numéro 37 qui a finalement fini à la broyeuse puisque les éditions Recherches, trop embarrassées, l'ont supprimé de leur catalogue dans les années 1980. René Schérer avait aussi participé à la conception du numéro 37 avec le pédophile Gilbert Villerot qui en avait profité pour joindre le dossier d'instruction de son affaire judiciaire.



La plupart des signataires de ces pétitions ont désormais tendance à se retrancher derrière un contexte propice à la décadence. Était-ce vrai pour tout le monde ? Est-ce que tout le monde considérait cela acceptable au point d'en tolérer la promotion dans les médias et de voir un activisme se développer en faveur de pédophilie ? Est-ce que l'aveuglement était tel qu'il rendait sourd face aux plaintes populaires ?


Depuis le début de l'affaire de Versailles en 1973, Gabriel Matzneff ne s'était guère offusqué du sort réservé à ces trois pédophiles. Peu après qu'il eut été la cible d'une plainte en 1975, le dossier de Versailles était devenu l'une de ses préoccupations. Le plaignant était un père de famille courageux et indigné par l'émission télévisée Apostrophes présenté Bernard Pivot au cours de laquelle Gabriel Matzneff était son invité. Le grand écrivain était en promotion pour son dernier recueil sexuel « Les moins de seize ans » publié en 1974. Et c'est ainsi qu'en dépit du contexte de l'époque, un père de famille déposa plainte contre Gabriel Matzneff pour « actes contre nature et incitation à la débauche de mineurs ».17


Le 8 novembre 1976, dans le journal Le Monde, Gabriel Matzneff se pourfendait d'une complainte larmoyante déguisée en brûlot face au traitement judiciaire réservé aux trois pédophiles concernés par l'affaire de Versailles ainsi que, et surtout, pour le manque de soutien qu'il avait reçu après son intervention chez Bernard Pivot. L'axe central de son articulation portait sur la mise en exergue du consentement des enfants victimes, elles avaient toutes données leur accord. Mais qui peut vraiment croire que des enfants de moins de 15 ans, filles ou garçons, puissent avoir leur place entourés d'adultes de 40 ans, à jouer au défilé de mode, dénudés, et au docteur ? Manipuler un enfant, le contraindre sans violence, lui faire croire qu'il a décidé par lui-même, qu'il a consenti aux déviances sexuelles d'un satyre, tout ceci est l'apanage du pédophile. Et puis quel parent accepterait de laisser son enfant entre les mains de ces individus pour qu'il puisse les « éduquer » ? Cet article signé Gabriel Matzneff était intitulé : « l'amour est-il un crime » ? Un tel travestissement de la notion d'amour est caractéristique du psychotique, l'amour signifie ici pédophilie, Gabriel Matzneff superpose sa réalité à celle de la réalité collective. Il travestit la réalité, l'habille différemment, afin qu'elle lui soit plus appréciable. Ce procédé est utilisé par la quasi totalité des hommes de pouvoir, un exemple d'une simplicité extrême, nous ne faisons jamais la guerre, nous délivrons des peuples et nous leur apportons la démocratie. Les millions de civils innocents assassinés doivent certainement avoir une vision différente de la guerre, à savoir que la guerre est déclenchée pour posséder des richesses et des territoires. Il faudra donc tuer des innocents pour les déposséder de leurs biens.



Concernant le traitement des prisonniers, particulièrement ceux des délinquants ou des criminels sexuels, est-il censé émouvoir le citoyen français même détenu en préventive ? Si sa culpabilité est certaine alors il s'agit d'une mesure de précaution prévue par la loi. Les pédophiles ne sont pas les martyrs d'une société hétéro-normée et des parents égoïstes qui vampirisent leurs enfants. Ces parents qu'ils méprisent autant que les politiques ou les forces de police. En prison le pédophile craint le viol car une fois enfermé il devient une proie facile, aussi fragile que les enfants auxquels il imposait auparavant des relations sexuelles. Jacques Dugué avait commis une tentative de suicide lors de sa seconde incarcération en 1978. Quant à Gabriel Matzneff, il a eu la chance de pouvoir agir en totale impunité, de devenir une icône de la pédophilie et il n'a donc jamais été en prison. Au contraire, il a même réussi à faire de sa vie sexuelle un conte de fée soutenu par une partie de l'intelligentsia française. L’œuvre de Matzneff est une ode à la pédophilie comme ses illustres prédécesseurs pédophiles André Gide ou son mentor Henry de Montherlant. D'ailleurs sans Montherlant peut-être n'y aurait-il jamais eu de Gabriel Matzneff puisqu'à son retour du service militaire il était au bord du suicide. Henry de Montherlant l'aida alors à s'accepter et la vie continua... Pour illustrer la forte relation qui unissait ces deux hommes, Gabriel Matzneff, seulement accompagné par le fils adoptif de Montherlant, éparpilla les cendres de Montherlant à Rome.


La pédophilie selon Matzneff

Un argument massue qui figure dans la première pétition de 1977, très largement influencée par Gabriel Matzneff : « Si une fille de 13 ans a le droit à la pilule c'est pourquoi faire ? »


Il n'est guère étonnant que nous soyons tombé si bas à la lecture de cette assertion produite et validée par la brillante intelligentsia française de l'époque. Ils étaient 70 à signer ce document avec cette phrase ubuesque ! Cela sous-tendrait-il que la pilule ait été préconisé pour permettre aux jeunes filles d'avoir des relations sexuelles avec des adultes ? Est-cela qu'il faut comprendre ? Tel est le prisme pédophile qui se superpose à notre réalité. A la lecture des faits, il semblerait qu'une fille de 13 ans prenne la pilule pour se préserver d'une grossesse non désirée qu'elle peut avoir avec un adolescent de 13, 14, 15, 16 ou 17 ans par exemple. Ces personnes se prétendaient-ils éducateurs ?! N'est ce pas un âge où l'adolescente se règle physiologiquement ? Ignoraient t-ils la biologie en 1977 ? La bêtise insondable qui orne les arguments des pédophiles et leurs acolytes pro-pédophiles est pour le moins aberrante.


Voici un morceau choisi de la complainte signée Gabriel Matzneff, publiée par le journal Le Monde fin 1976, « L'amour est-il un crime ? », dans lequel il instrumentalise l'affaire de Versailles pour son prosélytisme pédophile :

« Cela n'est pas vrai. Ce qui est néfaste, ce sont les contacts sexuels mécaniques, sans tendresse, sans amour ; mais les lettres de l'adolescente que j'ai publiées dans les Moins de seize ans témoignent, me semble-t-il, qu'une relation d'amour entre un adulte et un enfant peut être pour celui-ci extrêmement féconde, et la source d'une plénitude de vie. Aimer un être, c'est aider à devenir celui qu'il est. Or cette quête d'identité, qui a pour but la possession et la connaissance de soi, est aussi une quête d'identité sexuelle. Une relation amoureuse, dès lors qu'elle est fondée sur la confiance et la tendresse, est le grand moteur de l'éveil spirituel et physique des adolescents. Les perturbateurs des moins de seize ans ne sont pas les baisers de l'être aimé, mais les menaces des parents, les questions des gendarmes et l'hermine des juges. »


La fin de cet extrait a été cité comme un alibi par l'avocat de Jacques Dugué lors de son procès en 1981 afin de minimiser l'impact des pratiques de son client. Le passage souligné est du pur kinseyisme, Alfred Kinsey considérait que le traumatisme des enfants qui avaient des relations sexuelles n'était pas causé par l'acte sexuel mais par la réaction des parents, des forces de police et de la justice. En somme la société. Gabriel Matzneff doit nécessairement avoir pris connaissance des travaux d'Alfred Kinsey ou de ses héritiers comme l'a fait son ami pédophile Edward Brongersma.


Dans ce court extrait transparaît aussi la sacralisation du sexe et son pouvoir sur Matzneff, au point d'en faire un pilier de notre identité qui serait essentiellement basée sur notre sexualité. Ainsi l'auteur transpose t-il ses propres fantasmes sur le lecteur car s'il existe avec certitude une identité fondée sur la sexualité ici bas, c'est bien la sienne. Nous en déduisons aussi que Gabriel Matzneff avec un coup de baguette magique a guidé des jeunes filles et des jeunes garçons à affirmer leur identité à travers leur sexualité. Comme l'avait fait avant lui Montherlant avec Matzneff ou Schérer avec Hocquenghem ? Aimer un être c'est l'« aider à devenir celui qu'il est » or « cette quête d'identité … est aussi une quête d'identité sexuelle ». Avant de savoir qui sont les autres, il aurait déjà fallu que Gabriel Matzneff apprenne à poser certaines limites à son comportement au lieu de jouer au Don Juan s'en va à la crèche.


Enfin ces mots fleuris et savamment choisis, « confiance » « tendresse », « amour », pour qualifier la pédophilie sont d'une fadaise inqualifiable. N'est ce pas un comble que d'entendre un homme tel que Gabriel Matzneff parler d'amour, lui qui a voulu imposé un ménage à trois à sa femme avec un jeune collégien ? Sa femme n'était visiblement pas prête à devenir comme lui. Ils divorcèrent. Ce fut le début d'une période qu'il surnomma le « galop d'enfer », il multiplia alors les aventures avec les jeunes filles, pas moins de 6 jeunes filles dont une femme de 28 ans, entre mai et décembre 1976.


Gabriel Matzneff a été marié18 mais il a préféré divorcé suite à un coup de foudre avec un collégien, est-ce de l'amour ou de la folie ? Le fonctionnement sexuel de Matzneff ne pouvait s'appliquer qu'avec des enfants, des relations sans lendemain qui ne demandaient aucun investissement, aucun amour, aucune fidélité, aucune attente, juste de l'instantanée, de l'artificiel, au mieux du passionnel. Vivre avec un adulte aurait impliqué se plier à certaines règles comme celle de la fidélité. Puis vivre avec un adulte c'est écouter l'autre alors que vivre avec un enfant c'est s'écouter. Et puis ces adolescent(e)s n'avaient qu'une vague idée de toutes les implications d'une relation avec un adulte, trop hypnotisés par le fait d'être séduits par un écrivain renommé. Un écrivain qui leur avait sûrement expliqué qu'il s'inspirait d'eux pour écrire sa prose, à moins de 16 ans être le héros d'un roman n'est ce pas exaltant ? Toujours est-il que l'amour n'a rien à voir avec la sexualité or Gabriel Matzneff éprouve bien des difficultés à dissocier les deux. L'amour parental c'est de l'amour et pourtant il ne renferme rien de sexuel.


Le réseau ? Fantasme ou réalité ?

Ce que nous venons d'évoquer est le contexte français autour de la pédophilie, fin des années 1970, avec les affaires de Versailles, Villerot, de Saint-Ouen avec Jacques Dugué, menant à l'affaire Amaniera, et pour finir en apothéose avec l'affaire du Coral.


Le réseau Amaniera a été découvert après les confessions du « pervers de Saint-Ouen », lui-même arrêté grâce à l'excellent travail de Lloyd Martin, membre des forces de police de Los-Angeles. Les informations émanant d'une source faisant autorité concernant la pédophilie sont en général faméliques. Elles sont rarissimes pour les affaires Villerot et Amaniera. Pourtant l'affaire Amaniera qui avait démarré par l'arrestation du chef du réseau, âgé de 31 ans, Patrice Amaniera, a conduit à l'arrestation de 70 personnes et monopolisés 500 membres des forces de police sur tout le territoire français. Patrice Amaniera a été arrêté à Narbonne le 2 août 1981 pour « attentat à la pudeur sur mineurs de moins de quinze ans », il avait fondé l'Association française d'action chevaleresque en 1976, pour les activités de son réseau de proxénétisme pédophile, sous couverture de s'adresser à des jeunes garçons de huit à douze ans issus de familles modestes ou souffrant d'une légère déficience mentale.


Deux autres personnes ont été inculpé avec Patrice Amaniera mais leur identité a été protégé au moment des faits. A travers la France, huit autres personnes ont été écrouées, il s'agit de Roger Vergé, un ecclésiastique de l'Ariège, René Imbert, un postier dans le Tarn-et-Garonne, Julien Martin, d'Avignon, Adrien Neyroud, d'Annecy, Noël Guyon, de Quimper, Norma Gegou, également de Quimper et deux autres personnes dont l'identité est inconnue.19 En outre l'affaire Amaniera a encore démontré que le milieu pédophile fonctionnait comme n'importe quelle organisation avec ses codes, ses produits et sa clientèle. De Los-Angeles à Saint-Ouen, en passant par Lyon et Chartes, puis allant jusqu'à mettre la main sur le réseau Amaniera en 1981, les forces de police françaises ont effectué un excellent travail mais qu'en est-il de la justice française ? Il reste encore une affaire pédophile que nous avons cité ici mais pas développée, c'est celle de Gilbert Villerot.


Gilbert Villerot est le fondateur de la première association pédophile qui a perduré en France pendant 10 ans, tout au long de la mitterrandie. Le Groupe de recherche pour une enfance différente (GRED)20 éditait sa propre revue « Le petit gredin ».21 Les 28 et 29 novembre 1981 le GRED inaugurait son premier congrès international à Paris.22 Nous avions en France le privilège d'avoir un clone à petite échelle du PAN magazine. Le PAN nous fournit d'ailleurs quelques détails intéressants au sujet de Gilbert Villerot. Il a été condamné à la peine d'un an de prison pour attentat à la pudeur sur un mineur de 11 ans à Alençon en 1978. Le journal Libération lui avait accordé la parole créant ainsi le précédent Villerot qui ouvrirait par la suite la voie à Dugué et consort.23 En 1979 il publiait la totalité de son dossier d'instruction dans une revue dont le numéro est aujourd'hui introuvable chez l'éditeur puisqu'il a été rayé de son catalogue.24 Enfin nous retrouvons aussi le dévoué Villerot avec une courte fiction intitulée « The Horizon Line » parue dans le numéro 5 du PAN magazine du mois de mai 1980, c'est dire tout le respect que lui témoignait John Stamford et Frank Torey.


Une partie du réseau pédophile, de Los-Angeles à Paris en passant par la tour de contrôle hollandaise, dans les années 1970 et 1980, la suite se joue dans les années 1980 et 1990 avec les affaires du C.R.I.E.S, du pasteur Joseph Doucé et du réseau Toro Bravo. Trois scandales pédophiles francophones avec des ramifications à l'internationale. Le pasteur Doucé est le point d'orgue de ce réseau révélé par son assassinat en 1990. A travers le pasteur Doucé nous sommes en mesure de dévoiler les secret les plus intimes qui s'inscrivent dans la continuité de l'entreprise Spartacus...


Avant cela nous ferons un léger détour par le Coral, une affaire que les pro-pédophiles ont cherché très rapidement à étouffer avec des attaques frontales adressées à une certaine presse, à la justice et à la police. Le juge Salzmann est décrit par le PAN magazine et tous les pro-pédophiles comme un obsédé de la pédophilie, un homophobe, alors qu'il n'a jamais su faire cesser la prolifération de la pédophilie en France en condamnant fermement les inculpés.


Keywords:
GRED, ILGA, PAN magazine, Edward Brongersma, Gabriel Matzneff, René Schérer, Gilbert Villerot, Jacques Dugué, Spartacus.



1Dans l'affaire Dutroux malgré les condamnations de deux autres comparses, le fait notable a été le non lieu accordé à celui qui permettait d'établir l'existence d'un réseau pédophile : Michel Nihoul.
2L'hebdomadaire Minute est assimilé au courant de l'extrême droite, il est également à l'origine du développement de l'affaire Coral début des années 1980. C'est pourquoi les pédophiles crient au complot de l'extrême droite homophobe. Ce qui au regard des faits en dit long sur le parti socialiste.
3La cellule chargée d'enquêter sur ces affaires de mœurs était la Sexually Exploited Child Unit de Lloyd Martin.
4L'enquête américaine menée par la Sexually Exploited Child Unit de Los-Angeles avait débuté au mois de juin 1978.
5Le Monde : Jacques Dugué répond d'attentats à la pudeur sur des mineurs de moins de quinze ans "On ne lutte pas contre la nature", J-M Durand-Souffland, 4 novembre 1981.
6Le Monde : Trois interpellations pour incitation de mineur à la débauche, 5 février 1979.
7Un chirurgien-dentiste Serge Debarbieux âgé de 52 ans. La prise de contact entre ces trois hommes Dugué, Damon et Debarbieux s'est faite par le biais de petites annonces diffusées dans des magazines spécialisés vendus par le biais des sex shop.
8Le Monde : Huit inculpations, 13 janvier 1979.
9Le Monde : La France n'est plus épargnée par le « baby-porno », Bertrand Le Gendre, 27 février 1979.
10Ou Jean-Marc Dhumé* ou Daniel Maillart*, prénoms incertains.
PAN magazine numéro 10, The Minute Scandal, pages 18 à 24, décembre 1981. Il s'agit d'un article sur l'affaire Jacques Dugué, provenant d'un témoignage fournit pas l'un des condamnés à Edward Brongersma et diffusé via le PAN magazine. Il s'agirait du témoignage de Jean-Marie Dhumé qui nous évoque succinctement la première condamnation de Jacques Dugué en 1971.
11Voir témoignage de l'un des prisonniers recueilli par Edward Brongersma et publié par le PAN magazine numéro 10 au mois de décembre 1981.
12Le Monde : Jacques Dugué répond d'attentats à la pudeur sur des mineurs de moins de quinze ans "On ne lutte pas contre la nature", J-M Durand-Souffland, 4 novembre 1981.
13Alfred Kinsey est l'auteur de deux rapports sur le comportement sexuel humain en 1948 et 1953, une référence en matière de sexologie. Il est considéré comme le ''père de la révolution sexuelle''. Alfred Kinsey était un pro-pédophile voire un pédophile passif c'est-à-dire un voyeur.
14Libération : La guerre des gays : Hocquenghem et les lendemains de 68, Claire Devarrieux, 10 février 2017.
15Libération : Une trans à ''Libé'', c'était hier, Hélène Hazera, 17 octobre 2013.
16Le Monde : A propos d'un procès, 26 janvier 1977.
17Apostrophes de Bernard Pivot, émission du 12 septembre 1975, invité Gabriel Matzneff. Il évoqua la sortie de son dernier ouvrage qui faisait déjà scandale à cette époque. Pourtant il a souvent été rabâché que le contexte de l'époque justifiait ces dérives or c'est un mensonge. Plus de 10 ans plus tard, dans la même émission toujours présentée par Bernard Pivot, retour de Gabriel Matzneff aux cotés de Denise Bombardier. Celle-ci l'a effectivement bombardé de remarques pertinentes et assassines car Matzneff le vaut bien. Quant au dénommé Bernard Pivot, il semble loin d'être innocent quand on invite à deux reprises une personne comme Gabriel Matzneff c'est que l'on y trouve un relatif intérêt ou alors qu'on est profondément soumis envers le système médiatique. Quoiqu'il en soit, dans les deux cas ce n'est pas acceptable.
18Le sujet de cet article n'est pas de développer autour de la vie de Gabriel Matzneff puisque nous sommes ici pour évoquer un contexte, celui de la fin des années 1970 en France. Mais il faut savoir que Gabriel Matzneff a rencontré sa future femme Tatiana chez le père Struve en 1964 alors qu'elle n'était encore qu'une adolescente âgée de 13 ou 14 ans (bachelière en 1968).
19Le Monde : Le parquet de Créteil juge excessif le retentissement donné à une affaire de ''ballets bleus'', 27 octobre 1981.
20Créé en 1979 et dissolu en 1990, domicilié au SEP, 1 rue keller à Paris 75011. Le GRED est présent lors des premières discussions autour de l'intégration de la mouvance pédophile au sein de l'Internationale gay lors de la première conférence de l'ILGA en 1980.
21Le Petit Gredin entre 1981 et 1987, 10 numéros.
22PAN magazine numéro 10, page 6, décembre 1981.
23Libération ; Un an de prison pour pédophilie, 29 et 30 mars 1978.
24Liste des contributeurs au numéro 37 de la revue Recherches : Jean Danet, André Dumargue, Bernard Faucon, Jean-Luc Hennig, Guy Hocquenghem, Gabriel Matzneff, Jean-Jacques Passay, Luc Rosenzweig, René Scherer, Gilbert Villerot.


Merci au site officiel de Gabriel Matzneff pour les informations archivées relatives à certaines dates, les détails du divorce et les magnifiques romances de Gabriel Matzneff.

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Frank D.

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