Venezuela, Maduro, cible de la doctrine Monroe




Pour comprendre la situation complexe traversée par le Venezuela il faut procéder à un retour historique afin d'en comprendre les causes.

Après s’être extirpé du joug de l’empire espagnol grâce au libérateur Simon Bolivar, le Venezuela n'était encore qu'un morceau de terre au sein d'une nation autrefois nommée la Grande Colombie. Elle était constituée par le Venezuela, la Colombie et l’Équateur jusqu’en 1830. Quant au Panama, il fit partie intégrante de la Colombie jusqu'au 3 Novembre 1903, moment où les américains avaient encouragés des indépendantistes à faire sécession. Deux semaines après ce coup d'éclat, le 18 Novembre 1903, les États-Unis et le Panama signèrent le Traité Hay–Bunau-Varilla formalisant la construction du fameux canal de Panama reliant les océans atlantique et pacifique.

Simon Bolivar, héros révolutionnaire sud américain, est né à Caracas dans la capitale actuelle du Venezuela. Il lui a été rendu hommage sous plusieurs formes en nommant la monnaie nationale vénézuélienne, le bolivar, ou un pays d’Amérique du Sud, la Bolivie. Plus près de nous, Hugo Chavez a baptisé son mouvement de réformes en sa mémoire, nous parlons de révolution bolivarienne.

La superficie du Venezuela est une fois et demi supérieure à celle de la France mais le pays ne possède que 26 millions d’habitants. Il détient des richesses naturelles absolument mirifiques. Ces ressources ont attisé les convoitises des grandes puissances tout au long de son histoire et inéluctablement les tensions. Les mines d’or, de fer, de charbon, de diamants pour le secteur industriel, également un secteur agricole abondant avec des terres fertiles produisant du riz, du maïs, du tabac, des fruits tropicaux, du café, du cacao ou de la canne à sucre. Mais le Venezuela vit essentiellement de ses revenus issus de la manne pétrolière. Pourtant les vénézuéliens connaissent un niveau de pauvreté s'élevant à 75,5% (1996) dont 42,5% (1996) de la population vivant dans l’extrême pauvreté, c’est à dire avec un dollar par jour selon le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). A la fin de l’année 1998, une ère positive semblait se profiler après l’élection du Lieutenant-Colonel Hugo Chavez à la tête du pays. Les chiffres de la pauvreté diminuèrent considérablement, avec 50,4% de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté dont 20,1% des vénézuéliens en situation d’extrême pauvreté. La révolution bolivarienne entreprise par Hugo Chavez a immédiatement été prise pour cible par Washington. Dans son désir d'émancipation, le peuple vénézuélien venait de signer son isolement international pour plusieurs années, s'engageant malgré lui dans une guerre économique et psychologique contre l'ennemi américain.

Ce qu'il faut absolument savoir concernant cette partie du monde afin d'en comprendre la logique du présent, l'Amérique Latine a été et reste encore l'exclusive propriété des États-Unis En effet, en 1823, le Venezuela et la totalité du continent sud américain ont été soumis à la doctrine Monroe puis à son prolongement par Théodore Roosevelt. La doctrine Monroe était destinée à interdire toute forme d’interventionnisme européen ou de colonisation du continent américain, en contrepartie les États-Unis s’engageaient à ne pas s’ingérer dans les affaires européennes. Cependant, au début du XXème siècle, le président Roosevelt donna un nouveau sens à cette doctrine en autorisant les États-Unis à pratiquer leur propre forme de colonialisme sur tout le continent américain. Cette politique est connue comme le corollaire de Roosevelt à la doctrine Monroe, elle revendique la main mise de tout le continent américain. La première formulation par Roosevelt de sa théorie extrapolée directement de la doctrine Monroe eut lieu au Congrès américain en 1904.

L'application pratique de cette politique étrangère belliciste fut rapidement éprouvée par ses voisins sous diverses formes, politique, économique et/ou militaire, comme à Cuba, à Puerto Rico, à Guam, aux Philippines, à la République Dominicaine, à Haïti, au Nicaragua, ou encore au Panama. Ainsi les racines de l'unilatéralisme et de l'interventionnisme américain remontent aux présidents Monroe et Roosevelt.

La propagande américaine justifie sa politique étrangère en insistant sur la libération des peuples opprimés par de terrifiants tyrans sud-américains. Pourtant la volonté de Washington a toujours été celle de toute puissance impériale : étendre leur sphère d'influence.

D’autres présidents américains invoquèrent le corollaire de Roosevelt pour justifier la conduite agressive des États-Unis sur le continent américain ou ailleurs. Le corollaire de Roosevelt à la doctrine Monroe offrait aux États-Unis l'opportunité d'exercer un « pouvoir de police internationale » à travers tout l'hémisphère occidental.


Frank D.

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