Ilan Pappé ou le révisionnisme à la petite semelle (Israël-Hamas)

Le plus troublant est de présenter un tel individu comme historien juif alors qu’il s’agit plutôt d’un polémiste à la petite semelle. J’ai découvert Ilan Pappé via une interview à propos du conflit israélo-palestinien, proposée par Blast sur Youtube, une chaîne politiquement orientée LFI. J’ai rapidement pensé qu’il fallait regarder ce moment d’incurie intellectuelle visant à remodeler la réalité comme tous les contenus proposés par Blast. J’ai été servi et atterré par le positionnement et les absurdités énoncées par Ilan Pappé. L’ignorance de Kylian M’Bappé nous la comprenons mais celle d’Ilan Pappé est un mystère.

Ensuite j’ai fait une recherche rapide sur Google pour savoir qui était Ilan Pappé. Je n’ai pas été déçu par sa page Wikipedia, il appartient au mouvement des "nouveaux historiens" israéliens. Ilan Pappé est devenu un paria révisionniste. Il a été renié par la majorité de ses pairs et de ses anciens collègues, et c’est fort justifié au regard de son récit.

La vidéo dure 27 minutes et seulement 4 minutes et 30 secondes sont consacrées à la période dense couvrant les années 1948 à 2007. Aucun développement concernant la période qui précède 1948. Voici les thèmes principaux abordés par Ilan Pappé, la coqueluche des pros palestiniens et antisionistes. 

Entre 0 et 5min30

Il commence en parlant de lui et de la thèse de Teddy Katz, un étudiant sur qui il s’est appuyé pour alimenter sa vision révisionniste de l’Histoire. Il y aurait eu un massacre à Tantura en 1948 commis par l’armée israélienne durant la guerre Israélo-arabe. Reconnaissons lui ce point même si cette thèse ne repose que sur des sources orales. Quelles sont les armées qui ne commettent pas de massacre après avoir semé la terreur, la destruction et la mort dans leur sillage ? Il n’y a que la diplomatie et la paix qui ne font aucune victime. Alors pourquoi pas un massacre à Tantura en 1948 ou ailleurs ? Cependant, débuter le récit du conflit Israélo-arabe par le massacre de Tantura en 1948 n’a aucun sens sauf pour se donner du crédit en tant qu’historien et diaboliser Israël.

Ce qu’il aurait pu dire

La présence juive dans la région du Levant était antérieure au sionisme et à la nouvelle vague d’immigration juive débutée à la fin du XIXème siècle. Sous l’empire Ottoman, tous les non-musulmans vivent sous le statut peu enviable de "dhimmi".

Pourquoi Ilan Pappé ne parle t-il pas des émeutes ou des pogroms qui suivirent l’officialisation du mandat britannique notamment en Palestine, à Jerusalem (1920 et 1929), à Jaffa (1921), à Hébron (1929) ou à Safed (1929) ? Les britanniques ont soutenu puis condamné Mohammed Hadj Amin Al Husseini pour avoir incité à la violence à l’origine du pogrom de Jerusalem en 1920. Peu après, il fut gracié et nommé Mufti de Jérusalem en 1921. Pourquoi ne pas avoir évoqué la révolte arabe en 1936 ? Une révolte contre la présence des juifs et des britanniques, fomentée par le fameux Mufti de Jerusalem, antisémite notoire et partisan du nazisme. Pourquoi ne pas aborder le rôle central de la famille al-Husseini au niveau politico-militaire dans la jeune Histoire de la Palestine ? Alors que le Mufti de Jerusalem rêvait tout simplement de devenir le premier président de la Palestine voire de la Grande Arabie unie.

Ilan Pappé ne s'attache qu'à une vision étroite de l'Histoire du conflit entre juifs et arabes, celle qui sert son récit propagandiste.

Pourquoi ne pas aborder au moins quelques étapes encadrant le long processus de partition de la Palestine comme :

  • Les accords Sykes-Picot (1916)
  • La déclaration de Balfour (1917)
  • La conférence de Paris (1919)
  • Le traité de Sèvres (1920)
  • La mise en place des mandats internationaux au Moyen-Orient par la SDN (1920)
  • La conférence de San Remo (1920)
  • Les conférences du Caire et de Jerusalem (1921)
  • Le mémorandum pour l’application de la TransJordanie (1922)
  • La Commission Peel (1936)
  • La Commission Woodhead (1938)
  • Le plan de partition de l’ONU (1947)

Pourtant ce sont toutes ces étapes qui aboutissent à la création de la Palestine version ONU (1947). Mais Ilan Pappé choisit précisément sa période pour influencer l'opinion de son auditoire envers la cause palestinienne. Le massacre de Tantura lui permet de créer une transition idoine vers la Nakba sans s’attarder sur la guerre. Ignorant 30 ans de négociations relatives à la partition de la région du Levant entre 1916 et 1947 ainsi que le harcèlement des juifs par les arabo-palestiniens entre 1920 et 1947.

La Nakba est un mot arabe pour qualifier l’exil forcé des arabes palestiniens, chassés par les israéliens durant la guerre 1948-49. Le nombre de réfugiés s’élève à 700.000 exilés. Dans toute guerre, les belligérants agissent avec violence pour conquérir des territoires, éliminant toute forme d’opposition. Pour la population civile, les options sont limitées entre se rendre, fuir ou mourir. La Nakba ou l’exode de réfugiés en temps de guerre est malheureusement corrélée à la violence générée par la guerre. Il s’agit d’une conséquence de la guerre contrairement à l’exode contrainte en temps de paix relevant de la discrimination.

Des personnes incapables de se défendre face à la violence ne peuvent que fuir, se rendre ou mourir. Soulignons que les juifs n'ont jamais ni provoqué ni attaqué les nazis pour mériter leur sort contrairement aux arabes contre les juifs entre 1948 et 1973. A chaque fois Israël a remporté la guerre face à ses agresseurs, entraînant nécessairement des déplacements de populations, des prisonniers, des morts, et des modifications de territoire pour tous les belligérants. 

Après cette introduction visant à situer le personnage, Ilan Pappé évoque l'un de ses livres qui remet en cause les mythes israéliens. Nous entrons donc dans le vif du sujet. Je m'attendais à de nombreux mythes mais Ilan Pappé n'en cite que trois durant son interview alors ne devaient-ils pas être bigrement pertinents et étayés ?

Entre 5min30 et 7min50

Le mythe numéro 1 est celui de David contre Goliath. L'opposition d'un minuscule Israël à un Goliath Arabe. Géographiquement, c'est bien David contre Goliath car Israël version 1948 est une petite enclave cernée par la mer, le désert et ses agresseurs. La partition de l’ONU était catastrophique pour les juifs car leur territoire était morcelé en trois parties, indéfendable, comme nous pouvons le voir sur les cartes présentées en bas de l'article. La guerre civile commença peu après l’annonce du plan de partition de l’ONU. Puis le conflit s’étendit au niveau régional en 1948 avec l’implication des armées de Syrie, d’Irak, d’Égypte, du Liban, de Jordanie, d’Arabie Saoudite ainsi que plusieurs légions arabes.

Aussi jeune fut la nation israélienne, elle avait déjà créée son armée (Tsahal), une organisation paramilitaire juive (Haganah), et une légion étrangère (mahalnik) qui leur a permis de prendre le dessus durant cette guerre notamment à Beersheva dans le désert du Néguev. Il n'en reste pas moins qu'Israël a risqué de disparaitre seulement trois ans après la shoah. Aujourd’hui, la descendance endoctrinée des acteurs du nationalisme islamiste palestinien  accuse Israël de génocide et d’apartheid alors que leurs ancêtres arabes n’ont jamais cessé d’instrumentaliser la Palestine. Un bouc-émissaire fort utile pour expliquer leur inconséquence alors qu'Israël est un grain de sable géographique dans le monde arabo-musulman.

Pourquoi choisir de parler du massacre de Tantura, un crime de guerre commis en 1948 durant une guerre initiée par une coalition de 6 pays arabes ? Pourquoi blâmer celui qui se défend face à de nombreux agresseurs commettant des crimes similaires ? La guerre Israélo-arabe de 1948 opposait Israël à une coalition arabe qui cherchait à les détruire. Ce sont les faits historiques. Le questionnement futile d’Ilan Pappé tournant autour d’un récit magnifié ou enjolivé par les idéologues et autres historiens israéliens est sans intérêt car la réponse ne change pas les données et le déroulement de l’Histoire. Il s’agit d’une simple diversion propagandiste. La réponse à la question d'Ilan Pappé ne donne qu'une indication sur le rapport de force et la qualité des différentes armées. Or l’analyse est ailleurs, c’est le génie stratégique israélien qui est incontestable. Ils ont gagné la guerre contre 6 nations et ils ont conquis les territoires qui leur étaient nécessaire pour relier convenablement les trois parcelles morcelées israéliennes.

La tournure de la guerre a permis à Israël d'agrandir son territoire grâce à l’incompétence militaire de ses voisins arabes. En temps de guerre, la conquête territoriale est chose habituelle, vouloir diaboliser Israël pour ce motif est pour le moins paradoxal. Le vainqueur rafle la mise, il en va de même pour Israël ou toute autre nation. L’Égypte occupa la bande de Gaza entre 1948 et 1956, et la Jordanie a littéralement annexé la Cisjordanie en 1949. Quand c’est le tour d’Israël alors on parle de colonisation, de racisme, de génocide ou d’apartheid. Mais il ne faut y voir aucune forme d’antisémitisme. Durant tous ces événements et ces négociations diplomatiques pour obtenir des armistices, le "peuple palestinien" était curieusement absent de l’équation. Au contraire, les pays arabes ne voyaient que par leur intérêt et leur désir de grandeur. C'est pourquoi ils ressentaient de la jalousie suite à l’agrandissement du territoire de la Transjordanie, les palestiniens étaient le cadet de leur soucis.

Dans la lignée de ses interprétations personnelles, Ilan Pappé déclare qu’aucun pays arabe n’était impliqué dans la guerre contre les juifs avant 1948. C'est vrai mais il n’explique pas pourquoi.

Les Arabes ont négocié pendant 30 ans avec l’empire britannique, sans obtenir ce qu’il désirait, à savoir une "grande nation arabe" tolérant la présence d'une minorité juive. 30 ans pour empêcher la réalisation du projet sioniste par la voie diplomatique tout en essayant d'imposer leur projet d'une Grande Arabie unie nécessitant l’inclusion de toute la Palestine mandataire. Ce fut un échec retentissant.

Pourtant l’empire britannique leur avait tout de même concédé les terres de Transjordanie placées entre les mains du roi Abdullah bin Hussein. Là aussi Ilan Pappé n'explique pas que l'empire britannique a réduit de 80% la taille de la Palestine mandataire originelle aux dépens des sionistes pour créer ce nouvel état arabe, la Transjordanie. Tout comme il ne parle pas d'une partition favorable au monde musulman créant un autre état musulman, la même année que la partition de la Palestine, à savoir le Pakistan. Un évènement drainant plusieurs millions de réfugiés. Ilan Pappé nous offre une vision réduite du sujet sans aucune mise en perspective visant à diaboliser Israël.

7min50 et 9min20

Le mythe numéro 2 est celui du départ volontaire des palestiniens or nous savons pertinemment que personne n’abandonne volontairement ses biens et son logement pour vivre comme un réfugié. Résister, fuir ou mourir comme dans toute guerre sont les seules possibilités offertes aux populations civiles. Lorsque les juifs ont subi divers pogroms par le passé et tout au long des années du mandat britannique, les juifs palestiniens ont aussi été amené à fuir pour ne pas périr face aux violences des arabes palestiniens. En 1947, plusieurs pogroms ont visé les juifs de Syrie, d’Aden (Yémen), de Manama (Bahreïn). Est-ce qu’Ilan Pappé parle de l’exode d’environ 800.000 juifs des pays arabo-musulmans associée au contexte de la partition de 1947 ? Est-ce aussi un nettoyage ethnique ? Nous l’ignorons car Ilan Pappé est obsédé par la Nakba. Pour lui le plan Daleth est la preuve de ce nettoyage ethnique visant les palestiniens alors que le plan Daleth est une réponse militaire et stratégique à la guerre civile de 1947 et à de futures potentielles attaques.

Peu après la crise du canal de Suez en 1956, ce sont les juifs d’Égypte, environ 65.000 personnes (1947), qui sont concernés par des expulsions. Le 22 Novembre 1956, le président égyptien Nasser autorisa un amendement de la loi (391) sur la nationalité égyptienne, conduisant à la discrimination des juifs. Le gouvernement égyptien déclara "tous les juifs Ennemis de l’État". Nasser s’était entouré de plusieurs éléments nazis pour structurer son appareil de propagande et de sécurité intérieure et ainsi chasser du juif. Des noms comme Leopold Gleim, un nazi en charge de la Gestapo à Varsovie en Pologne, converti à l’islam (Ali al-Nahar), Oskar Munzel, un nazi devenu conseiller militaire de Nasser, Johann von Leers, un propagandiste nazi converti à l’islam, s’installe en Égypte en 1955 sur invitation de son ami le mufti ou encore Otto Skorzeny, le James Bond nazi qui participa à la libération de Mussolini en 1943. Ce dernier finit retourné par le Mossad à cause de son rôle dans l’Égypte de Nasser, contraint de balancer l’identité de tous les nazis réfugiés en Égypte.

Aprés la guerre des six jours (1967), la présence juive en Égypte se réduisit à une poignée de familles. De la même manière, en Irak, dans les années 1950, le pouvoir adopte de nombreuses lois discriminant la communauté juive poussant 130.000 juifs à l’exode. C’est l’opération Ezra et Néhémie, un pont aérien permettant le rapatriement des juifs irakiens vers Israël.


Source : American Jewish Committee 1957

9min20 à 10min

Le troisième mythe est celui de la paix recherchée par Israël auprès du monde arabe après la guerre de 1948. Pour Ilan Pappé, c’est une légende et ses recherches démontrent que ce sont les arabes qui recherchaient la paix après 1948. Selon Ilan Pappé, Israël était parvenu à conquérir 80% du territoire de la Palestine après la guerre de 1948 donc les sionistes ne recherchaient plus la paix. Cette affirmation est confondante d'un biais révisionniste. Nous pouvons le contredire simplement en lui faisant observer qu'après 1948, les nations "pacifistes" arabes ont passé leur temps à harceler, menacer ou agresser militairement Israël. Elles ne recherchaient pas la paix mais la destruction d’Israël. À chaque guerre perdue, les arabes créaient de nouvelles mesures punitives contre Israël ou les juifs dans le monde musulman, sous la forme de sabotage, de propagande, d'attentats ou d'assassinats.

Ilan Pappé parle peu, il ne développe pas, il cite peu voire aucune référence historique tout en occultant l’essentiel. Je vais donc évoquer certains événements de la période antérieure à l'année 1948 avant d'aborder la période sélectionnée par Ilan Pappé.

L’évolution de la paix, des rapports entre juifs et arabes, doit être au moins étudiée à partir de l’immigration juive en 1880.

Nous avons déjà souligné que dès les années 1920 les arabes palestiniens prennent pour cible les juifs palestiniens en Palestine mandataire. En 1936, c’est la révolte arabe contre le mandat britannique, la présence des juifs et la partition de la Palestine mandataire.

Figures du mouvement nationaliste et islamiste arabo-palestinien

Izz al-Din al-Qassam sera d'abord présent en Syrie contre les français puis en Palestine mandataire contre les britanniques. Il sera tué par des soldats britanniques en 1936 devenant un martyr de l'historiographie islamiste. Sa mort est utilisée par le mufti de Jerusalem pour exciter les foules et lancer la révolte arabe de 1936. La branche armée du Hamas porte son nom alors que ses exploits militaires furent inexistants. Il est à considérer comme un prédicateur de l'islamisme et du djihad.

Le syrien Fawzi al Qawukji, après avoir collaboré au nazisme en compagnie du mufti, est rappelé par la Ligue Arabe en 1947 pour mener l'Armée de libération arabe composée de 6.000 arabes provenant des pays voisins. Il avait déjà pris part aux combats durant la révolte arabe de 1936 à 1939. Ce fut un fiasco et il se réfugia en Allemagne nazie.

Abd al-Kader al-Husseini dirigeait la Jaysh al-Jihad al-Muqqadas fondée par son cousin Hadj Amin al-Husseini (mufti). La famille al-Husseini joue un rôle central dans les mouvements nationalistes islamistes arabo-palestiniens. Yasser Arafat est également un membre de la famille Husseini, de son vrai nom Mohammed Abdel Raouf Arafat al-Qoudwa al-Husseini. En 1921, Hadj al-Husseini est nommé mufti de Jérusalem par les britanniques. À partir du mois de Mars 1933, il commence à correspondre avec le régime nazi via le consul général allemand de Palestine, Heinrich Adolf Wilhelm Wolff. Il entretiendra des relations sulfureuses avec le régime nazi jusqu'à leur défaite en 1945. Il fut sans conteste un ardant partisan du nazisme et de leurs méthodes notamment celle de "la solution finale". Pour de plus amples détails et des images d'archives de l'époque, voir le documentaire "La croix gammée et le turban, La tentation nazie du grand mufti".

Serrant la main d’Himmler, il fit également la rencontre d’Hitler


Source : Tribunal de Jerusalem, procès d’Adolf Eichmann (1961)

Le salut nazi

Discours propagandiste à la mosquée de Berlin-wilmersdorf

Nous pouvons voir un drapeau nazi flottant le long de la façade de l'Hôtel Fast de Jérusalem en 1933. Jerusalem était le fief du mufti de Jerusalem.

Durant la révolte arabe entre 1936 et 1939, les juifs sont pris pour cible ainsi que les soldats britanniques et même certains arabes considérés comme des traîtres. Trois ans plus tard, la révolte arabe fut maîtrisée par l'armée britannique.

La situation ne changea guère après la guerre de 1948 contrairement au propos d'Ilan Pappé. Les arabo-palestiniens n'ont jamais été pacifistes et ils le seront de moins en moins au fil des défaites accumulées.

La paix 

De quelle initiative de paix arabe nous parle Ilan Pappé ? Visiblement, il s'agit d'un plan de paix proposé au sommet de la ligue arabe en 2002 puis reconduit en 2007. Refusé par Israël. Anecdotique en comparaison du passé qui va suivre et qui montre à quel point Israël fut patient.

Le boycott anti-sioniste commence dans les années 1920 en Palestine Mandataire puis se formalisa en 1945 par le biais de la Ligue Arabe. Il est encore appliqué aujourd’hui par l’Iran, la Syrie et le Liban. L’isolement économique est une forme d’initiative de paix selon Ilan Pappé. Ensuite la guerre de 1948 permet à Israël de conquérir de nouvelles portions de territoire. Durant l’année 1948, plusieurs armistices sont signées entres les belligérants, preuve qu'Israël accepte de faire la paix malgré l'agressivité constante de ses voisins.

Dès 1949 et malgré les armistices signées, le harcèlement contre l'entité sioniste continue et la Ligue Arabe met en place contre Israël diverses mesures qui mèneront aux conflits que nous connaissons. La stratégie est celle du blocus, fermeture du canal de Suez dès 1949, fermeture du Golfe d’Aqaba, qui se concluent par la crise du canal de Suez en 1956, fermeture du détroit de Tiran qui se conclue par la guerre des six jours en 1967, et enfin la guerre de Kippour car l’accès des sionistes à l’eau potable via le lac Tibériade déplaisait à la Syrie.

A ce sujet, Ilan Pappé fait une courte évocation de la guerre, celle des six jours (Juin 1967), uniquement pour diaboliser les méchants sionistes occupant la bande de Gaza, le plateau du Golan, le Sinaï et la Cisjordanie. Or la totalité du Sinaï est restitué à l'Égypte en 1982, une petite partie du Golan est rendue à la Syrie en 1974. Pas un mot d'Ilan Pappé à ce sujet. La guerre des six jours a permis à Israêl de façonner un territoire défendable.

Le 1er Septembre 1967, la Ligue Arabe adopte la déclaration de Khartoum parfois nommée "les trois non". Une formidable initiative de paix arabe résumée par le passage suivant : "Pas de paix avec Israël, pas de reconnaissance d’Israël et pas de négociation".

Après la guerre du Kippour (1973), les arabes cherchèrent la paix en faisant adopter la résolution 3379 à l'Assemblée Générale de l'ONU, associant racisme et sionisme (1975). Cette hérésie fut révoquée par la résolution 46/86 de l'Assemblée générale des Nations unies adoptée le 16 décembre 1991. Certaines nations présentèrent leurs excuses auprès d'Israël.

Puis ensuite l’OLP, le Fatah, l’Organisation Abu Nidal, le Hezbollah ou le Hamas cherchèrent encore la paix grâce au terrorisme dès les années 1960.

Accord de Camp David (1978) aboutissant à la signature d'un accord de paix entre l'Égypte et Israël et au retrait israélien du Sinaï.

Accord (transitoire) d'Oslo (1993) aboutissant à la signature de l'accord (transitoire) Gaza Jéricho (1994). L'État d'Israël reconnaît l'Autorité Nationale Palestinienne comme la seule autorité dans les territoires palestiniens et l'OLP reconnaît l'existence d'Israël.

Accord de Taba ou Oslo 2 (1995) s'inscrit dans la continuité et il concerne notamment la gestion commune du territoire de la Cisjordanie.

Accord de Camp David II (2000), il s'agissait de solutionner la problématique des réfugiés et de remodeler le territoire. Les négociations pour cet accord finissent dans une impasse. Les responsabilités sont partagées car aucune des parties n'a souhaité faire de concessions pour finaliser une entente. 

Les accords d'Abraham (2020) entre Israël/Bahreïn, Israël/Émirats Arabes Unis, Israël/Bhoutan, puis Israël/Soudan et Israël/Maroc, permettent à Israël de s'intégrer dans le monde arabo-musulman en normalisant les échanges avec 5 nations du monde arabo-musulman, s’ajoutant à l’Égypte et à la Jordanie.

Fin de l'interview

A partir de la dixième minute, l’interview du grand historien juif est terminée car il évoque les événements des 17 dernières années avec encore un point d’ancrage palestinien puisque c’est l’arrivée au pouvoir du Hamas à Gaza (2007). Il insiste toujours sur l'importance du contexte historique alors que depuis le début de son interview, le contexte est inexistant ou inapproprié. Si le contexte était une base sérieuse et réelle du travail d’Ilan alors pourquoi ne parle t-il pas de la guerre palestinienne opposant le Hamas au Fatath en 2006 ?

Il évoque ensuite les évènements depuis l'arrivée du Hamas au pouvoir jusqu'aux attaques du 7 Octobre 2023. Sans oublier un mot pour dénoncer le "génocide" de Gaza. Bref une propagande antisioniste basique. Concernant le processus de paix actuel, les négociations ont le mérite d’exister mais le contexte politique n’est guère favorable avec des acteurs comme Joe Biden, Benjamin Netanyahu et le Hamas. Le président Joe Biden pourrait être remplacé par Donald Trump à la fin de l'année mais la présence du premier ministre Benjamin Netanyahu reste aussi problématique même chez les israéliens. 

Il faudrait à minima une tierce partie crédible du côté arabe. Le Qatar est en bonne position mais l'Arabie Saoudite aussi. Actuellement les États-Unis négocient des accords stratégiques avec l'Arabie Saoudite, la question de la Palestine est au coeur du sujet. Il se pourrait que l'Arabe Saoudite accepte l'existence d'Israël mais le contexte actuel ralentit le processus. Quant à l'Iran, le pouvoir iranien reste farouchement antisémite et contre l'existence d'Israël. 


Géographie de la Palestine (1917-19 )

Voici les différentes cartes de la Palestine entre 1917 à aujourd'hui. Il est essentiel de comprendre que les revendications sionistes contenues dans la déclaration de Balfour sont loin d'avoir été exaucées. Dès 1923, les sionistes se sentent trahis par les britanniques qui réduisent de 80% la taille initiale de la Palestine mandataire pour créer la Transjordanie. Sans parler du second choc ressenti après l’officialisation du plan de partition en 1947. Avec ce découpage, l'état juif est composé majoritairement du Néguev au Sud, d’un corridor longeant les côtes de la Mer Méditerranée à l’Est et enfin d’une enclave située au Nord. Le tracé des frontières entre les deux états forme trois parcelles territoriales à peine reliées entre elles. Ce n'est pas un problème pour la majorité arabe soutenue par ses voisins. En revanche, c'est un énorme problème de défense stratégique pour la minorité israélienne. La première carte ci-dessous représente la totalité de la Palestine mandataire et ce que les sionistes revendiquaient. Les autres cartes représentent tous les changements liés au processus de partition et aux guerres. 

Palestine des sionistes, promesse Balfour (1917)

Palestine mandataire ou Palestine britannique (1920-1923)

Palestine mandataire après le transfert de la Transjordanie aux arabes (1923)


Palestine, proposition de partition Commission Peel (1937)

Palestine proposition de partition, Commission Woodhead (1939)

Palestine, partition de l'ONU (1947)

Palestine, indépendance d'Israël (1948)

Israël et les territoires arabes post guerre (1948-49)

Israël et les territoires arabes, post crise de Suez (1956)


Israël et les territoires arabes, post guerre des six jours (1967)

Israël et les territoires palestiniens, restitution Sinaï (1982)


Israël et les territoires palestiniens à l’échelle du monde arabo-musulman




Frank D.

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