Robert Mégel 1973, les Tournelles 2006 : Borello/Macron
Les faits
Lieu des faits, un château situé au milieu d'un parc boisé de 15 hectares et converti en institut d'accueil pour enfants inadaptés, à Hautefeuille, en Seine et Marne (77).
Les Tournelles accueillaient 50 garçons âgés de 7 à 18 ans souffrant de trouble du comportement et de la personnalité afin de leur faire profiter d'une thérapie innovante basée sur la rééducation via le luxe et le merveilleux : vacances au ClubMed, cadeaux somptueux, soirées dans des palaces parisiens, Lido, Carlton ou restaurant Ledoyen.
Des visiteurs renommés : Danièle Mitterrand, elle avait accompagné Raïssa Gorbatchev, Françoise Dolto et la juge Eva Joly y tenaient conférence, Yehudi Menuhin, violoniste américain, José Artur animateur radio sur France Inter, Françoise Giroud journaliste et politicienne, Erik Orsenna, écrivain.1
Le directeur de l'institut des Tournelles Robert Mégel a été condamné à 12 de prison en 2006 pour viols et agressions sexuelles, Selon les propos de la victime, Robert Mégel c'était « le roi et sa cour ».2
Portrait de Robert Mégel
Robert Mégel est le dernier né d'une fratrie
composé de 7 enfants, orphelin de père, sa mère était croyante et
pratiquante. Robert Mégel découvrit son homosexualité à
l'adolescence. Il échoua au baccalauréat à l'instar du
concours d'entrée à l'ENA. Ce sont ses amours homosexuels qui le
propulsèrent vers les hautes sphères du pouvoir, le luxe et le
merveilleux, selon ses propres déclarations.
« Ses amants, dira-t-il, ont été pour la
plupart des hommes mariés, pères de famille. Parmi eux, des hauts
fonctionnaires, des magistrats, qui ont fait du jeune instituteur
suppléant qu'il était à 20 ans le "contrôleur des centres en
charge des mineurs pour la direction de la protection judiciaire de
la jeunesse (PJJ)" qu'il est devenu à 25 ans (1973), et qui ont
ensuite veillé sur toute sa carrière au sein de la chancellerie,
puis à la présidence de ce centre des Tournelles, après un rapide
passage dans un cabinet ministériel ».3
Robert Mégel est âgé de 58 ans lorsqu'il est
condamnée à 12 ans de réclusion criminelle pour viols et
agressions sexuelles sur un mineur par la cour d'assises de Paris. En
2004, lors de la première instance, il avait écopé d'une peine de
11 ans de prison.4
Après sept ans d'instruction et une procédure en appel confirmant
la décision en première instance, Robert Mégel a définitivement
été reconnu coupable d'abus sexuels sur mineurs. Les faits sont
d'autant plus graves qu'ils ont été exercé par une personne ayant
autorité sur des mineurs. Visiblement,
en plus du droit de cuissage et des avantages afférents à son
poste, Robert Mégel bénéficiait de tous les pouvoirs sur n'importe
lequel de ses sujets, faisant de lui le « monarque »
incontesté au château des Tournelles.
L'impunité de Robert Mégel est intrinsèquement liée aux membres prestigieux
qui siégèrent au conseil d'administration des Tournelles et dont il
était le directeur. Énarques,
hauts fonctionnaires, magistrats et chefs d'entreprise. L'équipe
éducative a été qualifié d'« instable
et malléable, constituée de jeunes recrutés, sans formation,
jusque dans les bars marocains et formés à la main du directeur
général ».5
Entre sa mise en examen et la fin de la procédure judiciaire, il n'aura
passé que cinq jours en prison grâce à l'intervention en sa faveur
de la juge Francine Caron. Elle autorisa sa remise en liberté sous
contrôle judiciaire sur la base d'un dossier à charge et falsifié
pour discréditer le plaintif6.
Cette procédure est « rarissime
dans ce type de dossier ».7
Robert Mégel
débuta sa vie professionnelle en tant qu'éducateur dans les années
1970, avant de faire carrière comme fonctionnaire de la justice
auprès des mineurs. En 1973, il fut déjà la cible d'une première
procédure sous la houlette de la brigade des stupéfiants et du proxénétisme, une
affaire classée sans suite. Robert Mégel était alors
éducateur dans un centre médico-pédagogique situé à
Dammartin-sur-Tigeaux. Puis, entre 1978 et 1997, Robert Mégel fut le directeur de l'institut des Tournelles accueillant des adolescents
inadaptés8.
Il proposait une thérapie par « le beau et le
merveilleux » dans un château situé en Seine et Marne. Le
public accueilli regroupait des jeunes garçons présentant des
problèmes de comportement, ce qui est d'autant plus pratique pour
les dénigrer en cas de conflits. Pour les discréditer, il suffisait simplement de rappeler
que ces jeunes étaient agressifs, associables ou voleurs. Le budget du château des Tournelles était financé par la sécurité sociale, le ministère de la justice et des mécènes. L'argent provenait donc essentiellement de la poche du généreux
contribuable.
Chronologie des faits
Les premières mèches ont été allumé par une
série de lettre anonyme de dénonciation adressée au cabinet de
Xavier Emmanuelli, secrétaire d'Etat chargé des Questions
humanitaires. Nous sommes alors le 13 mars 19979.
Puis l'histoire débuta réellement par des aveux d'un pensionnaire
prénommé Jérôme, au mois d'avril 1997. Il se plaignit d'avoir été
violé et d'être l'objet de multiples atteintes sexuelles, les
témoins sur place sont le pédophile Robert Mégel et Nicolas
Ovigny, son adjoint et ancien formateur10.
Au procès, le
témoignage de Jérôme a été renforcé par Heddy, un autre
pensionnaire des Tournelles et par ceux de « trois
anciens élèves, dans un autre établissement »11.Cependant
ces derniers faits étaient prescrits comme si la souffrance pouvait
avoir une date de péremption.
- 13 mars 1997, dénonciation anonyme transmise au gouvernement par l'intermédiaire de Xavier Emmanuelli.
- Mai 1997 une plainte est déposé par Jérôme et sa famille qui réclament justice.
- 12 septembre 1997 mise en examen de Robert Mégel pour viols et agressions sur mineur, il est libéré après 5 jours de détention provisoire grâce à la sollicitude du juge Francine Caron.
- 23 novembre 2004 ouverture du procès devant la cour d'assises de Melun.
- 9 décembre 2004 Robert Mégel est condamné à 11 ans de prison pour viols et agressions sexuelles sur un ancien pensionnaire.
- 12 mai 2006 dernier recours en appel à la cour d'assises de Paris, il est condamné à 12 ans de réclusion criminelle pour viols et agressions sexuelles sur un deux de ses anciens pensionnaires.12
La ministre de l'Emploi et de la Solidarité
Martine Aubry a soutenu la décision de fermer temporairement
l'institut des Tournelles en attendant sa reprise par de nouveaux
gestionnaires sans relations avec les prédécesseurs. Pour les
membres du cabinet de Martine Aubry, la situation aux Tournelles se
résumait ainsi : « C'est une association d'escrocs,
qui bénéficiait d'un certain nombre de protections »13.
Les enquêteurs de l'IGAS ont constaté « la
dérive financière et immobilière » de l'association les
Tournelles et l'utilisation du système « à des fins personnelles
». « Le principal, mais non le seul bénéficiaire, était M.
Mégel, qui s'est assuré un train de vie fastueux aux Tournelles
pendant vingt ans, note le rapport. Ces bénéficiaires ont usé et
abusé aussi bien des fonds publics provenant du budget de l'institut
que des dons d'entreprises , d'un legs [de 35 millions de francs et
de ses revenus. (...) Les enfants ont bien davantage été utilisés
pour servir le système financier immobilier et les intérêts
personnels que l'inverse ».14
Le 6 octobre 1998 le parquet de Meaux ouvrait
également une enquête préliminaire pour abus de biens sociaux,
abus de crédit et abus de pouvoir, afin de « vérifier les
informations du rapport ministériel ». De son côté,
l'association des Tournelles déposa un recours devant le tribunal
administratif pour contester l'arrêté préfectoral lui retirant la
gestion de l'institut.
Le comité de soutien Mégel
Les défenseurs de Mégel étaient constitués par certaines familles de pensionnaires et par des membres de l'association des
Tournelles, « une véritable panzerdivision, ces témoins
tellement bien préparés qu'ils répondent aux questions avant
qu'elles leur soient posées », avait ironisé l'avocat de la défense représentant Jérôme, la victime15.
- Jean-Louis Voirain est un ancien procureur adjoint de la République au tribunal de grande instance de Bobigny. Il a un passif plutôt conséquent dans le domaine du faux ou de la manipulation puisqu'il fut arrêté en 2003 et passa huit mois en détention provisoire. Il fut condamné à 3 ans de prison dont 20 mois ferme en 2008 pour « trafic d'influence, corruption, blanchiment aggravé et recel de fonds provenant d'abus de biens sociaux », dans l'affaire du Sentier II entre la France et Israël.16 Durant sa garde vue, il a reconnu avoir perçu de l'argent et accepté des cadeaux, Rolex, Breitling, stylo Cartier, Mont-Blanc, un voyage, mais sans rien offrir en échange. Selon lui, il bénéficia de la générosité des gens. Mais les exploits du juge Voirain ne s'arrête pas ici car après une perquisition effectuée à son bureau, au palais de justice, il a été découvert des photos d'enfants mineurs nus. Le juge Voirain avait des jumelles et une belle-fille. L'une d'entre elles présentait des « troubles du comportement » qui ont d'ailleurs nécessité un internement. Par la suite, sa belle-fille l'a accusé d'attouchements sexuels, une enquête a été est ouverte puis classée sans suite.17 Enfin il fut membre du conseil d'administration des Tournelles.
- Colette Kreder, ancienne directrice de l’École polytechnique féminine de 1979 à 1994,18 son nom a été cité sur la base d'écoutes téléphoniques. Son interlocuteur était le magistrat Étienne Madranges. Elle a été membre du conseil d'administration aux Tournelles.
- Étienne Madranges, ancien substitut général au parquet de la cour d'appel de Paris, il est passionné par la photographie, fasciné par le mystique et collectionneur d'anges. La principale occupation d’Étienne Madranges est la photographie. Il a immortalisé sur papier glacé des églises, des vitraux, le palais de justice de Paris ou encore l'art oublié dessiné sur les murs des prisons françaises. Parmi tous ses ouvrages photographiques, le thème de l'un de ses portfolios semble se démarquer de celui des édifices historiques du patrimoine mondial. Il s'agit du portfolio intitulé « Au pays des seigneurs, images du Nord de l'Inde » réalisé en 2007. Les clichés ont été principalement pris dans le Rajasthan, un état situé au nord-ouest de l'Inde et dans lequel s'est déroulée l'arrestation de Rameez en 2017. Cet enseignant aurait violé près de 200 enfants.19 L'Inde est devenu une sorte d'eldorado pour le tourisme sexuel, notamment sur la côte est, à Goa, comme en Thaïlande, en Birmanie ou au Sri Lanka. Cette digression n'est que du sensationnalisme comme sait produire l'usine médiatique et n'a aucun lien avec Étienne Madranges si ce n'est son intérêt pour l’Inde. Étienne Madranges a été cité dans l'affaire des Tournelles par le biais d'écoutes téléphoniques avec Colette Kreder. Il lui évoquait des « soirées à l’Élysée Matignon où le whisky coulait à flots » ou encore des personnes complotant pour s'emparer des Tournelles20. Pas un mot sur Jérôme la victime. Étienne Madranges a été membre du conseil d'administration des Tournelles.
- Nicolas Ovigny connaissait Robert Mégel depuis 20 ans et a contribué à sa formation professionnelle, il a été son adjoint aux Tournelles. Finalement cet incident de parcours ne l'empêcha pas de devenir directeur de trois établissements médico-sociaux situés à Coulommiers : la MAS des Oliviers, le SAMSAH du Grand Morin et le FAM résidence Siméon.21 L'ancien adjoint des Tournelles bénéficia d'une sacré promotion mais à quel prix ? Peut-être le prix de son silence.
- Philippe Sauzay a fait la rencontre de Robert Mégel en 1973, l'année où Mégel fut la cible d'une enquête par la brigade des stupéfiants et du proxénétisme (BSP), l'affaire fut classée sans suite. Il a été « membre de l'association Les Tournelles de longue date […] et administrateur plusieurs années, puis président du 28 février au 10 octobre 1998 ». Philippe Sauzay a été un fidèle soldat de Valéry Giscard d'Estaing en tant qu'ancien chef de cabinet du Président de la République 1974-1978.
- Geneviève Moll, journaliste, ancienne rédactrice en chef sur France 2, elle s'est illustrée en apostrophant Jérôme la victime avec ces mots : « T'es qui toi ? Tu devrais avoir honte, petit merdeux ». Elle a été soupçonné d'avoir muselé la presse pour éviter que ce fait divers ne s'ébruite. Geneviève Moll a été membre du conseil d'administration des Tournelles.22
- Françoise Gaspard, énarque (ENA) de la promotion André-Malraux,23 sociologue et députée-maire de Dreux. Elle est réputée pour son féminisme engagée notamment aux cotés de Claude Servan-Schreiber, sa femme, ou de Colette Kreder. Elle est la première femme politique française à avoir reconnu publiquement son homosexualité. Elle a été cité comme témoin de la défense.
- Hélène Dorlhac de Borne, ancienne secrétaire d’État sous les présidents Giscard et Mitterrand. Alors qu'elle était secrétaire d’État à la Famille, elle fut à l'origine de la première loi sur la prévention des mauvais traitements à l'égard des mineurs autrement la mise en place du « 119 enfance en danger ». Elle a aussi été inspectrice de l'IGAS de 1991 à 2000. Dans l'affaire des Tournelles elle a été cité comme témoin de la défense.
- Simone Rozès, ex-directrice de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), système au sein duquel a fait carrière Robert Mégel à partir des années 1970. Simone Rozès s'est distinguée en étant la première et unique femme présidente de la Cour de cassation de 1984 à 1988. Elle a été cité comme témoin de la défense.
- Jean-Marc Borello est à l'origine de la venue de Danièle Mitterrand aux Tournelles. Le nom Mitterrand est encore associée à la grande cause pédophile. Jean-Marc Borello, lui faire confiance eut égard à son passé judiciaire est un comble, affirmait effrontément que les viols et les agressions sexuelles étaient « impossible de la part de Robert. J'ai la certitude absolue de son innocence. Avec cette affaire, on a déclenché sur les Tournelles une avalanche médiatique et développé un insupportable climat d'homophobie ». Une rhétorique qui sera reprise par Maître Florand, l'avocat de Mégel24.
Les témoignages sont sans appel
Christophe, 34 ans à la barre, a été
élève aux Tournelles, après une absence il est retourné aux
Tournelles « à 18 ans et quelques semaines » en
tant qu'« amant attitré » de
Robert Mégel. Le président de la Cour Dominique Coujard
l'interrogea : «Il attendait votre majorité » ?
le témoin répondit : « on peut le dire comme ça ».
Cette relation aura duré deux ans. Son frère, Eric, était
un « visiteur assidu » des Tournelles, devant la
cour il a parlé d'un « trio gagnant » composé du
patron Robert Mégel, et de deux anciens administrateurs, Jean
Tremsal, psychiatre, et Jean-Marc Borello. Les faits évoqués par
Eric ont eu lien en 1991. Un dernier témoin, Pascal, délivrait le
même genre de récit scabreux, il était alors âgé de 14 ans et
les faits remontaient aux années 70's, époque où Robert Mégel
travaillait comme éducateur spécialisé dans un Institut
médico-pédagogique (IMP) à Dammartin-sur-Tigeaux. A l'été 1973,
après un séjour en Espagne, le jeune Pascal avait été
hospitalisé pour « un chancre syphilitique à l'anus »
indiquant un contact avec une personne infectée par la syphilis. La
mère de Pascal avait même surpris sont fils dans son lit avec
Robert Mégel25.
Une procédure avait été lancé à son encontre mais Mégel fut blanchi. Il aura donc fallu attendre la récidive et le courage d'une
autre victime pour rompre le silence afin de mettre en examen Robert Mégel. Il n'a été incarcéré que cinq
jours puis a été libéré était resté grâce à l'intervention de
la présidente de la chambre d'instruction de la cour d'appel de
Paris, Francine Caron. Cette dernière est réputée pour avoir mis
fin à 17 années de procédure dans l'affaire du sang contaminé en
ordonnant un non lieu général pour les 30 médecins, spécialistes
et conseillers impliqués en 2002. Une affaire qui avait éclaboussé
Laurent Fabius et Georgina Dufoix. Cette même Francine Caron a
autorisé la libération de Robert Mégel dans l'attente de son
procès, lui permettant de couvrir ses arrières. Enfin nous
retrouvions aussi Francine Caron en tant que juge d'instruction à Paris, en charge de l'inculpation de Jean-Claude Krief pour
« vol, faux et usage de faux en écriture privées »,
en référence au faux procès-verbal rédigé dans l'affaire du
Coral en 1982.
Le cas Borello
Jean-Marc Borello est un ancien éducateur
spécialisé qui a occupé plusieurs fonctions ministérielles durant
les années 1980, puis il est devenu gérant de la Compagnie
financière du triangle, la holding du Groupe REGINE,
comprenant boites de nuit, hôtels et restaurants, notamment les
célèbres clubs parisiens du Palace et Regine's ou
encore le restaurant Ledoyen. Des endroits fréquentés par
les chouchou de Robert Mégel lors de ses virées nocturnes alors
qu'il exerçait aux Tournelles.26
Jean-Marc Borello a été condamné à 6 mois de prison avec sursis
alors qu'il était le gérant du Palace. En 2000 il recevait
le titre de Chevalier de la légion d'honneur pour toute l’œuvre
qui va suivre.27
En 1982 il est chargé de mission à la Mission
interministérielle de lutte contre la toxicomanie (Milt) créée la
même année.28
Son principal responsable sera le chef de la Milt, Franck Perriez, un
énarque.29
La Milt était rattachée au ministère de Nicole Questiaux remplacée
par Pierre Bérégovoy au mois de juin 1982, puis par Georgina Dufoix à
partir de 1984. Dans le cadre de cette fonction Jean-Marc Borello fit
la connaissance de Régine Choukroun, de cette rencontre naquit
l'association SOS Drogue International (SDI) créée en 1984 avec
l'ambassadrice des nuits parisiennes.
Cette association fonctionnait sur le même
principe qu'un radar flashant un véhicule pour excès de vitesse,
elle ne luttait pas contre un phénomène mais elle réduisait
simplement ses conséquences.30
Le concept de « Sleep-in » offrait le cadre idéal
aux toxicomanes pour se droguer, de manière hygiénique dans un lieu
sécurisant, en offrant les principales commodités. Pour SDI il n'était
pas question de sevrer les drogués mais de les accompagner dans
leurs dérives en leur offrant un cadre plus serein pour se droguer
sans dommages.
Cette association s'est aujourd'hui grandement
diversifiée dans le secteur social, devenue une véritable machine
associative comprenant plus de 300 établissements avec un chiffres
d'affaires atteignant les 700 millions d'euros. Borello a été
surnommé par certains « le Bernard TAPIE du social ».
Rappelons que cet ancien administrateur des Tournelles appartenait au
trio gagnant Jean Tremsal, Robert Mégel et lui-même. Il n'hésita
pas à défendre Robert Mégel en affirmant que : « ces
faits sont matériellement impossibles »,
surenchérissant en assurant que « dans cette
institution, compte tenu de son mode de fonctionnement, ces histoires
de pédophilie étaient impossibles »31.
Après avoir nié son implication dans le trafic de drogue au Palace,
ceci malgré les évidences, il a continué à nier encore et encore
dans l'affaire des Tournelles. Robert Mégel et Jean-Marc Borello ont
été formé par deux énarques, il n'est donc pas anormal de voir
une évolution aussi perverse dans la manipulation.
De 1986 à 1995, Borello a fréquenté le monde
festif de la nuit, ses excès et ses fréquentations hautes en
couleurs. Son aventure au Palace s'est arrêtée presque dix
plus tard, après le démantèlement d'un réseau de jeunes
trafiquants d'ecstasy en 1996. L'établissement fut ensuite proposé
à la vente aux enchères, marquant la fin d'une époque pour les
nuits parisiennes. Dans cette affaire Jean-Marc Borello a écopé de
6 mois de prison avec sursis pour avoir « facilité à
autrui l'usage et le trafic de stupéfiants ». Le patron du Palace s'est
contenté de nier les faits alors que le trafic de stupéfiants était
de notoriété publique puisqu'il avait également lieu dans d'autres
clubs comme Le Scorpio et Le Queen. Sans
oublier que nombreux sont les membres du personnel de la boîte de
nuit qui étaient au courant que cette clientèle « d'allumés »
se droguait aux stupéfiants.
Voici comment sont décrits les faits dans l'arrêt
de la cour de cassation :32
« Il est peu crédible qu’aucun de ces
préposés n’ait jamais fait état de la situation à Jean-Marc ;
qu’il est par ailleurs peu cohérent avec le passé d’éducateur
et de spécialiste des questions de toxicomanie en sa qualité de
membre de la Mission interministérielle de lutte contre la
toxicomanie de Jean-Marc que celui-ci ait pu rester inconscient du
phénomène de consommation de stupéfiants qui se déroulait dans
les grands établissements de nuit parisiens ; que des coupures de
presse, contemporaines des faits, produites par le Parquet, attestent
du caractère public de la question de l’ecstasy ; qu’il est
également peu compréhensible que Jean-Marc, ainsi qu’il l’a
reconnu, ait relancé les “ afters “ dont l’artificialité
était évidente aux yeux mêmes de certains patrons de boîtes de
nuit comme Philippe,33
ainsi qu’il sera dit ci-après ; qu’enfin, il convient de relever
qu’il a été retrouvé dans le secrétariat du prévenu un
article du journal Libération qui fait état de consommation
d’ecstasy en lien avec la fréquentation de son établissement
article que Jean-Marc prétend ne pas avoir lu ; que
les éléments matériels ainsi rassemblés permettent de considérer
que Jean-Marc a eu connaissance des faits de trafic et de
consommation qui se déroulaient dans son établissement ».
Sans équivoque, ajoutons à cela
une déclaration parmi d'autres en soutien au pédophile Robert
Mégel : « Impossible
de la part de Robert. J'ai la certitude absolue de son innocence.
Avec cette affaire, on a déclenché sur les Tournelles une avalanche
médiatique et développé un insupportable climat d'homophobie ».34
Voilà un homme dont les certitudes et les opinions semblent
préférables à ignorer...
Enfin, la perle, Jean-Marc Borello a été l'un
des enseignants d'Emmanuel Macron alors qu'il effectuait ses études
à l'Institut d'études politiques de Paris (SciencesPo).35
il l'a notamment soutenu pour son concours d'entrée à l'ENA pour
l'épreuve « Questions sociales ».36
Ils se connaissent depuis 15 ans et c'est ainsi qu'il est devenu l'un
des neuf délégués nationaux du mouvement En Marche !37
Avec un homme tel que lui, les professionnels du secteur
médico-social peuvent se sentir rassurés, Borello est un expert des
stupéfiants condamnés pour facilitation à autrui de l'usage de stupéfiants. Et ses valeurs morales ne font plus débat après avoir
fait l'apologie des crimes de Robert Mégel lors du procès des
Tournelles durant les années 2000.
Après la condamnation de Robert Mégel, son avocat, maître Jean-Marc Florand, s'était offusqué de cette
« erreur judiciaire », ajoutant « aujourd'hui,
on condamne un innocent, ce n'est pas bon d'être homosexuel dans ce pays ». Il estimait que son client était la victime d'un
jugement homophobe, une bien étrange manière de respecter la
souffrance des victimes de viols, d'agressions sexuelles, et les
vraies victimes d'homophobie.
Au gouvernement du renouveau
Il a été l'un des soutiens d'Emmanuel Macron
lors des présidentielles 2017 avec parmi eux Daniel Cohn-Bendit,
Pierre Bergé, Frédéric Mitterrand qui déclara au sujet de Macron
« un beau gosse brillant à la Kennedy » ou encore « la
France va être amoureuse de Macron ».38
Le 5 septembre 2017, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud
commandait un rapport suite à une décision gouvernementale de
réduire le nombre de contrats aidés. Elle décida de faire appel à
l'expertise de Jean-Marc Borello, Le 16 janvier 2018 il remettait son
rapport sur les politiques d’inclusion à la ministre du Travail.
Au-delà des suggestions émises dans son rapport,
la réelle question qui se pose est : peut-on confier l'avenir
de l'emploi à des personnes comme Jean-Marc Borello ? Et que
dire de Muriel Pénicaud, une femme qui a touché le pactole chez
Danone suite à un plan de licenciement dont elle avait connaissance
en tant que DRH ? Une femme à la tête de Business France qui a
organisé le voyage de Macron à Las-Vegas sans appel d'offres,39
et bien sûr la loi travail contestée, affaiblissant les droits des
salariés. Enfin une femme qui prend conseil auprès de Jean-Marc
Borello à l'instar du président Emmanuel Macron.
Le monsieur social d'En Marche est aujourd'hui à
la tête d'un véritable empire non lucratif mais tirant des
bénéfices substantiels grâce aux activités annexes du Groupe SOS
qui offrent ses propres services à l'association. Le Groupe SOS est
devenue la première entreprise sociale d'Europe.
Tournelles
> Mitterrand
(même
système de protection qu'à l'époque Dugué/Amaniera/Coral/CRIES/CCL
du pasteur Doucé)
Coral >
Krief > juge Caron > Tournelles
Mitterrand
> son neveu Frédéric > Hubert Védrine > Glencross n°1
Glencross
n°1 > Caignet > Doucé > Spartacus > Glencross n°2
Caignet >
Alapetite > Vuillaume > Toro Bravo/ADO71
Alapetite
> Cyril Legann dit « Babar » > Jeremstargate
Frank D.
120minutes :
De la ''rééducation par le beau'' au procès pour pédophilie,
23 novembre 2004.
Libération :
L'éducateur nie les viols et campe en précurseur incompris,
Jacqueline Coignard, 2 mai 2006.
Le Parisien : Les
victimes des Tournelles réclament justice,
François Vignolle et Mathieu Janin, 15 mars 2001.
2Libération :
L'éducateur nie les viols et campe en précurseur incompris,
Jacqueline Coignard, 2 mai 2006.
3Le
Monde : Adepte
du luxe, choyé par la chancellerie, l'ancien directeur des
Tournelles comparaît pour viols,
Pascale Robert-Diard, 24 novembre 2004.
Le
Monde : Le procès Megel ou l'anti-Outreau, Pascale
Robert-Diard, 16 mai 2006.
4Le
Monde :L'ex directeur des Tournelles condamné à onze ans de prison pour
viols, Pascale Robert-Diard, 10 décembre 2014.
5Libération : L'éducateur nie les viols et campe en précurseur incompris, Jacqueline Coignard, 2 mai 2016.
6Libération :
L'éducateur de luxe nie les viols et plaide ''le merveilleux'',
Jacqueline Coignard, 26 avril 2006.
7
Le Parisien : Affaire Mégel : déjà trois ans de
procédure, Mathieu Janin, 12 septembre 2000.
820minutes :
De la ''rééducation par le beau'' au procès pour pédophilie,
23 novembre 2004.
9Le
Parisien : L'éducateur de luxe jugé pour pédophilie,
Guénaèle Calant, 23 novembre 2004.
10Libération :
Défilé chic pour défendre l'ex éducateur des Tournelles,
Jacqueline Coignard, 6 mai 2006.
11Le
Monde : L'ex-directeur
des Tournelles condamné à onze ans de prison pour viols,
Pascal Robert-Diard, 10 décembre 2004.
12Le
Monde : Robert Mégel condamné à 12 ans de réclusion,
12 mai 2006.
13Le
Monde : Les dérives d'un centre de rééducation ''par le luxe'',
Alexandre Garcia, 13 novembre 1998.
14Le
Monde : Les dérives d'un centre de rééducation ''par le luxe'',
Alexandre Garcia, 13 novembre 1998.
15Libération :
Douze ans de prison en appel pour l'ex éducateur Robert Mégel,
Jacqueline Coignard, 13 mai 2006.
16Le
Monde : L'ancien juge Voirain condamné pour trafic d'influence et corruption, 13 décembre 2008.
17Le
Monde : Jean-Louis Voirain : un si bon magistrat,
Pascale Robert-Diard, 15 avril 2008.
Libération : Voirain soupçonné de
pédophilie, Dominique Simmonot et Fabrice Tassel, 13 février
2003.
18Fonds
d'archives Colette Kreder au Centre des archives du féminisme
stocké à l'Université d'Angers.
19India
Times : Rajasthan police arrest 'monster' paedophile teacher
who raped 200 children in last 10 years, 11 février 2017.
20Libération :
Défilé chic pour défendre l'ex éducateur des Tournelles,
Jacqueline Coignard, 6 mai 2006.
21Dépend
de l'Association des Établissements du Domaine Emmanuel (AEDE)
réunissant 27 établissements, répartis entre l’Île-de-France
et l'Alsace. Nicolas est responsable de 3 structures de l'AEDE
basées sur le territoire de Coulommiers, la MAS, le FAM et le
SAMSAH.
22Le
Parisien : Le directeur des
Tournelles défendu par ses amis, Denis Carreaux, 8 décembre 2004.
23Promotion
André-Malraux (1975-1977) : Gilles Johanet, Jean-Marc Sauvé,
Frédéric Thiriez ou Olivier Schrameck
24Le
Monde : Robert
Mégel condamné à 12 ans de réclusion,
avec AFP, 12 mai 2006.
25Libération :
La méthode Mégel par ses élèves, Jacqueline Coignard, 11
mai 2006.
26Le
Monde : Les dérives d'un centre de rééducation ''par le
luxe'', Alexandre Garcia, 13 novembre 1998.
27Le
Monde : Légion d'honneur, 16 juillet 2000.
28MILT :
Décret n°82-10 du 8 janvier 1982 portant création du comité
interministériel de lutte contre la toxicomanie et de la mission
permanente de lutte contre la toxicomanie.
MILDT : Décret n°96-350 du 24 avril
1996 relatif au comité interministériel de lutte contre la drogue
et la toxicomanie et à la Mission interministérielle de lutte
contre la drogue et la toxicomanie.
29Promotion
Guernica, Cyrille Schott préfet de Seine et Marne entre 1998 et
2001, Serge Weinberg relation d'affaires d'Emmanuel Macron.
30Le
Monde : Jean-Marc Borello : un patron sans but lucratif, Annie Khan, 11 juin 2009.
31Libération :
Défilé chic pour défendre l'ex éducateur des Tournelles,
Jacqueline Coignard, 6 mai 2006.
32Cour
de Cassation, Chambre criminelle, du 13 décembre 2000, 99-86.322.
33Philippe
Fatien boss du Queen à Paris.
34Le
Parisien : Le directeur des Tournelles
défendu par ses amis, Denis
Carreaux, 8 décembre 2004.
35Sciences
Politiques, Emmanuel Macron promotion 2001.
36Le
Point : Jean-Marc Borello, le vrai patron de Macron,
Marc Vignaud, 7 mars 2017.
37Le
Monde : Emmanuel
Macron nomme ses ''ambassadeurs'',
26 octobre 2016.
Stéphane
Travert (1969) devenu ministre de l'Agriculture du président
Macron, Bariza Khiari (1946), Caroline Saudemont (1949) petite-fille
du fondateur de l'entreprise Arc
International sauvée par des capitaux américains grâce au ministre de
l'Economie Macron, Françoise Holder (1943) entreprise Paul, Catherine Barbaroux (1949), Patrick Toulmet (1955) prothésiste
dentaire, Sacha Houlié (1988), Axelle Tessandier (1981) et
Jean-Marc Borello (1957).
38Gala :
Frédéric Mitterrand : ''La France va tomber amoureux de Macron
comme je le suis'', Mathieu Bonis, 11 mai 2017.
''C’est un beau gosse brillant à la
Kennedy. Tout le monde l’a rencontré, sauf moi. Il doit me
trouver trop sulfureux pour m’approcher. Je suis certain que
Macron n’est pas gay, contrairement aux bruits qui ont couru. Mais
Mathieu Gallet, qui a été mon directeur de cabinet à la Culture,
doit être fier qu’on lui ait prêté une liaison avec lui''.
39Le
Figaro : L'inspection du travail épingle Business France au
temps de Muriel Pénicaud, AFP, 19 décembre 2016.
Qu'est devenu Robert Mégel ? Il a dû sortir de prison vers 2015/2016. Une personne qui a autant de relations a priori bien placées, doit avoir forcément beaucoup de "dossiers", j'imagine qu'il n'est pas ressorti dans l'anonymat. Sait-on ce qu'il en est aujourd'hui ? Qui le protège ?
RépondreSupprimerAucune idée, oui il est sorti de prison… Son réseau de protection apparaît dans l'article puisqu'il siégeait tous au conseil d'administration des Tournelles. Magistrats, énarque, incluant Jean-Marc Borello...
Supprimer