AMIANTE : énième mensonge pour raison d'état




Cet énième désinformation a été relayé par les médias durant la journée du vendredi 15 septembre 2017. Une nouvelle polémique provoquée par la Cour d'appel de Paris après une autre décision contestée dans le cadre du scandale de l'amiante. Cette information a été peu débattu par nos spécialistes, abordée superficiellement, et diffusée doctement sans faire de vagues. En parallèle, de nombreux médias continuaient à s'interroger et à s'attarder sur les conditions d'hébergement du Président Macron qui a dormi dans la nuit de mardi à mercredi sur l'île sinistrée de Saint-Martin. Finalement, non, ce n'était pas un lit de camp mais bel et bien un lit. Quel scoop ! Il eût été plus pertinent de publier un brûlot relatif à l'affaire de l'amiante afin de relancer le débat pour la mise en place d'un procès, au lieu d'ergoter sur les aventures du « Tancred » national.




Le mystère du lit de camp élucidé :




« En l’occurrence, il s’agissait d’un vrai lit, dans la maison qu’un gendarme avait libéré pour la circonstance. L’épouse de ce dernier aurait d’ailleurs été ''très vexée'' qu’on aille raconter que son hôte avait passé une nuit particulièrement inconfortable ».




L'amiante a été interdit en France le 1er janvier 1997 mais son utilisation massive comme matériau d'isolation dans le secteur de la construction a entraîné un véritable scandale sanitaire en France. Le 15 septembre 2017, nous avons appris que neuf mises en examen étaient annulées par la Cour d'appel de Paris pour la seconde fois. Vingt ans, c'est le peu de temps qu'il aura été nécessaire à la justice française pour arriver à déterminer un non-lieu dans deux dossiers relatifs à l'affaire de l'amiante, les sites de l'université de Jussieu et des chantiers navals de Normed à Dunkerque. Pourtant, « La haute juridiction administrative, par quatre décisions du 3 mars 2004, a confirmé la responsabilité de l'État et l'a condamné à indemniser les victimes de l'amiante sur le fondement de la faute pour carence de l'action de l'État dans le domaine de la prévention des risques liés à l'exposition professionnelle à l'amiante ». Cela ouvrait la voie à une indemnisaton financière mais aucun sanction pénale envers les responsables. Existe t-il encore des gens pour croire la justice suffisamment indépendante du pouvoir politique ? Y a t-il encore des personnes suffisamment naïves pour croire que les règlements et les sanctions sont applicables à l'ensemble de la population ? En poursuivant votre lecture vous allez en acquérir la certitude incontestable, la justice est une chimère.




Grâce à notre justice divine et impartiale, un autre scandale sanitaire, celui du sang contaminé, avait lui aussi débouché sur un non-lieu après 17 ans d'investigations. Nous devons cette prouesse judiciaire à l'excellent travail de la juge Francine Caron qui, le 4 juillet 2002, avait prononcé un non-lieu en faveur de la trentaine de protagonistes présumés responsables, sans avoir fourni l'once d'une justification juridique. L'affaire de l'amiante semble prendre la même direction que celle du sang contaminé : la voie de l'impunité. En juin dernier, la justice avait sollicité la clôture des investigations dans 14 enquêtes liées à l'amiante. Au mois de septembre, récidive, une autre décision de non-lieu clôturait un nouveau chapitre judiciaire pour les victimes de l'amiante, démontrant les velléités et l'abnégation du pouvoir à vouloir enterrer cette affaire de santé publique. Il reste encore la possibilité aux victimes de recourir à un pourvoi en cassation afin d'être entendu et surtout de voir les responsables enfin condamnés.




Quand il s'agit de justifier le concept indécent de parachute doré, nos dirigeants et leurs sous fifres trouvent mille et une compétence à ces hauts « responsables » pour faire valoir leur supposé mérite. Et lorsqu'il s'agit de les sanctionner pour une faute grave, ils leur trouvent aussi mille et une excuse afin de les protéger d'une éventuelle sanction judiciaire. A quel moment le déséquilibré peut-il prendre conscience de sa folie si personne ne lui fait jamais remarquer que son comportement présente quelques bizarreries qu'il serait bon de corriger. Il en va de même pour l'incompétent que l'on abreuve de compliments et de récompenses sans que le fruit de son travail ne soit à la hauteur de nos attentes.




N'avoir aucune conscience du risque, signifie t-il que les responsables ont suivi leurs obligations en conformité avec leur cahier des charges afin d’assurer la sécurité et la protection de la santé des salariées ou des usagers ? Des milliers de personnes meurent de causes non naturelles, une conséquence directe de leur exposition à l'amiante mais il n'existe aucun coupable ! Personne n'achète cet amiante, personne ne le fabrique, personne n'a analysé ni testé ce produit, personne n'a eu à fournir d'autorisation ou de dérogation pour son utilisation, non personne n'a eu a manipulé ce produit puisque de toute façon c'est un complot. Peut-être même que l'amiante n'existe pas ou qu'il n'a jamais été nocif, sans doute un complot fomenté par des écolos marxistes à l'aide des militants de l'extrême droite, n'est-ce-pas ?




L'argumentation de la Cour d'appel de Paris repose sur quatre points :


  • à l'époque, « l'usage contrôlé » de la fibre était admis dans l'ensemble des États européens,
  • les avancées scientifiques étant en constante évolution,
  • les accusés n'avaient aucun pouvoir décisionnaire (mais sans doute une voix à faire entendre).
  • Impossible de dater la contamination des victimes par conséquent de nommer un responsable.


Ces assertions sont pour l'essentiel de la désinformation puisque les experts s'accordent à dire que la contamination à l'amiante débute dès la première exposition du sujet et ceci pendant toute la durée de son exposition. Or, voici ce qu'on apprend à travers un rapport du Sénat concernant le drame de l'amiante en France. Ce rapport souligne que « la décision d'interdiction est bien plus tardive en France que dans d'autres pays européens ». En effet, « l'utilisation de certaines formes d'amiante a été interdite dans certains pays, et de toute forme d'amiante dans d'autres. En 1996, au moment de la rédaction du rapport de l'INSERM, c'était notamment le cas de plusieurs pays européens. Outre, la Norvège et la Suisse, il s'agissait des pays suivants » :


  • les Pays-Bas interdisent l'utilisation de la crocidolite (amiante bleu) en 1978, puis établissent une interdiction totale en 1993 ;
  • le Danemark, en 1980, prohibe totalement la crocidolite et interdit avec des dérogations le chrysotile(amiante blanc/jaune) ;
  • la Suède interdit la crocidolite en 1982 ;
  • l'Italie interdit totalement l'amiante en 1993 ;-
  • l'Autriche et la Finlande en font autant en 1994, ainsi que l'Allemagne, mais avec des dérogations.
  • La Belgique interdit l'amiante en même temps que la France, en 1997.
  • La Nouvelle-Zélande décide l'interdiction de l'amiante en 1998, et le Royaume-Uni l'année suivante.

Pourquoi le Danemark a t-il pris des dispositions pour interdire l'amiante dès 1980 et la France a t-elle attendu 1997 ? Pourquoi ces décisionnaires ne sont pas jugés pour leur choix ? De plus cela fait plus d'un siècle qu'il existe une suspicion à l'égard de l'amiante puisqu'en 1906, « Denis Auribault, inspecteur du travail à Caen, rédige un rapport sur la surmortalité des ouvriers d’une usine de textile de Condé-sur-Noireau, dans le Calvados, utilisant l’amiante. Cette note publiée dans le Bulletin de l’inspection du travail est classée par l’administration et reste lettre morte ». C'est officiellement en 1943 que « la Turner and Newhall et huit autres industriels de l’amiante confient une première étude expérimentale sur les pathologies de l’amiante à un laboratoire américain : 80 % des souris testées développent un cancer du poumon en moins de trois ans. Les résultats de cette étude resteront secrets ». Cependant, la justice française semble ignorer ces éléments que n'importe quel citoyen du monde peut se procurer, en se rendant sur le site internet du Sénat. Enfin, l'argument présentant les présumés responsables comme n'ayant aucun pouvoir décisionnaire est à débattre. Avaient-il aussi l'interdiction formelle d'exprimer leurs opinions et de lancer l'alerte en cas d'un potentiel danger sanitaire ?


En conclusion : « La contamination par l’amiante apparaît donc comme un drame sanitaire majeur dont les conséquences sociales se prolongeront pendant plusieurs dizaines d’années, en France comme à l’étranger. L’Organisation internationale du travail (OIT) estime ainsi que 100.000 personnes mourront chaque année dans le monde en raison de l’usage massif qui a été fait ou qui est encore fait de ce matériau ». Pour la France, « 35.000 décès peuvent être imputés à l’amiante entre 1965 et 1995, 60.000 à 100.000 morts sont attendues dans les 20 à 25 ans à venir ». Que peut-on faire ? Prendre connaissance de l'information, comprendre ses implications et ne pas mésestimer une vie au prix d'une indemnité car savoir c'est comprendre et se libérer.


Sources :

Libération : « A Saint-Martin, Macron a dormi dans un vrai lit », Alain Auffray, 15 septembre 2017.
Paris Match : « A Saint Martin, Macron n’a finalement pas dormi sur un lit de camp », 15 septembre 2017.
20 minutes : « Non, Emmanuel Macron n’a pas dormi sur un lit de camp », 15 septembre 2017.
L'Express : « Saint-Martin : L’Élysée dément avoir parlé d'un lit de camp pour Macron », 15 septembre 2017.
L'Obs : « Macron à Saint-Martin : le lit de camp et le sceau d'eau, c'était faux ! », 15 septembre 2017.
FranceInfo : « Non, à Saint-Martin, Emmanuel Macron n'a pas dormi sur un lit de camp », 15 septembre 2017.
Reuters : « Amiante: Les mises en examen des responsables nationaux annulées », 15 septembre 2017.
Sénat : Rapport d'information sur « le bilan et les conséquences de la contamination par l'amiante », 2005. Disponible sur internet 333 pages, référence op. cit. Pages 10, 26, 43, 44 et 92.
Libération : « L’amiante, énième scandale sanitaire sans responsable », Franck Bouaziz, 28 juin 2017.


Frank D.

Commentaires

  1. Une boutique de référence pour tout style de danse.

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