RACHAT DE SFR PAR NUMERICABLE
LES
FAITS SUR MACRON AU POSTE DE MINISTRE DE L'ECONOMIE
La transaction entre SFR
et NUMERICABLE
a fait jaser. En effet, Emmanuel Macron a déclaré qu'il n'était
pas ministre au moment de cette transaction mais il s'agit d'un
mensonge. Il a volontairement nié pour plusieurs raisons. Tout
d'abord car il ne voulait pas être associé à DRAHI/RMC/BFM/SFR,
ensuite car ce fut un échec d'avoir autorisé la cession de SFR
à un investisseur étranger. En niant sa participation dans ce
dossier, Emmanuel Macron se déresponsabilisait de toute implication,
justifiant ainsi son incapacité à intervenir. Or tout est faux et
cela n'a pas empêché Emmanuel Macron de répéter ces mensonges
grossiers lors du grand débat l'opposant à Marine Le Pen durant les
élections présidentielles 2017.
Premièrement,
couvé par Jean-Pierre Jouyet, Emmanuel Macron occupait alors le
poste de numéro 2 du cabinet présidentiel de l’Élysée au
commencement des négociations. Au sein du cabinet présidentiel, le poste numéro 1 est celui du secrétaire générale de l’Élysée,
se situant au-dessus du Gouvernement en terme d'influence, équivalent
au poste de Premier ministre. Ceci reflète la hiérarchie, la
dynamique institutionnelle. En conséquence, entre 2012 et 2014 et en
tant que numéro 2 de l’Élysée, Emmanuel Macron était au cœur
du système. Et c'est bien pour cette raison qu'il a été nommé
ministre de l’Économie en replacement d'Arnaud Montebourg.
L'arrivée de Macron à l'été 2014, a ouvert d'autres portes,
celles des investisseurs étrangers tels que GENERAL ELECTRIC,
NUMERICABLE, HOLCIM, KMD, NOKIA etc...
Deuxièmement,
le domaine de prédilection de Macron a toujours été l'économie en
vertu de son cv chez Rothschild & Cie. Il est donc farfelu
de penser qu'il s'occupait d'autres choses ou qu'il ignorait la
teneur de ces transactions. D'autant plus que le banquier de ALSTOM
ou encore de TECHNIP était son ancien employeur :
Rothschild & Cie.
Troisièmement,
la fin des négociations et l'accord « sous conditions »
de l'autorité de la concurrence sont tombés le 27 octobre 2014. Qui
était ministre de l’Économie à cette époque ? Emmanuel
Macron. Le président ainsi que les membres du collège de l'autorité
de la concurrence sont nommés par le président de la république
sur rapport du ministre de l’Économie. Bruno Lasserre (ENA) a été
président de l'autorité de la concurrence pendant 12 ans
(2004-2016). C'est un record parmi les huit autres présidents depuis
1963, le plus long mandat à la tête de cette institution du
ministère de l’Économie. Toujours est-il qu'Emmanuel Macron
aurait pu, comme le désirait Montebourg, s'opposer à cette vente
grâce au décret « MONTEBOURG » limitant les
investissements étrangers dans certains secteurs d'activités.1
Or il ne s'y est pas opposé.
Voici
à votre disposition, et dans le détail, le protocole
d'engagements entre l'acquéreur (NUMERICABLE) et l'autorité de la
concurrence, spécial pour les férus de contrat.
Quatrièmement,
un article de BFM Business anodin ? Non puisqu'il
confirme encore ce que nous savions déjà, Emmanuel Macron était
ministre de l’Économie au moment du deal entre SFR et
NUMERICABLE. Un article de BFMTV daté au 12 novembre
2014 intitulé « Bercy donne son feu vert au rachat de SFR
par NUMERICABLE » nous
rapporte que le ministre
de l’Économie a
béni ce rachat en donnant son feu
vert le 28 octobre 2014.2
Cinquièmement,
le document financier 2015 de la société NUMERICABLE-SFR incluant
le rapport financier annuel, nous indique que la fusion acquisition a
été finalisé le 27
novembre 2014 après
l'acquisition de la totalité
du capital SFR par NUMERICABLE.3
Bernard Mourad, banquier et ami de plus de 15 ans d'Emmanuel Macron, fut un entremetteur financier dans le cadre de l'opération de rachat de SFR par NUMERICABLE. Peu après il fut nommé par Patrick Drahi à la tête du nouveau groupe ALTICE Media. Il démissionna de ses fonctions fin 2016 pour rejoindre le parti politique de la révolution, En Marche, et ainsi contribuer à l'élection d'Emmanuel Macron au poste de la fonction suprême.4
L'apothéose
fut lors du grand débat 2017 opposant les deux candidats à
l'élection présidentielle et durant lequel Emmanuel Macron a menti.
Chacun peut vérifier cette information en cliquant sur ce lien
diffusant l'intégralité du grand débat 2017. Il faudra se
caler sur le temps de parole de Marine Le Pen à 4 minutes 30.
A cet instant elle évoque la problématique de SFR/BFM/DRAHI, c'est
alors que le candidat Emmanuel Macron lui coupe soudainement la
parole alors qu'elle venait d'enchaîner 2 minutes d'intervention
sans être interrompue ! Emmanuel Macron a été subitement
réveillé par la sonnerie SFR. Sa réponse, aucune, juste une
pirouette rhétorique. Puis, quelques secondes après, cette fois-ci
sur le temps de parole de
Macron à 5 minutes, nous pouvons l'entendre affirmer :
« je n'étais pas ministre quand SFR a été vendu ».
L'aplomb du personnage est déconcertant pour toute personne qui
découvrirait la politique ou l'art du mensonge et de la
manipulation.
Notons que l'argument
relatif au domaine privé est absolument fallacieux puisque la plupart des
groupes cédés à des investisseurs étrangers relevaient du privé :
Lafarge, Technip, Numergy, Arc International,
Nexter, Club Med...
Conclusion
lapidaire, le Président de la République française Emmanuel Macron
a menti sur un sujet capital en réfutant le fait qu'il était
ministre lors du rachat de SFR par NUMERICABLE
(ALTICE). Ce n'est guère étonnant au regard de la campagne
promotionnelle dont il a bénéficié et orchestré par les médias
dominants dont BFM, RMC, Libération ou
L'Express détenus par Patrick Drahi (ALTICE).
Frank
D.
1Legifrance :
Décret
n° 2014-479 du 14 mai 2014 relatif aux investissements étrangers
soumis à autorisation préalable.
2BFM
Business : Bercy
donne son feu vert au rachat de SFR par NUMERICABLE, Jamal
Henni, 12 novembre 2014.
3Document
de référence 2015 de la société NUMERICABLE – SFR incluant le
rapport financier.
Voir PAGE 4 :
1.1.2.1 - Histoire de Numericable.
4Challenges :
Bernard
Mourad, de L'Express à Macron, Marc Baudriller, 4 octobre 2016.
Le Monde : Bernard
Mourad, ancien banquier de Patrick Drahi, rejoint Emmanuel Macron,
Sarah Belouezzane, 4 octobre 2016.
"The Walking Dead", c'est un peu sa deuxième maison.
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