Le rappeur Youssoupha et sa poésie

N'est-il pas cocasse qu'un zaïrois dont le pays a connu la colonisation belge et la dictature puisse mépriser la France ? C'est l'histoire de Youssoupha. Né au Zaïre en 1979, sa famille émigre en France en 1989 où il sera scolarisé jusqu'à l’obtention d'une maîtrise à l’université de la Sorbonne Nouvelle à Paris. Sa carrière de rappeur commence en France avec un public français. Sa notoriété et sa richesse proviennent de France. Au cours des années de la décennie 2010, il décida de quitter la France pour s'installer à Abidjan, en Côte d’Ivoire, et ainsi continuer à éructer sa frustration envers le seul pays qui lui a permis de réussir : la France. 

Les fanatiques de rap aiment citer Youssoupha comme étant une exception qui confirme la règle d'un rap pratiquant l’egotrip, le racialisme ou le communautarisme, l’apologie de la violence, de la drogue et de la misogynie. Force est de constater que le contenu des textes de Youssoupha ont des points communs avec ceux de Booba.

Enfin le rap n'est pas de la musique, c'est un poison sociétal visant la jeunesse. Quel autre genre musical que le rap rassemble autant d'individus avec un casier judiciaire ou ayant déjà eu à rendre des comptes à la justice française ? Non, le rap n'est pas de la musique, ni chant ni instrument, mais c'est un moyen de gagner beaucoup d'argent. Nulle passion pour la musique, seul le profit compte dans le rap. Là où il faut plusieurs années de pratique pour qu’un pianiste maîtrise son instrument, le rappeur ignore la notion de travail car il n'a aucun autre mérite que celui de l’outrance.

Contrairement à Youssoupha, Maxime Le Forestier a su exprimer l’inégalité sans vulgarité, sans haine, sans diviser les gens avec sa chanson "Né quelque part".

"On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille, on choisit pas non plus les trottoirs de Manille, de Paris ou d’Alger pour apprendre à marcher". Nous avons ici l'essentiel, le cadre familial et l'environnement socio-culturel qui influencent le développement de l'enfant. Il aura fallu 2 lignes pour exprimer cela chez Maxime Le Forestier quand il faut 8 albums à Youssoupha pour exprimer toute son amertume.


A chaque frère

A chaque frère 

Thèmes : communautarisme, anti-police.

"Chaque tome de ma vie rend hommage à chaque noir"

"Chaque insigne de police me laisse perplexe"

"C'est parce que des flics ont tué des mômes qu'il y avait des mômes dans les émeutes” 

Nous avons ici un processus d'identification à une couleur, je suis noir donc je m'intéresse à ce qui est noir car c'est noir. Le premier album de Youssoupha est une ode à la négritude à l'instar de Booba d'où la référence dans ce texte à Shaka Zulu.

Le troisième extrait ci-dessus évoque la tragique fin de Zyed et Bouna. Or le côté tragique de leur mésaventure n'enlève rien à leur responsabilité initiale. De plus il n'est que rarement question du troisième protagoniste, Muhittin, qui a survécu à cet accident. Ce fait divers fut le détonateur des émeutes dans les banlieues françaises en 2005 ayant entraîné des centaines de blessés pas loin d'une dizaine de morts et des dégradations de plusieurs infrastructures.

Non contents que deux jeunes adolescents soient décédés en l’absence d'un cadre éducatif leur apprenant à obtempérer lors d’un contrôle de police, les français ont ensuite subi la colère des habitants de ces banlieues. C'est le principe de la victimisation par projection ou de l'inversement des rôles. En somme, je suis hors-la-loi mais je projette cette attitude sur la police pour me victimiser, faisant des forces de l'ordre des criminels et les délinquants deviennent les victimes. Pourtant aucun "môme" n'a été tué par des flics, Youssoupha verse dans la propagande éhontée et dans le conditionnement de son public à l'idéologie racialiste. Les parents sont les principaux fautifs de ce genre de situation, ils sont dépositaires de l'autorité parentale. La police n'est pas responsable des mineurs qui errent dans les rues et qui leur désobéissent.

Ma destinée

Thèmes : autobiographique, anti-France, anti-police.

"Ici on m'a parlé des racistes et des skinhead"

"J’ai vite compris qu'on sera jamais des gosses de la patrie"

"J’baise les huissiers, les policiers, les déménageurs"

"Trop de haine anti-flics dans ma destinée"

Les apparences nous mentent

Thèmes : suprémacisme noir (racialisme), nihilisme.

"J’fais plus confiance à la France"

"Elle nous accuse d'être dissipés mais ses dés étaient pipés d'avance

"...je suis le fils à Malcolm X, rien à foutre de Jacques Mesrine"

Les références à Malcolm X et à Jacques Mesrine dans la même phrase laissent perplexe. La vie d'un bandit n'intéresse que les bandits eux-mêmes ou les métiers afférant à la criminologie. Faut-il comprendre que Jacques Mesrine incarne la France ?

Macadam

Thème : victimisation.

Si Youssoupha continue dans la victimisation, il va nous faire sortir les mouchoirs. Rappelons que le statut social prime sur toutes les différences existantes entre individus. Le discours de Youssoupha est de la propagande. Youssoupha devrait consulter le magazine Forbes et il pourrait constater que le classement des personnes les plus riches au monde ne s'embarrassent guère de la couleur de peau ou de la religion.

Dangereux

Thème : racialisme.

"Nos plaies sont récentes, d’Afrique en Amérique"

"Si l’rap était dirigé par mes lascars nègres, mes nègres feraient des Pascal sans Pascal Nègre

"Et dans notre histoire, ils se donnent un rôle positif"

Nulle référence sur la traite arabe qui fut la première a exploité la population de l’Afrique subsaharienne. Youssoupha est musulman, il évoque systématiquement l’histoire de la traite de l'atlantique et celle de la ségrégation raciale aux États-Unis. Son objectif n'est pas d'instruire mais de conditionner son public. Son manque d'objectivité se vérifie à travers l'Histoire. Ne pas savoir est une erreur car l’ignorance est un fléau, la propager c'est irresponsable, seul le sage s'exprime à raison, les autres sont dangereux. 

Il cite dans ce texte la militante afro-américaine et anti-ségrégationniste, Rosa Parks, et Toussaint Louverture, un homme politique franco-haïtien reconnu par des historiens comme étant aux origines de l'émancipation haïtienne. Toussaint Louverture était un descendant d'esclaves, devenu affranchi, puis maître d'une dizaine d’esclaves noirs dans une exploitation de café. Il amassa fortune grâce à l'esclavagisme avant de devenir anti-esclavagiste.

Les meilleurs ennemis

Thème : psychanalyse toujours en cours...

"Mon peuple ne se distingue que dans les charts et dans les charters”.

"On a un sale caractère à force d'agoniser"

Ce titre est un duo avec Diam's, la bipolaire convertie à l'islam et vivant dorénavant en Arabie Saoudite.

Nouveau désordre

Thème : egotrip.

"Et les flics nous matraquent quand le biz nous rattrape"

"Lève le point à l'unisson façon Black Panther"

Une référence à la série Prison Break, un ersatz de la culture américaine qui glorifie le complotisme.

Ma sueur et mes larmes

"On était trop peace avant que la police nous inculpe

"Je dois foncer pour mes potes à la peau foncée"

Une phrase dans ce texte souligne tout le paradoxe du personnage Youssoupha car "La vie devient sublime quand on arrête de la subir". Ce constat est antinomique à la victimisation récurrente présente dans les textes de son premier album. Enfin le premier extrait ci-dessous évoque une police qui inculpe or le pouvoir d’inculpation est inhérent à celui de la justice.

One love

Thème : suprémacisme noir.

"Qui prend les stup' pour des putes, les dépasse"

"Qui prend l’Hôtel de police pour un hôtel de passes"

"Les coups c'est la BAC qui les donnent mais on sait les rendre

Les références à la Bande de Gaza, à Soweto, à Brazza' et à Papa Wemba font la part belle à l’islam et à l’Afrique.

Scénario

Thème : victimisation.

"On a jamais été des gosses de la patrie"

"Mais sois pas triste, on a la culture de la street et la figure de l’Afrique"

"Pénalisés dès le départ au fond de la classe"

"Tous des victimes dans ce scénario"

Pour les racialistes, les islamistes, les partisans LGBT, le problème ne vient pas d'eux mais des autres, c'est la victimisation par projection déjà évoquée ci-contre dans cet article.

En marge

Thème : panafricanisme.

"En France j’vis comme un étranger mais cette vie c'est la mienne"

"Loin de la chaleur de ma terre mère"

Dans une autre vie

Thème : victimisation.

Le titre de ce morceau exprime les regrets engendrés par une vie de frustration. Toute la psychologie de l'individu qui se sent marginalisé à tort ou a raison ou n'ayant pas su s'intégrer à la société. Cela génère une rancœur inique à l'égard de ceux qui réussissent.

Le monde est à vendre

Thème : capitalisme.

"Demande à Marianne pourquoi elle n’fait que de me battre"

"Elle a qu'à m’rendre tout l'argent des colonies que je me barre"

Dans ce texte, la référence à Kunta Kinté invoque encore l'esclavagisme et le colonialisme. Notons que Youssoupha confond la schizophrénie avec la bipolarité "Schizophrène tantôt j’ris tantôt j’boude".

Rendons à Césaire

Thème : négritude.

"C'est parce que la vie est une pute qu'on rêve de finir proxénète"

”...j’suis pas d'ici je suis de Kinshasa"

"L’hexagone me suffit plus, j'en veux plus"

J’ai pas grandi avec le rap mais avec la rumba zaïroise"

La référence anachronique à Aimé Césaire est symptomatique de la propagande racialiste et de cette génération qui vit le racisme par procuration. Notons que les racines de La Martinique sont amérindiennes, non pas africaines. Enfin, il n'existe dans le monde de Youssoupha que des noirs victimes des blancs. Les marchands d'esclaves noirs n'existaient pas et l’esclavage des noirs par les noirs n'aurait jamais existé pour Youssoupha. 

Classique

Thème : manichéisme.

"Classique, comme une bavure policière dans le 93"

"Les racistes dans les stats électorales, les tâches de la morale"

"Classique, comme les miens absents de leurs bouquins d'histoire"

Un texte qui commence par une référence obscure à Vivaldi. C'est le principe du rap, citer de nombreux noms pour faire des rimes, peu importe le sens du propos.

Éternel recommencement

Thème : victimisation. 

"Comme dans c'rêve où ma semence de nègre fout en cloque cette chienne de Marine Le Pen

L'argument d’un texte écrit 15 ans auparavant est absolument ubuesque à l'époque de la "cancel culture" largement promu par ces mêmes minorités ! De plus, le fantasme de Youssoupha est une formulation équivoque pour signifier un viol. A moins que Marine Le Pen soit consentente et que la déshumanisation soit une nouvelle marque d'affection progressiste envers la gente féminine.



Frank D.

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