Coronavirus : Macroncadi "vaccin obligatoire"

Annoncée le 12 Juillet 2021 par le président Macron, la vaccination devient obligatoire, est-ce un coup de bluff ou un excès d’autoritarisme ? Rappelons que le 24 Novembre 2020, au lancement de la campagne de vaccination française, le président Macron avait déclaré : "Je ne rendrai pas la vaccination obligatoire". Cependant, il a encore changé d'avis. Ainsi, le 15 Septembre 2021, le vaccin deviendra obligatoire, sous peine de sanctions, pour certaines professions exposées au contact de personnes vulnérables ou de malades. A titre d'exemple, tout le personnel du milieu hospitalier doit être vacciné, de l'agent d'entretien, en passant par l'agent administratif jusqu'au soignant, personne n'y échappe. Ceux qui se sont déjà sacrifiés pour la nation depuis le début de cette pandémie, doivent maintenant se faire vacciner de gré ou de force. En cas de refus, le futur projet de loi pour la vaccination obligatoire devrait permettre de suspendre de ses fonctions un salarié, tout en le privant de son salaire afin de le contraindre à se faire vacciner. S'il refuse, il pourra être licencié.

Pour contraindre l'autre partie des français à se vacciner, le président Macron a prévu de les punir aussi en les privant de loisirs. Il est dommage qu'il n'ait pas pensé à récompenser les soignants n'ayant jamais contracté la covid19. A contrario, pourquoi ne pas avoir sanctionné le citoyen lambda qui, loin de l'exposition aux milieux hospitalier ou médico-social, réussissait à se contaminer par négligence puis très probablement à transmettre le virus à son entourage ?

A travers ce choix présidentiel, devons-nous comprendre que ce sont les soignants qui sont vecteurs de transmission de la covid19 ? Pour le président Macron, la covid19 ne vient pas de Chine ou d'ailleurs mais des hôpitaux français, des maisons de retraite (EHPAD) ou des établissements medico-sociaux. Alors continuons à laisser nos frontières ouvertes puis fermons toutes ces structures en lien avec la santé et nous serons sauvés. 

Trêve d'ironie face à ces absurdités, la covid19 est-elle la seule infection nosocomiale circulant en milieu hospitalier ? En l'occurrence, la réponse est non et aucune des infections nosocomiales connues auparavant n'a entraîné une quelconque campagne de vaccination. Ces infections nosocomiales sont parfois liées à l'environnement (matériels, locaux, eau, air, nourriture), aux patients ou aux personnels soignants. Généralement, les virus représentent une infime quantité de ces infections nosocomiales plus souvent liées à des bactéries. En l’occurrence, le virus de la covid19 a circulé et circule encore dans le monde entier, essentiellement hors du milieu hospitalier. 

Le lendemain de l'annonce du président Macron, Martin Hirsch, directeur général de l'AP-HP (Assistance Publique-Hôpitaux de Paris) a déclaré sur France Inter que "70 % de nos personnels sont vaccinés sans obligation" c'est-à-dire "95 % des médecins, 2/3 des infirmiers et 40 % des aides-soignants." Or, si ces chiffres sont exacts, le taux actuel de vaccination des français est d’environ 53% (une dose) contre 70% pour le personnel soignant des hôpitaux publics de Paris.

Martin Hirsch souligne également que "toutes les personnes qui entrent en soins critiques actuellement sont des patients non vaccinés". Faudrait-il refouler les non vaccinés après le 15 Septembre 2021 pour suivre la logique de Jupiter ?

De nombreuses incohérences demeurent autour de cette vaccination obligatoire discriminant ceux qui ne souhaitent pas se faire vacciner aveuglément. Est-ce un coup de bluff pour obtenir la pleine coopération des français avant la rentrée 2021-2022 ? Deux jours après le discours du président Macron pour annoncer l'obligation vaccinale, plus de 2,2 millions de français réservaient leur place pour se faire vacciner via la plate-forme doctolib. La France possède encore 9 millions de doses, elle n'a donc même pas en réserve le stock nécessaire pour vacciner 80% de sa population avec deux doses.

Pour le moment, la menace du président Macron semble fonctionner mais le timing est serré d'ici le 15 Septembre car il faut un délai de trois semaines entre deux injections. Ensuite, personne ne sait combien d'injections au total seront nécessaires pour se protéger de la covid19.

Rappelons que le vaccin est un élément parmi d'autres afin de lutter contre la covid19, il ne faut donc pas oublier le port du masque, le lavage des mains et la distanciation sociale. En effet, le vaccin n'empêche nullement la contamination ou la transmission du virus mais il réduit drastiquement ces risques. En ce sens, le passe sanitaire est une hérésie car un individu vacciné mais positif représente un risque plus important qu'une personne non vaccinée et négative à la covid19.

Une vague de démission est-elle à prévoir dans le secteur de la santé, déjà touché par un manque de personnel ? Les remplacements des soignants sont réalisés par des vacataires ou des intérimaires. Pour les aides-soignants ou les aides médico-psychologiques, le statut d’intérimaire est peu enviable pour ceux dont c'est la principale activité. Il est possible qu'eux aussi se reconvertissent car une partie d'entre eux n'ont pas touché de prime covid. Enfin, ils ne sont pas bénéficiaires de l'augmentation salariale prévue par les accords du Ségur de la santé au même titre que leurs collègues titulaires d'un poste fixe. Et maintenant le président Macron veut les contraindre à se vacciner...

Au niveau européen, l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a voté la résolution 2361 afin d'évoquer les "considérations éthiques, juridiques et pratiques" concernant les vaccins contre la covid19. 

Le 27 Janvier 2021, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe adopta la résolution 2361, concernant notamment l’obligation vaccinale. Voici en image les préconisations qui nous intéressent :

Le président Macron justifie sa décision par l'arrivée hypothétique d’une "quatrième vague" dès le mois d’Août 2021. Il a été démontré que le froid et l’humidité étaient propices à la propagation de la covid19 donc s'il devait y avoir une nouvelle flambée épidémique, elle aurait lieu vers l'automne et en hiver, sûrement pas durant l'été.

Le président Macron a déclaré : "A l'heure où je vous parle, notre pays est confronté à une reprise forte de l'épidémie", ne fournissant aucun chiffre pour étayer cette affirmation gratuite. Puis, il est très facile d'augmenter ou de diminuer le seuil du taux d'incidence, de 400 à 50, pour créer des zones à risques afin de stimuler la vaccination.

Que nous disent exactement les chiffres en matière d'hospitalisations en réanimation, de décès et de contaminations ?

Au niveau mondial, la situation globale est meilleure depuis quelques mois mais très problématique en Amérique du Sud. Comme je le répète inlassablement depuis quelques temps, nous y verrons plus clair à la fin de l'année 2021 notamment pour l’efficience de la vaccination.

En France, au plus fort de la crise sanitaire, le nombre de patients hospitalisés pour la covid19 avait pu atteindre +30.000 lits, 6.000 patients en réanimation, 1.000 décès (Avril 2020) et 69.000 nouveaux cas (Novembre 2020). Le 14 Juillet, le nombre de patients hospitalisés pour la covid19 est de 7.076 et 931 en réanimation, nous dénombrons moins de 10 décès et 8.875 nouveaux cas. Notons qu’une personne contaminée ne va pas nécessairement faire une forme grave, cet indicateur n'a donc qu'un intérêt très relatif.

*Le 20 Juillet, hospitalisation = 6.971 patients et réanimation = 889 patients. Le 22 Juillet, hospitalisation = 6.832 patients et réanimation = 868 patients. Le 23 Juillet, hospitalisation = 6.802 patients et réanimation = 872 patients. Le Lundi 26 Juillet, hospitalisation = 7079 patients et réanimation = 952 patients. Le 23 Août, hospitalisation = 11.007 dont 2.215 patients en réanimation.

Les données de la covid 19 relatives au nombre d’hospitalisation en réanimation et au nombre de décès sont en baisse significative. Seul le nombre des contaminations est en hausse. Cependant, l’augmentation du nombre de contaminés est à mettte en corrélation avec l'augmentation du nombre de tests réalisés suite à la dernière déclaration du président Macron. Rien à voir pour le moment avec une flambée d’un variant (delta est apparu en Inde au mois d’Octobre 2020). 

Frank D.