La logique occidentale à l'égard de la Russie

Les élites occidentales ont le devoir voire l'obligation de dénoncer l'intervention militaire russe sans aucune réserve et en occultant l’Histoire. Le révisionnisme serait russe alors que les russes sont toujours considérés comme l'ennemi et l'Occident comme les gardiens de la paix. Or, depuis 1947, la Russie subit un isolement inique de la scène internationale sous la houlette des États-Unis. D’ailleurs la Guerre froide n’est pas le fruit d’une initiative soviétique puisque la doctrine Jdanov fut la réponse à la doctrine Truman. Auparavant, le pacte germano-soviétique (1939) était déjà une conséquence du mépris affiché par l’Occident à l'égard de l’ex URSS. En effet, les britanniques et les français n’étaient aucunement intéressés par la conclusion d’une alliance avec les soviétiques. Ce refus conjugué à la chute de la Tchécoslovaquie poussèrent irrémédiablement les soviétiques à s'entendre avec l’Allemagne nazie. Un choix stratégique conditionné par le dédain manifeste des occidentaux à l'encontre des soviétiques. En 1938, des émissaires soviétiques tentèrent d’obtenir un accord avec l’Occident pour lutter contre les velléités impérialistes de l’Allemagne nazie. Maxime Litvinov et Ivan Maïski échouèrent à convaincre Neville Chamberlain, Winston Churchill, Léon Blum et Édouard Daladier.

Effectuons un bond dans le temps jusqu'à la crise des missiles de Cuba en 1962, une conséquence de l'intervention militaire américaine ratée à Cuba en 1961. Un moment de tension similaire à celui que nous vivons aujourd'hui avec aux manettes les États-Unis. 

Enfin, la Guerre froide est l'un des éléments ayant mené à la dislocation de l’URSS. Notons qu'en 1914 la superficie de la Russie était alors de 22 millions de km2 contre 17 millions de km2 aujourd'hui. Cinq millions de kilomètres carrés est l'équivalent de 5 fois la superficie de la France métropolitaine. 

Au regard de ces faits, une question se dégage : Est-ce réellement la seule Russie qui parasite la paix et manipule l’Histoire ?

Le projet américain d’intégration de l’Ukraine à l’Union Européenne et surtout à l’OTAN ne serait pas une diplomatie agressive envers la Russie. Pour les occidentaux, c'est un rapprochement sincère pour promouvoir l'entente, la coopération et la démocratie. Pour la Russie c'est une provocation des américains aux portes de ses frontières.

Soutenir techniquement, financièrement et/ou matériellement le conflit entre l'armée ukrainienne et les séparatistes du Donbass pendant plusieurs années fut une singulière démonstration du pacifisme occidental et du respect des droits de l'homme. La Russie aurait dû témoigner toute sa gratitude envers l’Occident au lieu de vouloir préserver ses intérêts aux frontières de leur pays en envahissant l’Ukraine. Ainsi pour éviter toute escalade du conflit opposant l’Ukraine à la Russie, l’Europe et les États-Unis soutiennent financièrement l'effort de guerre ukrainien. Payer d'autres hommes pour en tuer d'autres c'est aussi cela la stratégie de désescalade d'un conflit selon l’Occident.

Chasser les russes à travers le monde, les stigmatiser, les refouler puis les priver de leurs biens ou de leurs activités comme dans le cadre du sport ou de la musique, devrait permettre à la Russie d’apprécier tout le respect et la fraternité que l’Occident leur témoigne. La fermeture de l'espace aérien à toute l'aviation russe est une autre mesure visant à renforcer nos liens avec la Russie. Ces mesures drastiques visent à discriminer les russes puis à confiner la Russie pour faire chuter Vladimir Poutine. L’Occident mène donc une guerre par tierce personne comme ce fut le cas durant la Guerre froide. A cette époque, les États-Unis justifièrent toutes leurs interventions militaires à l'étranger en invoquant leur droit à se défendre contre une présence fantasmée ou non de l’URSS. Personne ne s'y est opposée au point de faire subir aux États-Unis ce que nous faisons subir à la Russie.

Ainsi pour contraindre Vladimir Poutine au retrait de l'armée russe en Ukraine, la quasi totalité des nations du globe sanctionnent économiquement la Russie comptant 144 millions d'habitants contre 44 millions en Ukraine. Or une guerre économique cause autant de morts voire plus qu'une intervention militaire. Tous les pays placés longuement sous embargo par les États-Unis ont dénombré de nombreuses pertes humaines notamment en Irak.

Vladimir Poutine est jugé irresponsable par Joe Biden lorsqu'il évoque la dissuasion nucléaire. Les fossoyeurs du Japon à l'origine d'atrocités comme Hiroshima et Nagasaki font une leçon de morale à ceux qui ne font que des menaces verbales. La crise des missiles de Cuba fut aussi une belle prouesse américaine. Devons-nous craindre les menaces d'un pays qui a déjà utilisé deux fois l'arme nucléaire sur des populations civiles ou celles d'un pays qui met en alerte la force de dissuasion nucléaire ?

La propagande médiatique dans le monde est russe car il est bien connu que l'influence en Occident de la culture américaine et de leurs médias est nulle. D'ailleurs l'anglais n’est-il pas moins communément parlé que le russe ? Les pays russophones seraient aussi plus nombreux que les pays anglophones. Rappelons que ce sont les seuls américains qui ont libéré le peuple français de l'emprise nazie durant la Seconde guerre mondiale. Il n'y avait que des fantômes sur le front de l’Est. Propagande russe disent-ils ? Rappelons aussi que la covid19 a été une ode à la diversité d'opinions dans tous les pays du globe démontrant la réalité du mythe de la liberté d'expression.

Faire d'un truisme une anomalie quand l’oppoition russe non contrôlée par le Kremlin est encouragée à se taire ou alors privée de leur droit à la liberté d'expression pour s'opposer à Vladimir Poutine. Joe Biden devrait donc pouvoir inviter Edward Snowden à la Maison-Blanche. En France, une partie des français pourrait témoigner de leur traitement de faveur durant les manifestations des Gilets jaunes. Le délit d'opinion y est largement sanctionné. Mais la France n'est pas comme la Russie ou les États-Unis ou encore la Chine, nous sommes meilleurs car nous sommes libres. La censure, la diffamation publique et la violence envers l'opposition non contrôlée n'existe qu'en Russie.

S’occuper des autres nations tout en niant les problématiques internes à leur pays pour les projeter sur la Russie, c'est cela l’Occident. Le président Macron vise sa réélection. Ce nouveau rôle de "chef de guerre" est une véritable aubaine. Après l'instrumentalisation morbide de la covid19, voici le poids plume Macron qui veut rivaliser avec Poutine le poids lourd. Macron est l’Empereur des vaines gesticulations et des vaines palabres. Les médias fabriquent le récit pour soutenir leur président respectif. La majorité voire la quasi totalité des médias et politiques français sont opposés à Vladimir Poutine et font preuve de la même irrationnalité que durant la crise sanitaire. Parmi les candidats à l'élection présidentielle, seul l'invisible François Asselineau affiche une vision dissidente à celle de la majorité. 

Pendant ce temps-là, Volodymyr Zelensky utilise la population civile comme bouclier humain à l'instar de Saddam Hussein durant la guerre du Golfe. L'armée ukrainienne et les divers régiments évoqués dans un autre article, tel que le régiment Azov, auraient disposé des explosifs à certains endroits dont une usine à Marioupol afin de tuer des civils et accuser la Russie de crime de guerre selon Christelle Néant. Cette journaliste de terrain couvre le conflit au Donbass depuis 2016.

La guerre en Ukraine n'est pas une guerre pour le peuple, il s'agit d'une guerre d'influence. L'espace aérien ukrainien est totalement contrôlé par la Russie, cette guerre est donc gagnée puisqu'il suffirait à Vladimir Poutine d'ordonner des bombardements massifs jusqu'à la capitulation de l'ennemi. La Russie pourrait également bombarder Kiev avec des missiles de croisière positionnés sur des navires en mer d’Azov. Or nous n'en avons aucune trace sur internet, fort étrange à l'ère du mobile. En même temps, nul ne peut filmer ce qui n'existe pas.

Frank D.