Le Donbass par Maxim Fadeev (Ukraine - Russie)

Maxim Fadeev est le pseudonyme d'un journaliste russe ayant réalisé une dizaine de documentaire sur la situation au Donbass avant l'intervention russe en Ukraine. Le choix d’un pseudonyme se justifie par les menaces et les persécutions de l'armée ukrainienne visant l'opposition et tous ceux qui ont dénoncé leurs exactions antérieures. La guerre au Donbass a débuté en 2014 et les crimes de guerre commis par l'armée ukrainienne n'ont jamais ému outre mesure les médias occidentaux. Depuis l'intervention militaire russe en Ukraine, les documentaires de Maxim Fadeev sont largement censurés par les GAFAs à l'instar de tout ce qui est estampillé russe ou pro-russe. La vérité est-elle si dérangeante ? Selon toute vraisemblance la réponse est positive sinon il suffirait de la contredire par des arguments au lieu de s'employer à la censure.

Ce qui va suivre est de la même teneur que les faits rapportés par Christelle Néant et Anne-Laure Bonnel, deux journalistes françaises présentes sur le terrain depuis plusieurs années. Notons que par l’intermédiaire de Fiona Frazer, l’ONU avait aussi dénoncé le conflit au Donbass depuis plusieurs années.

Documentaire réalisé par Anne-Laure Bonnel, 2015.

Un retweet de Fiona Frazer rappelant notamment la catastrophe du vol MH17.

Rapport de Fiona Frazer, source ONU

A l'heure où l’Occident mène une guerre de propagande inique et quotidienne contre la Russie, l’accusant notamment de faire de la désinformation et de museler toute opinion dissidente, rappelons l'histoire de Kirill Vyshinsky. Ce journaliste né en Ukraine possédait aussi un passeport russe. Il a renié sa nationalité ukrainienne suite au harcèlement judiciaire dont il a été victime en Ukraine. Aujourd’hui il continue sa carrière de journaliste en Russie. 

Kirill Vyshinsky a été arrêté à Kiev au mois de Mai 2018 pour "haute trahison" envers le pouvoir ukrainien. Il était alors rédacteur en chef de l'agence de presse russe RIA Novosti en Ukraine. Il a été détenu plus d'un an en prison sans jamais être jugé puis il a été libéré dans l'attente de son procès. Il risquait une peine de 15 ans de prison. Ainsi le choix de l'anonymat ou le recours à un pseudonyme est largement compréhensible pour Maxim Fadeev. L'exemple du journaliste Kirill Vyshinsky le démontre. 

En guise de préambule, et pour résumer les intentions du personnage Maxim Fadeev, ci-dessous une copie-écran du compte Facebook de Maxim Fadeev.

"...malgré le fait que le conflit au Donbass "ne soit plus en vogue", vous nous aiderez à préserver les faits pour l’histoire et montrer au monde ce qu'il s'est passé ici."

Voici des extraits d’une interview de Maxim Fadeev interrogé par la blogueuse controversée Eva Bartlett. Intéressons nous simplement aux réponses fournies par Maxim Fadeev qui nous raconte le Donbass entre 2014 et 2021. L’interview de Maxim Fadeev a été diffusé sur internet le 25 Juillet 2021.

"They say that the truth is the first victim of any war. Heavy artillery was pounding my city, the inhabitants were dying, and no one cared, either in Ukraine, or moreover in the West. I thought at that time that when people learned from the news that war was raging here, the war would stop. I had such naive hopes. That was the reason I began filming the shelling.

La première victime de la guerre est la vérité. L'artillerie lourde bombardait ma ville, des habitants mourraient, personne ne s'en préoccupait, aussi bien en Ukraine qu'en Occident. Je pensais que si les gens apprenaient par les informations qu'une guerre avait lieu ici alors cette guerre cesserait. J'avais ce candide espoir. C'est la raison pour laquelle j'ai commencé à filmer les bombardements.

"What was horrifying was not so much the artillery attacks as the reaction of my relatives and acquaintances living in Kiev and other Ukrainian cities. They genuinely believed that the separatists were shelling themselves. They still believe it, in spite of the fact that a division of Ukrainian heavy artillery (152-mm) – 11 self-propelled Msta-S howitzers and 3 self-propelled Akatsiya howitzers – was deployed three km from my house. There were several such heavy artillery units nearby at the time.

Ce qui était le plus horrifiant n'était pas vraiment les attaques de l'artillerie mais plutôt les réactions de mon entourage vivant à Kiev et dans d'autres villes ukrainiennes. Ils croyaient sincèrement que les séparatistes se bombardaient eux-mêmes. Ils le croient encore malgré le fait qu'une division de l'artillerie lourde ukrainienne (152-mm) - 11 obusiers automoteurs Msta-s et 3 canons automoteurs Akatsiya - , fut déployée à 3 kilomètres de chez moi. Il y avait de telles unités d'artillerie lourde déployées à cette époque.

Msta-s

Akatsiya

"The civilians killed in Slavyansk are erased from life and from memory by the Ukrainian government. There are no records of casualties in Slavyansk, nor in Nikolayevka, nor Kramatorsk. No first or last names of the killed and wounded can be unearthed". 

Les civils tués à Slaviansk sont effacés de la vie et de la mémoire par le gouvernement ukrainien. Il n'y a aucune trace de victimes à Slaviansk, ni à Nikolayevka, ni à Kramatorsk. Aucun prénom ou nom de famille des personnes tuées et des blessés ne peut être découvert. 

"“Uragans” — multi-missile rocket launchers, with cluster bomb units — were firing, and no one was registering it, neither the OSCE nor Western journalists. They had all left by that time.

Des "Uragans" - des lance-roquettes multi-missiles, avec des unités de bombes à fragmentation - tiraient, et personne ne les enregistrait, ni l'OSCE ni les journalistes occidentaux. Ils étaient tous partis à ce moment-là.

Ouragans BM 27

"Electricity and water supplies were cut off in Slavyansk for more than a month, and no humanitarian corridors for civilians were provided, while all media broadcasted a distorted image – that of a city captured by terrorists and being liberated by Ukrainian army.

L'approvisionnement en électricité et en eau a été coupé à Slaviansk pendant plus d'un mois, et aucun couloir humanitaire n'a été prévu pour les civils, tandis que tous les médias ont diffusé une image déformée - celle d'une ville capturée par des terroristes et libérée par l'armée ukrainienne.

"I wanted to prove that the real picture was quite different. It was never about career for me – more like moral obligation. Now my aim is to learn to professionally make documentaries.” 

Je voulais prouver que la vraie image était tout à fait différente. Cela n'a jamais été une question de carrière pour moi - plutôt une obligation morale. Maintenant, mon objectif est d'apprendre à réaliser des documentaires de manière professionnelle.

"On May 2, people were burnt alive in Odessa in the House of Trade Unions, and on the same day in Slavyansk for the first time Ukrainian military started to fire at the people, who blocked their way."

Le 2 Mai (ndla : 2014), des personnes ont été brûlées vives à Odessa dans la Maison des syndicats de la ville et, le même jour, à Slaviansk, pour la première fois, l'armée ukrainienne a commencé à tirer sur les personnes qui leur bloquaient le chemin.

"In the course of a month at the start of the war, I was subjected to120-mm artillery fire, then 122-mm, 82-mm. When they started pounding the suburb of high-rise buildings with 152-mm shells, it was very frightening. The explosion shockwave can knock you off your feet. You hear a powerful sound reverberated by the neighbouring buildings, an echo, when a shell hits a house. The 20-mm shells are a crock of shit, but the 152-mm ones… The powder clouds, the dust, the moaning of the wounded…

Au cours d'un mois au début de la guerre, j'ai subi des tirs d'artillerie de 120 mm, puis de 122 mm, 82 mm. Quand ils ont commencé à pilonner la banlieue des immeubles de grande hauteur avec des obus de 152 mm, c'était très effrayant. L'onde de choc de l'explosion peut vous renverser. Vous entendez un son puissant répercuté par les immeubles voisins, un écho, lorsqu'un obus frappe une maison. Les obus de 20 mm c'est de la merde, mais ceux de 152 mm… Les nuages ​​de poudre, la poussière, les gémissements des blessés… 

"I think that during the first phase of the war, from May till August of 2014, the Ukrainian Army committed many war crimes. The unreasonable heavy shelling—including with multiple rocket launchers with cluster bomb units—of densely populated areas. They fired at civilian infrastructure." 

Je pense que pendant la première phase de la guerre, de Mai à Août 2014, l'armée ukrainienne a commis de nombreux crimes de guerre. Les bombardements intensifs déraisonnables - y compris avec plusieurs lance-roquettes avec des unités de bombes à fragmentation - des zones densément peuplées. Ils ont tiré sur des infrastructures civiles.

"Even the UN registered that at the moment there was no Russian presence in Donbass. It was an inner civil conflict, and our side did not even have grenade launchers, they only had shot guns. And when the UAF brought artillery here, armaments captured from Ukrainian forces were the initial weapons of the DPR army.

Même l'ONU a enregistré qu'il n'y avait pour le moment aucune présence russe dans le Donbass. C'était un conflit civil intérieur, et notre côté n'avait même pas de lance-grenades, ils n'avaient que des fusils de chasse. Et lorsque l'UAF a amené l'artillerie ici, les armements capturés aux forces ukrainiennes étaient les premières armes de l'armée de la RPD (République Populaire de Donetsk).

"Then, that part of the nation, which was fixated upon Europe and wanted to integrate into the EU, decided that it was able to impose their fixation upon the rest of the population. They suggested that we should forget our history, our ancestors, our language, our ethnicity. They took away my right, and the right of the like-minded people, to consider myself a Russian."

Ensuite, cette partie de la nation, qui était obsédée par l'Europe et voulait s'intégrer à l'UE, a décidé qu'elle était en mesure d'imposer sa fixation au reste de la population. Ils ont suggéré que nous devrions oublier notre histoire, nos ancêtres, notre langue, notre ethnie. Ils m'ont enlevé le droit, et le droit des personnes partageant les mêmes idées, de me considérer comme un Russe.

"After 2014 the rhetoric of hate started to dominate. MPs on talk shows spoke about the people of lower quality, who lived here in Donetsk. They said our region was populated by children of prostitutes, drug addicts, and criminals."

Après 2014, la rhétorique de la haine a commencé à dominer. Des députés à la télévision ont parlé des gens de qualité inférieure, qui vivaient ici à Donetsk. Ils disaient que notre région était peuplée d'enfants de prostituées, de toxicomanes et de criminels.

"It should be clear that there are the creators of the game, there are players, and there are chess pieces. The creators of the game known as ‘Ukraine is not Russia’” are in the USA. The EU and NATO are the players, and Ukrainian oligarchs are chess pieces. The nationalists are mere pawns.

Il devrait être clair qu'il y a les créateurs du jeu, il y a les joueurs et il y a les pièces d'échecs. Les créateurs du jeu connu sous le nom de "L'Ukraine n'est pas la Russie" sont aux États-Unis. L'UE et l'OTAN sont les acteurs, et les oligarques ukrainiens sont des pièces d'échecs. Les nationalistes ne sont que des pions.


Frank D.

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