DESINTOX 2017 : Macron contre paparazzi, affaire classée sans suite


Date de publication sur internet : 28 septembre 2017.

Pendant le mois d'août 2017, le Président Macron et sa femme Brigitte se sont rendus à Marseille afin d'y passer quelques jours de vacances. Nous avons pu voir dans la presse des images illustrant le Président Macron en compagnie des joueurs de l'équipe de football de l'Olympique de Marseille (OM), échangés quelques ballons sur le gazon. Les relations avec la presse semblaient alors au beau fixe durant cette visite présidentielle au centre d'entraînement de l'OM, sans doute car cette journée avait été programmé. Des photos du Président avec des joueurs de l'équipe comme Florian Thauvin, Grégory Sertic ou encore l'entraîneur Rudi Garcia, ont circulé sur les réseaux sociaux sans l'ombre d'une polémique.



Or, ce même jour, c'est-à-dire le 15 août, après avoir chaussé les crampons, nous avons appris que le Président décidait de déposer une plainte contre un journaliste de VSD, Thibaut Daliphard, pour « harcèlement et tentative d'atteinte à la vie privée ». Le photographe a été arrêté puis placé en garde à vue pendant 6 heures selon ses déclarations. Notons qu'il était impossible d'accéder à la villa dans laquelle séjournait le couple présidentiel autrement que par voie aérienne puisqu'elle était située dans un parc sécurisé de plusieurs hectares. La demeure était la propriété du préfet de région, Stéphane Bouillon (ENA). L'accès au parc Talabot était gardé par des vigiles privés et quadrillé par d'imposantes grilles métalliques, il était donc impossible d'entrer sans y avoir été invité. De plus, selon La Provence, le lieu de villégiature des Macron était surveillé nuit et jour par le Groupement de sécurité de la présidence de la République (GSPR), composé de 32 policiers et de 28 gendarmes spécialement affectés à ce type de mission de protection. L'accusation d'« atteinte à la vie privée » n'a pour ainsi dire aucune cohérence avec le dispositif qui était mis en place pour protéger le Président de la République. Quant à l'accusation de harcèlement, il semblerait que l'activité de journaliste ou de photographe réclame une énorme dose d'abnégation pouvant confiner au « harcèlement » pour celui qui en est la cible. Là nous sommes dans l'abus de pouvoir, il ne faut pas déranger monsieur le Président pendant ses vacances.



Durant sa campagne présidentielle, Macron n'avait émis aucune critique à l'égard des médias car le contexte était fondamentalement différent. Il était dans son rôle de candidat à la présidentielle 2017, le candidat des médias et de l'élite. Cette promotion exceptionnelle pour un politicien est fort peu commune, elle est le fruit de Michèle « Mimi » Marchand, la « reine des people ». Elle a collaboré avec des magazines comme Voici, Paris Match, Gala, Closer ou encore Public pendant une vingtaine d'années. Cette femme a été présenté au couple Macron par Xavier Niel, l'un des propriétaires de l'hebdomadaire Le Monde, peu après la diffusion de la rumeur sur la supposée homosexualité d'Emmanuel Macron. Mimi Marchand est aussi, et surtout, spécialiste des fausses « paparazzades », c'est-à-dire des shooting improvisés qui se révèlent être des mises en scène pour ses clients, comme la série de photos du couple Macron publiées à la Une de Paris Match au mois d'août 2016. Mimi, une simple roturière dont la philosophie n'est autre que vendre des images de stars, est ainsi devenue conseillère en communication du couple Macron au printemps 2016. Une fois élu, Emmanuel Macron a changé sa stratégie en verrouillant sa communication et en refoulant les journalistes non accrédités par son staff.



Un mois après la plainte, le magazine Challenges spécialisé en économie diffusait un article nous informant que le Président Macron retirait sa plainte contre le paparazzi. Une véritable aubaine pour présenter le Président comme un homme clément, qui a pourtant porté plainte, et compréhensif, malgré son dépôt de plainte. Cependant, cette information est inexacte, volontairement erronée et diffusée sans l'once d'un scrupule par Challenges. Une information dont la source est inconnue, le journaliste écrit que le « Président de la République a demandé l'abandon des poursuites judiciaires... ». Bruno Roger-Petit dit « BRP » était chroniqueur sur le site web de Challenges avant de s'engager en politique aux côtés du Président Macron fin août 2017 en tant que porte-parole de la présidence. BRP aurait-il murmuré à l'oreille de son ancien employeur ou d'un ancien collègue ?


Le lundi 11 septembre, l'affaire était classée sans suite, il n'a jamais été question d'un retrait de plainte de la part du Président. Pourtant, trois jours après, le magazine Challenges publiait la fausse bonne nouvelle relayée dans l'heure par FranceInfo, Le Parisien, BFMTV et Ouest-France. Le lundi 18 septembre, Media Part démentait cette information puis, le lendemain, une dépêche AFP clarifiait les faits, abondant dans le sens de Media Part. Le procureur de la République de Marseille, Xavier Tarabeux, a classé sans suite le dossier « en l'absence d'infraction » selon une dépêche AFP daté au 19 septembre.


Dans cette dépêche AFP, l'avocat de Thibaut Daliphard, Maître Gabriel Denecker, a manifesté son agacement : « Aujourd'hui la cellule de communication continue à piétiner l'image et la dignité de mon client en estimant que si le procureur a classé le dossier, c'est parce qu'ils ont retiré la plainte. Mais ce n'est pas ce que le procureur dit ». Effectivement une absence de preuve n'a aucun lien avec un retrait de plainte, ceci est une manipulation médiatique.


Depuis l'élection du Président Macron, les déclarations polémiques dirigées contre les médias et les journalistes se sont multipliées notamment lors de la réception de Vladimir Poutine à Versailles. Le Président Macron avait critiqué vertement le professionnalisme et l'impartialité de deux médias russes, RT France et Sputnik, qu'il a jugé être des « organes d'influence, de propagande et de propagande mensongère ». Que dire de la déontologie de Challenges, magazine français dévoué entièrement à la cause du « Mozart de la finance »  ainsi que tous les médias qui ont repris cette fakenews ? Et que fait le Decodex du journal Le Monde ? Et Libé Desintox ? Une chose est certaine la désintoxication de l'opinion publique s'avère moins efficace que l'intoxication.



Sources :

<<< Marseille >>>

JDD : « Emmanuel Macron passe ses vacances à Marseille », 12 août 2017.
Closer : « Emmanuel et Brigitte Macron : un impressionnant dispositif de sécurité pour leurs vacances à Marseille », Sasha Beckermann, 14 août 2017.
Marianne : « Emmanuel & Brigitte : les vacances de l'horreur », 15 août 2017.
Le Figaro : « Voici à quoi ressemble le quartier de Marseille où Macron passe ses vacances », Guillaume Errard, 15 août 2017.

<<< Intox >>>

Challenges : « Macron retire sa plainte contre un paparazzi », Nicolas Domenach, 14 septembre 2017 (18h46).
FranceInfo : « Emmanuel Macron retire sa plainte contre un paparazzi ''en un geste d'apaisement'' », 14 septembre 2017 (19h58).
Le Parisien : « Emmanuel Macron retire sa plainte contre un paparazzi, ''en geste d'apaisement''», Florian Maussion et Pauline Théveniaud, 14 septembre (20h03).
BFMTV : « Emmanuel Macron retire sa plainte contre un paparazzi », 14 septembre, (20h06).
Ouest-France : « Emmanuel Macron aurait retiré sa plainte contre un paparazzi », 14 septembre 2017 (22h09).

_________________________

Paris Match : « Emmanuel Macron retire sa plainte contre un paparazzi », 15 septembre 2017.
L'Express : « Macron retire sa plainte "pour harcèlement" contre un paparazzi », 15 septembre 2017.
Le Figaro : « Emmanuel Macron retire sa plainte contre un paparazzi », Arthur Berdah, 15 septembre 2017.
Arretsurimages : « Marseille : Macron retire sa plainte », 15 septembre 2017.


<<< Desintox >>>

MediaPart : « Paparazzi: la plainte de Macron jugée sans fondement », Michel Déléan, 18 septembre 2017.
Libération : « Classement de la plainte de Macron contre un photographe », AFP, 19 septembre 2017.
Valeurs Actuelles : « Coup dur pour Macron : sa plainte contre un paparazzi classée sans suite », 19 septembre 2017.
Arretsurimages : « Paparazzi : Macron n'a pas ''retiré'' sa plainte », Capucine Truong, 19 septembre 2017.
La Provence : « La plainte d'Emmanuel Macron contre le photographe classée sans suite », 19 septembre 2017.



Frank D.

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