La voiture autonome ou l'inéluctable robotisation du monde moderne
Pour les médias, le premier accident
mortel
impliquant une voiture autonome s'est déroulé à Tempe, près
de Phoenix en Arizona, aux États-Unis. Mais ça n'était pas le
premier accrochage concernant une voiture autonome, d'autres
accidents ont eu lieu, certes sans gravités mais démontrant les
limites du système actuel. Pourtant les constructeurs mettent en
avant les milliers de kilomètres parcourus par leur robot roulant
afin de vanter les mérites de leur nouveau jouet. Or pour formuler
une analyse pertinente il faudrait des milliards de kilomètres.
Accidents en voiture autonome
Au mois de mai 2016, aux États-Unis,
un homme trouvait la mort au volant d'une Tesla en mode « pilotage
automatique ». Toujours en 2016, une voiture autonome de
Google qui provoqua un accident à basse vitesse (24km/h) en
percutant un car.1
Quelle prouesse technique, réussir à percuter un obstacle aussi
gros sans pouvoir l'éviter à 24km/h. Est-ce digne d'un produit que
l'on prétend quasi-infaillible ?
En mars 2017, une Volvo XC90
autonome d’Uber fut impliquée dans un accident
spectaculaire mais sans conséquence. Cela se passait déjà dans la
ville de Tempe, en Arizona (États-Unis). Les tests furent arrêtés
pendant 48 heures puis ont repris car l'enquête a déterminé que
l'autre véhicule avait refusé la priorité. Mais la voiture
autonome n'est-elle pas conçu pour anticiper tout comportement
imprévisible ? Apparemment non. L'être humain en est pourtant
capable sinon nous aurions un accident à chaque refus de priorité.
Premier mort en phase de test
Un prototype de robot-taxi, propriété
l'entreprise Uber, est à l'origine de la première victime de
l'histoire de la conduite entièrement automatisée. En pleine nuit
une piétonne a eu la mauvaise idée de traverser en dehors du
passage clouté. La voiture autonome n'a ni freiné ni tenté de
l'éviter. Est-ce que les capteurs de la voiture autonome avaient
détecté une présence ? La réponse est oui ! Existe t-il
un être humain qui fonce volontairement sur ses semblables sans
tenter de l'éviter ? La réponse est encore oui, chez les
criminels. Cette piétonne est décédée à la suite de cet accident
de la route, devenant la première victime d'une « intelligence
artificielle ».
Cette piétonne traversa la route avec
son vélo chargé de sacs en plastique, représentant une masse
considérable pour les capteurs, en mesure de détecter un simple sac
en plastique qui volerait sur la voirie. Mais la voiture autonome et
le testeur à son bord n'ont eu aucune réaction. L'intelligence plus
qu'artificielle de cette voiture autonome a fait un choix basé sur
sa programmation. Alors qui est coupable ? Une femme est morte
volontairement écrasée, qui va payer, dédommager la
famille de la victime et purger une peine de prison ?
Actuellement, sur le marché de la
voiture autonome, nous avons les entreprises Uber et Waymo
(Google via Lyft) qui
contribuent au développement de ce projet aux États-Unis. Pour la
France, il est prévu l'arrivée des premiers véhicules autonomes en
2019 avec en tête de gondole Renault
et Peugeot.2
Nous avons entendu dire qu'il eut été difficile d'éviter cette collision dans n'importe quel mode de conduite (autonome ou humain) étant donné les circonstances de l'accident. Quelle boutade mais alors pourquoi dépenser des millions voire des milliards si la voiture autonome est aussi inefficiente ?
Actuellement nous sommes la cible d'une
promotion médiatique visant à nous faire accepter l'intelligence
artificielle (IA) à travers un projet à grande échelle : la
voiture autonome. Or une véritable IA aurait détecté la présence
de cette femme puis aurait été capable 1/ d'éviter la piétonne
en causant uniquement des dégâts matériels ou 2/ de limiter
les blessures de la victime en calculant l'angle de choc offrant
cette perspective. Voilà ce que ne sait pas faire un être
humain et ce que ne sait toujours pas faire une « intelligence
artificielle ». Ici nous sommes en présence d'un
véhicule fou qui a simplement roulé sur une piétonne sans
freiner !
Le concept de voiture autonome induit
l'abandon de la conduite, c'est-à-dire abandonner notre autonomie au
profit d'une machine. Ceci sans aucune consultation citoyenne. Avec
la réalisation d'un tel projet, nous assisterions à la mise en
place de la première pierre significative dans le monde moderne et
informatisé du 21ème siècle. Tout le système routier
serait sous contrôle informatique, une idée qui ne semble guère
interloquer le citoyen lambda. En tant qu'utilisateur d'un simple
ordinateur, nous savons que l'informatique est sujet à de
potentielles attaques virales, peu compréhensibles pour le profane,
mais qui entraînent des dysfonctionnements voire la mise hors
service complète du programme et de toutes ses fonctions. Alors
comment ne pas être inquiet face à l'arrivée de ces voitures
autonomes ?
En France
Le savant macronite, Cédric Villani,
est un promoteur zélé de l'intelligence artificielle et du concept
de la voiture autonome. Peu après cet accident mortel il est
intervenu à travers le média Brut, destiné à l'usage
unique des réseaux sociaux, et déclarait : « il faut
continuer sans hésitation ». Les fabricants ont pour
objectif de concevoir une voiture autonome « 10 fois plus
fiable que l'être humain » et il est très probable que
dans un avenir proche la conduite nous soit interdite. Un avenir pour
le moins ravissant n'est-ce-pas ? Le fabriquant saura tout sur
ses clients, leurs itinéraires, leurs lieux de villégiature, les
heures de passage, départ, arrivée, autrement l'emploi du temps
détaillé de l'utilisateur. Par ricochet les fichiers clients
croisés permettront de créer une base de données sur chacun de
nous. Le constructeur pourra ainsi nous détecter instantanément
voire désactiver l'IA d'un véhicule à distance.
La mise en service de la voiture
autonome n'est que la continuité de la mise sous surveillance de
l'être humain, via la vidéo surveillance dans les rues, via le GPS
sur la téléphonie mobile, via internet et notre IP ou nos cookies,
via la voiture autonome, la biométrie et toute sorte d'absurdité
destinée à nous contrôler et connaître notre vie dans ses
moindres détails.

- Niveau 0pas d'automatisation.Niveau 1assistance à la conduite avec la régulation de vitesse ou l'aide au changement de voie.Niveau 2plusieurs fonctions sont déléguées mais les autres tâches de conduite sont effectuées par le conducteur.Niveau 3l'ensemble des fonctions de conduite est délégué, sous réserve que le conducteur puisse reprendre la main « de façon adéquate ».Niveau 4le conducteur peut faire autre chose sur l'ensemble du trajet sans avoir à être disponible.Niveau 5Automatisation totale
Les arguments des pro-autonomes
Les fabricants, les revendeurs, les
politiques et les médias, sont tous enthousiastes à l'idée de la
mise en circulation de la voiture autonome ! Quant à la
jeunesse, elle s'extasie devant n'importe quel nouveau gadget qui
leur permet d'en faire moins ou de les divertir. Dans le milieu du
handicap, l'autonomie signifie faire soi-même, certaines personnes
handicapées sont appareillées pour maximiser leur autonomie et
ainsi réduire leur besoin d'assistance. Pendant ce temps-là, les
gens n'ayant aucune problème de santé physique ou mentale se voit
réduire leur autonomie au profit du progrès et de la robotisation
de la société. Les raisons évoquées sont toutes fallacieuses et
malhonnêtes.
La palme d'or de l'argument le plus
démagogue est celui de la réduction du nombre de morts sur les
routes. Or jamais un tel projet n'a été mené pour ce genre de
considérations. Le gouvernement veut réduire le nombre de morts,
vraiment ? Dans ces conditions pourquoi s'attarder uniquement
sur l'insécurité routière quand il suffit de promulguer une loi
pour interdire le tabac ? C'est gratuit est sans danger. Le
gouvernement veut réduire le nombre de morts, vraiment ?
Pourquoi s'attarder sur les morts de la route, il n'y a que 3.500
morts, pourquoi pas les 10.000 décès par suicide ? En suivant
les théories fumeuses de nos élites, un robot autonome anti-suicide
serait plus utile pour réduire le nombre de morts si telle était la
réelle volonté de nos élites.
Rappelons que la lutte contre
l'insécurité routière est à l'origine une énorme fumisterie
puisqu'elle ne concerne que 0,5% des décès annuels,
une galéjade au regard des moyens humains et techniques déployés
pour verbaliser les usagers de la route. Pourquoi ne pas se focaliser
les 60.000 morts d'erreurs médicales annuelles ? Là aussi des
robots chirurgiens seraient nécessaires. Alors non la raison de la
mise en circulation prochaine de la voiture autonome n'est
certainement pas pour réduire le nombre de morts auquel cas il
aurait fallu se concentrer sur des causes entraînant la mort d'un
plus grand nombre de personnes comme énumérés ci-dessus.
La pollution4
est aussi un argument surréaliste évoqué par les partisans du
progrès au dépens de l'intérêt humain. S'il est aujourd'hui
possible de faire des voitures autonomes non polluantes alors
pourquoi ne pas l'avoir fait auparavant ? Pourquoi ne pas avoir
imposé l'utilisation de la voiture électrique ? Fallait-il
attendre l'arrivée sur le marché du concept de voiture autonome
pour que tout le parc routier soit modifié ? Camions, voitures,
motos, seront à terme tous autonomes et moins polluants. La vitesse
de ces véhicules risquent également d'être bridées comme jamais
ne l'ont été nos propres véhicules jusqu'alors conduit par des
êtres humains. La logique de tout ceci, elle est simple, les
intérêts financiers se sont entendus pour agir ensemble, dans leur
intérêt, non celui des citoyens du monde. La propagande sert
évidemment à prétendre que l'élite rend service à la société
en se préoccupant de la sécurité et de l'environnement alors
qu'elle ne cherche qu'à profiter au maximum de ce projet
pharaonique. Enfin il paraît qu'il ne sera plus la peine d'être le
propriétaire d'un véhicule, n'est-ce-pas formidable ? Voilà
le dernier argument chic choc pour permettre aux multinationales de
s'enrichir sans nous consulter car ils savent ce qui est bon pour
nous alors que nous l'ignorons.
Les anti-autonomes
Ils sont constitués par des routards,
des « chauffards », des gens libres et des vieux,
ou simplement des gens ayant de grandes difficultés à appréhender
ce nouveau monde qui voudra bientôt leur interdire de conduire. Tout
cela pour être la cible d'une surveillance 24/24h, ne plus avoir
aucune autonomie dans nos déplacements, ne plus pouvoir réparer
notre véhicule, devenant totalement dépendant de l'expertise des
garagistes du futur. Là encore, il paraît que la voiture devra être
capable de se rendre au garage seule pour être entretenue ou mis à
jour. De la science-fiction, vraiment ? Non, cela l'a été mais
la réalité dépasse la fiction, le mythe de K2000 est à portée de
main, voilà qui exalte l'élite, peu importe les difficultés
rencontrées, nous serons lentement et patiemment remplacés par des
robots.
Tout le secteur de l'automobile sera
remis en question ainsi que tout l'écosystème lié aux véhicules
routiers comme la législation routière, les facilitations liées à
l'usage d'un véhicule. En réalité c'est le monde entier qui va
être ré-aménagé pour la mise en place de cette lubie.
L'hypocrisie des pro-autonomes va jusqu'à déclarer dorénavant que
les accidents sont causés par des erreurs humaines alors que le
discours officiel avait jusqu'alors psalmodié que la vitesse était
responsable. Nous ne sommes plus à une rodomontades près...
Que feront les futurs passagers de ces
véhicules intelligents, seuls, dans leur voiture infaillible ?
Dans un train ou un avion, nous avons de la compagnie, les toilettes,
la télévision, un bar et un
minimum d'espace pour se dégourdir. La voiture de demain devra
devenir un salon tout confort sous la forme d'une simple navette.
Pour les futurs passagers de ces véhicules, toutes ces avancées se
feront au profit d'une augmentation du temps passé derrière
un écran à être la cible du conditionnement médiatique visant à
l'acceptation des prochaines lubies de nos éminences grises.
...de multiples questions demeurent...
- Qui sera incriminé en cas d'accident ?
- Que va devenir la législation routière avec des routes partagées avant la transition finale ?
- A quel âge un mineur pourra t-il accéder à ce service sans un adulte ?
- Comment lutter efficacement contre le piratage informatique ?
- Au niveau éthique, l'IA sera confrontée à des sacrifices d'êtres humains si elle estime que l'accident est inévitable. Éviter l'obstacle ou rouler dessus, il faudra choisir.
- Ceci sonnera probablement le glas des taxis et d'autres professions liées à la conduite et au business automobile.
Le risque zéro n'existe pas
paraît-il ? Sûrement, dans le monde des humains, mais la
machine soit elle fonctionne, soit elle dysfonctionne. Doit-on
combler les failles humaines par des machines inconséquentes et qui
nous enlèvent notre autonomie, notre capacité à faire soi-même ?
Si la réponse est oui alors il est évident que l'avenir s'annonce
peu radieux sauf pour les investisseurs.
Le film d'animation « Wall E »
sorti en 2008 nous plonge dans un monde comme celui-ci, contrôlé
par une intelligence artificielle. L'homme étant réduit à la
position couchée, transporté par un véhicule, et dépendant de ses
commandes vocales pour interagir avec le monde. Les
commandes de nos téléphones tactiles sont devenues vocales, voilà
qui va rendre encore plus obsolète l'intérêt d'apprendre à lire
et à écrire...
Frank D.
1Le
Parisien : Californie : La
voiture autonome Google responsable d'un accident, 1 mars 2016.
2Marianne :
Les
tests de voitures autonomes sans conducteur autorisés dans toute la
France dès 2019, 15 mai 2018.
3Forbes :
Voiture Autonome : Renault Symbioz fait déjà rouler sans les
mains, Audrey Chabal, 9 décembre 2017.
Le conducteur est actuellement remplacé par
un testeur.
4Capital :
''Avec la voiture autonome, il y aura bientôt beaucoup moins de
bouchons, d'accidents et de pollution'', 16 février 2016.
Commentaires
Enregistrer un commentaire