Quatrième guerre mondiale
Le
concept de guerre mondiale fait l'unanimité en ce qui concerne la
Première et la Seconde guerre mondiale. Sans doute car elles
impliquent les mêmes protagonistes. En revanche il n'existe aucun
consensus autour de la Troisième ou de la Quatrième guerre
mondiale. Et les débats sur le sujet sont pour le moins faméliques
puisque l'essentiel de notre Histoire contemporaine est centrée sur
cette courte période, environ une trentaine d'années entre 1914 et
1945. Avec en fond de toile une instrumentalisation de la Shoah.
L'image ci-dessous suffit à démontrer la puissance propagandiste
américaine, leur pouvoir de persuasion est inique. Réussir à
redéfinir la réalité historique tient du divin et pour cela il faut tout
contrôler.
Et
puis, après, la paix ? Y aurait bien eu quelques soucis depuis
en Corée, au Vietnam, en Irak, en Iran ou au Panama. Mais de quoi
s'agissait-il ? D'une volonté désintéressée de protéger les
opprimés ou d'opprimer pour contrôler ?
Parmi
les quatre guerres mondiales nous retrouvons à chaque fois les
États-Unis dans un rôle central, pour la première en tant que
vendeur d'armes, pour la seconde en collaborant avec l'ennemi puis en
participant à son élimination, pour la troisième en l'initiant à
l'instar de la quatrième. La conclusion est sans appel, l'influence
des États-Unis dans le dernier siècle et sans comparaison avec
celle de toutes les autres nations réunies.
Une
guerre se définit par un conflit armé opposant au minimum deux
forces opposées pour un motif qu'ils ont été incapable de résoudre
par voie diplomatique. Elle peut-être liée à des problèmes
internes et entraînée une guerre civile, ou à un contexte
géopolitique extérieur lors d'un différend frontalier ou d'une
ingérence étrangère. Par définition une guerre civile ne
peut-être une guerre mondiale car elle est interne.
La
guerre Froide a été caractérisé par une politique de containment,
menée par les États-Unis, visant à dissuader et à contenir la
menace rouge. La limite fortifiée imposée par les deux grandes
puissances était connue sous le nom de « rideau de fer »
(iron curtain) et séparait le monde en deux parties, l'Est et
l'Ouest. Moult interventions militaires ont opposé l'ex URSS aux
États-Unis via des guerres par procuration (fausse bannière/false
flag/proxy). Cette
Troisième guerre mondiale s'est déroulée par « sous-traitance »,
sans que jamais, ni l'URSS, ni les États-Unis, n'aient eu à
intervenir militairement directement sur leur territoire respectif.
Soyons
clair, au Vietnam l'armée américaine est intervenue face au
vietcong, force soutenue par les communistes (ex-URSS), tandis qu'en
Afghanistan l'armée soviétique est intervenue contre les
Moudjahiddin, force soutenue par les capitalistes (US). Pendant plus
de quarante ans ces deux nations se sont livrées à des conflits de
basse intensité à travers toute la planète, ceci par
l'intermédiaire d'opérations clandestines dirigées par leurs
services secrets respectifs (CIA/KGB). Les techniques les plus
courantes consistaient à financer l'opposition ou les forces armées
d'une tierce nation pour renverser le régime en place et ainsi
asseoir leur influence dans une région du monde. L'autre solution
étant l'intervention militaire directe, sans concession, comme en
Corée, au Vietnam, à La Grenade, en Lybie, au Panama ou en encore
en Irak pour les américains.
Effectivement
la guerre Froide se différencie des deux précédentes guerres
mondiales car il ne s'agissait pas de se défendre d'une agression
provenant d'un belligérant extérieur mais au contraire de recourir
à de multiples agressions. L'objectif d'une telle stratégie était
double, expansion du territoire via des agressions ou maintien du
territoire par la dissuasion (statu-quo). Dans les deux cas cela
nécessite une stratégie basée sur plusieurs aspects tels que
diplomatique et militaire. La dissuasion militaire était au centre
de la stratégie et elle permettait d'installer des bases militaires
partout à travers le monde. La sphère d'influence américaine a
explosé après la Seconde guerre, jusqu'alors essentiellement axée
en Amérique du Sud, elle s'est déployée tout autour du globe.
La
guerre Froide peut-être perçue comme une lutte d'influence opposant
les deux plus grandes puissances à l'échelle mondiale. Cette
période a été propice au développement de l'idéologie
néocoloniale, néolibérale ou capitaliste. Peu importe son nom, il
s'agit de cette simple idée qui détermine par nature que le
contrôle de nos vies nous est dévoyé au profit d'une élite.
Le
cas le plus emblématique de cette période, et au regard de la suite
des événements, est sans doute l'Afghanistan. Ce fut une cuisante
défaite soviétique, à l'instar des États-Unis au Vietnam. En
Afghanistan est né Al-Qaeda, « la base », avec la
bienveillance de l'administration Reagan dirigée par le
Vice-président George H.W. Bush. La manipulation de la mouvance
islamiste semble être l’œuvre unique des États-Unis puisque
cette force était opposée aux soviétiques depuis déjà plusieurs
décennies comme en Égypte lors de son émergence.
La
guerre contre l'occupant soviétique a duré 10 ans, entre 1979 et
1989, avec les acteurs suivants : Iran, États-Unis, Irak,
Israël, Nicaragua, Honduras, Afghanistan, Pakistan, France, Ex-URSS
et Chine. Les USA finançaient la formation des Contras et des
Moudjahidin, tous deux considérés comme des combattants de la
liberté. La même raison était toujours avancée : endiguer le
communisme rebaptisé l'« Empire du Mal » par le
Président Reagan. Finalement cette politique étrangère a semé les
germes du terrorisme tel que nous le vivons aujourd'hui.
Les
États-Unis ont soutenu et financé tous les mouvements opposés à
leurs intérêts, peu importe leur couleur politique, leurs idées et
le potentiel danger que cela pouvait représenter pour l'avenir. A
partir du moment où ça ne leur explosait pas dans les mains,
c'était réalisable. Cela s'est manifesté par des milliards et des
milliards de dollars de dépense, des milliers d'hommes stationnés à
travers le monde au sein de bases militaires américaines.
Contexte post-Seconde guerre mondiale
Entre
la chute du mur de Berlin, sonnant le glas de la Troisième guerre
mondiale, et les attentats du 11 septembre 2001, s'est écoulée une
période durant laquelle les États-Unis se sont imposés comme étant
la seule puissance militaire et économique dans le monde car aucune
nation n'a eu les moyens de contester le zèle autoritaire de l'Oncle
Sam. La guerre du Golfe 2 (Irak contre le reste du monde) a été le
théâtre d'une véritable démonstration technologique notamment
avec l'utilisation du F-117 Nighthawk, un bombardier furtif dernière
génération, et de diverses munitions à base d'uranium appauvri. Le
déploiement de la force à l'état pure. Ce fut aussi la première
guerre télévisée, le show à l'américaine. Comme s'il
avait fallu le verbaliser pour être plus explicite, le Président
George H.W. Bush annonçait la mise en place d'un « Nouvel
Ordre Mondial » juste avant la fin de l'ultimatum imposé
par l'ONU à l'encontre de l'Irak, c'était le 16 janvier 1991. Ce
jour-là, les forces armées américaines, composant l'essentiel de
l'appareil militaire de la coalition, sont intervenues en Irak sans
obtenir la reddition complète de
Saddam Hussein. Il faudra pour cela attendre la guerre du Golfe 3
avec le rejeton de Bush père en 2003.
Doctrine Bush : la guerre préventive
La
doctrine Bush date du 11 septembre 2001, lui et ses conseilleurs ont
ainsi pu tracer les contours du futur conflit planétaire, la
nouvelle menace qui nous guette, la guerre contre le terrorisme, face
à un ennemi invisible, sans territoire, sans origine, une guerre
contre des fantômes. En somme, une guerre sans fin. Le terrorisme
domestique et international ont toujours existé mais ils n'ont
jamais été une préoccupation américaine durant la Troisième
guerre mondiale alors qu'à cette époque les américains ont été
largement victimes d'attentat. En 1983, au Liban, l'armée américaine
quittait le Liban pour ce motif alors que dans le contexte actuel ils
auraient intensifié la pression militaire et économique sur leur
cible. Mieux encore, en 1993, l'attentat perpétré à la voiture
piégée, visant le World Trade Center, n'avait alors entraîné
aucune intervention militaire ou sanction draconienne à l'égard des
pays soupçonnés d'héberger ou de financer le terrorisme islamique
comme l'aurait fait aujourd'hui les États-Unis.
Si
le terrorisme a toujours existé pourquoi s'en être préoccupé qu'à
partir du 11 septembre 2001 ? Actuellement le monde ne peut
vivre en paix car l'économie est basée sur le pillage des richesses
et l'enrichissement personnel de ceux qui se mettent à pied d’œuvre
pour spolier leur semblable. Une situation qui serait intrinsèquement
inscrite dans notre patrimoine génétique, est-ce seulement
acceptable ? Notre impuissance à évoluer. Le pouvoir exacerbe
l'orgueil de l'homme et l'isole du monde et de nos modestes
préoccupations.
Selon
un article du Monde Diplomatique datant de 1997, nous en
déduisons que la Quatrième guerre mondiale est à la fois contre le
terrorisme, de manière officielle, et officieusement contre tous les
pans de l'économie afin d'atteindre l'objectif final : la
mondialisation. Mais la mécanique économique a démarré bien
avant cette période puisqu'elle remonte au début du 20ème
siècle. Les discours prononcés par le Président George H.W Bush en
1991 ne sont pas anodins, ils ne sont que la formulation concrète
énoncée dans le roman de Herbert George Wells1,
publié en 1940 et intitulé « Le nouvel ordre mondial ».
Cet objectif est formellement bien avancé avec des structures comme
l'ONU, l'OMC, l'OTAN, le FMI, la Banque Mondiale ou par des accords
de libre-échange comme l'ALENA visant à l'instauration d'un
gouvernement centralisé. Nous sommes déjà à la prochaine étape,
dans le prolongement décrit par George Orwell dans son roman
intitulé « 1984 », édité en 1948, évoquant
notamment les rouages du totalitarisme, l’assujettissement des
masses et l'esclavagisme moderne au service d'un régime totalitaire.
Le premier roman est signé par un insider côtoyant l'élite, ayant
accès à des informations qui nourrissaient son imaginaire. Le
second est le fruit d'un visionnaire
qui n'aurait pas encore eu vent du contexte global de la guerre
Froide mais il l'avait pressenti et parfaitement décrit. Pour
être complète la mondialisation devra réussir la prouesse de
contrôler l'opinion publique ou les avoir suffisamment endoctriné
pour les soumettre à leur désir. N'est-ce-pas déjà le cas en
France ? Les candidats sont triés sur le volet et le plus
soutenu par les médias remporte la mise.
Cette
Quatrième guerre mondiale est sournoise, car nous pouvons tous y
perdre la vie à tout moment, en prenant le train, en allant au
restaurant, en se promenant, c'est l'indicible peur, mais elle reste
inconsciente car non prévisible.
Solution pour la France ?
La
réponse est d'une banalité exemplaire, il faut traiter la cause
majeure du terrorisme pour le tarir, c'est-à-dire faire cesser
l'ingérence de la France dans les pays étrangers.
Le retrait des troupes armées françaises hors de son
territoire et un changement radical de politique étrangère sont les
réponses à donner à l'échelle internationale afin d'apaiser dans
un premier temps les menaces visant notre propre pays. Il faut
laisser aux autres nations le soin de gérer leurs problèmes
internes, ceci conformément au droit international et en respectant
leur souveraineté. L'armée française rapatriée pourrait tout à
fait rétablir l'ordre public dans un pays sans tomber dans des excès
et nous prémunir d'une menace terroriste sur le territoire français.
Sources :
George
H.W. BUSH : Address
to the Nation Announcing Allied Military Action in the Persian Gulf,
16 janvier 1991.
George
H.W. BUSH : Address Before a Joint Session of the Congress onthe State of the Union, 29 janvier 1991.
citation à "New World Order" à 1 minute.
citation à "New World Order" à 1 minute.
Le
Monde Diplomatique : « La quatrième guerre mondiale a
commencé », août 1997.
Thierry
WOLTON : « Quatrième guerre mondiale », aux
éditions Grasset, 2005.
Frank
D.
1L'une
de ses maîtresses était Margaret Sanger, l'âme du contrôle des
naissances.
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