Le piège afghan du Djihad (1979-1989)
Par
le passé l’Afghanistan a connu de nombreuses ingérences provenant
des grandes puissances britanniques et russes avant d'être agressé
par l'armée rouge au mois de décembre 1979. La faute incombe
essentiellement à la position géostratégique de l'Afghanistan, une
passerelle située au coeur de la célèbre route de la soie reliant
l’Orient à l’Occident ; cette période de l’histoire est
surnommée « Le Grand
Jeu »
par Rudyard Kipling1.
Aujourd’hui
l’Afghanistan est l’un des passages privilégiés pour les firmes
multinationales désirant exploiter les ressources énergétiques
présentes en Asie Centrale. Leur acheminement nécessite de
traverser le territoire afghan via des gazoducs et des oléoducs, venant
s’échouer sur la côte pakistanaise.
Enfin, dans l'optique de la guerre Froide ou plus sommairement de la
rivalité opposant les américains aux soviétiques, l'Afghanistan
était un rempart face à l'expansionnisme soviétique. Finalement l'Afghanistan devint le tombeau des soviétiques, l'un des fiefs
d'Oussama Ben Laden et une plaque tournante du trafic de drogue.
L’Afghanistan
possède des frontières communes avec 6 pays, dont 3 ex-républiques
soviétiques plus la Chine, l’Iran et le Pakistan. La société
afghane est complexe car divisée en une mosaïque tribale. Le
pouvoir central de Kaboul n’a jamais été en mesure de diriger le
pays dans sa globalité à cause des luttes intestines opposant
différents groupes ethniques comme ceux des pachtounes, des tadjiks
ou des ouzbeks.
La
population de la nation afghane est composée par 99% de musulman dont 80 à 85%
sont des sunnites et le restant des chiites2.
La plus importante de ces tribus était celle des pachtounes,
d’obédience sunnite ; elle représentait environ 40% de la
population afghane de l'époque. Les pachtounes vivaient au Sud, installés des
deux côtés de la frontière afghano-pakistanaise. Ensuite viennent
les tadjiks (20%) et les ouzbeks (8%) localisés dans le Nord du
pays, et enfin les hazaras (9%) dans le centre de l’Afghanistan,
constituant la minorité chiite. Il existe également de nombreuses
autres minorités telles que les aïmaq, turkmènes, baloutches et
kirghizes entre autres3.
Les alliances entre les différentes tribus se font et se défont au
gré des batailles livrées. Il est donc difficile de parler d’unité
afghane même si la lutte contre l’occupation soviétique sembla
suggérer le contraire.
Entre
le XIXe
siècle jusqu'au début du XXe siècle, l’Afghanistan fut sous influence britannique. A plusieurs
reprises la monarchie afghane dut céder des portions de son
territoire sous la pression coloniale. Aucun gouvernement afghan ne
reconnaissait la validité de ces accords, et cela devint une source
de problème lors de la création du Pakistan. Et
pire, allant jusqu'à créer de nouvelles entités dont la position
géostratégique pourra générer des conflits. Ce fut le cas du
Pakistan et du Paskistan oriental devenu Bangladesh ou de
l'Afghanistan avec la région du Cachemire.
En 1947 le territoire
de l’ancien empire des Indes britanniques fut partitionné, le
Pakistan était né, créant dans son sillage de nouveaux ennuis pour
la région. Le conflit indo-pakistanais, le conflit larvé entre le
Pakistan et l’Afghanistan ou encore la problématique du Cachemire,
témoignent de l’incongruité de cette partition britannique. Le
tracé des nouvelles frontières fut l’œuvre de la Grande-Bretagne
ne tenant aucunement compte des besoins ou des aspirations de la
population4.
Au
cours des deux derniers siècles de son histoire, l’Afghanistan a
donc subi de nombreux bouleversements qui ne relevaient pas de ses velléités mais plutôt de la légendaire et insatiable avidité
des puissances étrangères. Depuis le début du XXe
siècle, la famille royale afghane a vécu au rythme des rivalités,
la succession du roi se déroula essentiellement avec l'usage de la
force. De son côté, le peuple afghan ne se sentait guère concerné par les
intrigues de la capitale kaboulie tant que le roi et son Premier
ministre respectaient leur mode de vie tribal basé sur le Coran.
Les
relations entre l’Afghanistan, les États-Unis puis l’ex URSS
datent de la fin de la Seconde Guerre mondiale, à l’époque du roi
Zaher Chah (1933-73). C’est à l’âge de 16 ans et à la suite de
l’assassinat de son père, Nader Chah, que Zaher prit la tête de
la monarchie afghane. Le premier contact entre Washington et Kaboul
eut lieu durant l’année 1945, il se concrétisa en 1946 par le
programme Helmand
Valley Project
(HVP). Ce projet prévoyait la création d’une zone agricole riche
dans la province de Kandahar et surtout celle d’Helmand. Il était
prévu la construction de deux barrages, l’élargissement des
canaux d’irrigation et la naissance d'un réseau routier. La
majeure partie des routes fut conçue par l’ex-URSS et les
États-Unis durant la guerre Froide. Malheureusement les
gouvernements afghans dirigés par le Premier ministre Chah Mahmoud
(1946-53), puis par son successeur, son neveu Mohammed Daoud
(1953-63), ne trouvèrent pas concluante la réalisation américaine.
A la fin du programme HVP, les prévisions de l’entreprise
d‘ingénierie américaine ne furent pas atteintes. La
Morrison-Knudsen
Company irrigua
seulement 31% des terres prévues par le projet. De plus, le budget
initial des opérations avait doublé obligeant le gouvernement
afghan à emprunter à l’EximBank
américaine en 1949. Selon l’auteur Assem Akram, un afghan
spécialiste de l’histoire afghane, le gouvernement afghan reprocha
aux États-Unis leur gaspillage ainsi que certains de leurs
comportements qui « contribuèrent
à rendre conflictuelles leurs relations avec les afghans ».
Les méthodes de travail, leurs résultats, et le train de vie des
américains, ne comblèrent pas les attentes du pouvoir kabouli5.
Il
existe 3 points majeurs pour démontrer l’importance du projet de
l’Helmand Valley (HVP). En premier lieu, il marquait le début des
relations bilatérales entre Washington et Kaboul. Ensuite, il fut le
plus important et le plus ambitieux programme jamais entrepris dans
l’histoire de l’Afghanistan moderne et enfin le plus important
échec économique pour le développement du pays, servant de point
de référence pour les investissements futurs. L’échec du projet
HVP entraîna un « rééquilibrage »
de la politique étrangère afghane vers l’ex-URSS sous l’égide
du Premier ministre Mohammed Daoud. Cependant, cela ne signifiait pas
pour autant que l’Afghanistan fermait ses portes aux États-Unis
mais le projet HVP contribua à rapprocher Kaboul de Moscou6.
Suite
à l'échec du projet HVP et au rapprochement entre l'Afghanistan et
l'ex URSS, Mohammed Daoud hérita d'une nouvelle étiquette, celle du
« prince
rouge ».
Pourtant, ce fut le même « prince
rouge »
qui réclama à deux reprises aux États-Unis, en 1953 et 1958, de
lui vendre des armes en prévision d’un possible conflit avec le
Pakistan au sujet du pachtounistan. Après deux refus de la puissance
américaine, le Premier ministre Mohammed Daoud n'eut d'autres
alternatives que de s'orienter vers le voisin soviétique pour
souscrire à sa demande. Finalement, au mois d'août 1956,
l'Afghanistan signa un contrat avec l’ex-URSS et d’autres pays
membres du pacte de Varsovie pour la fourniture de matériel
militaire (25 $ millions). Lors du déplacement en Afghanistan du
vice-président Richard Nixon durant l’année 1954, il refusa
d’accorder un quelconque soutien militaire à Mohammed Daoud alors
que l’aide militaire américaine chez le voisin pakistanais avait commencé au
mois de décembre 19537.
Ce détail est central dans la compréhension des événements qui
vont suivre puisque le Pakistan tirait les ficelles en suivant les
directives des États-Unis. Comme dans de nombreux pays en phase de
développement, le Paskistan était aux mains des extrémistes (ici
les islamistes) et des militaires, eux mêmes inféodés aux
américains.
Le
1er janvier 1965 fut fondé le Parti Démocratique du Peuple
d'Afghanistan (PDPA) lors d'une réunion au domicile de Nour Mohammed
Taraki, nommé pour l'occasion premier secrétaire général du parti
communiste afghan. Après avoir été légitimé par la constitution
afghane de 1964, le parti communiste afghan a subi une division
interne. En 1966 le PDPA fut scindé en deux groupes opposés, le
Parcham dirigé par Babrak Karmal et le Khalq avec à sa tête Nour
Taraki. Le Khalq était jugé plus radical car constitué
par des pachtounes mais il était paradoxalement plus ouvert sur le
monde occidental que le Parcham, inféodé à l’ex-URSS. Ces deux
partis fusionneront à nouveau en 1977 grâce aux manœuvres d'autres
partis communistes étrangers et surtout à cause de l’ex-URSS8.
En effet, la position de l'ex-URSS vis-à-vis de l'islamisme était
claire, les soviétiques ne désirait pas laisser la révolution
islamique iranienne contaminer le voisin afghan.
Après
avoir été Premier ministre de 1953 à 1963, Mohammed Daoud s’empara
du pouvoir au mois de juillet 1973 lors d'un coup d’État sans
effusion de sang. Il mettait ainsi un terme à la monarchie afghane
et à la période de « transition
démocratique »
qui fut entreprise durant la période 1964/73 même s’il a pu
bénéficier de quelques appuis en provenance des communistes locaux. La prise de pouvoir de Mohammed Daoud est jugée comme un événement
interne selon un haut fonctionnaire proche du pouvoir à l’époque.
En effet, dès son renvoi du gouvernement en 1963, par le roi Zaher
Chah, son cousin, le prince Daoud avait affiché son désir de
reprendre le contrôle du pays par un coup d’État si nécessaire.
De plus, parallèlement au coup d’État de Mohammed Daoud, deux
autres complots auraient pu aussi aboutir à un changement de régime9,
signe que le pouvoir afghan vivait une période instable. Mohammed
Daoud conserva les rennes du pays durant 5 années jusqu'à son assassinat en 1978.
A
la tête de l’Afghanistan, Mohammed Daoud ne confia aucun rôle
important à des membres du Khalq, il partagea le pouvoir entre le
Parcham pro-soviétique et les nationalistes daoudiens. Au mois de
novembre 1974 Henry Kissinger se rendit à Kaboul pour influencer la
politique de Mohammed Daoud qui commença alors à se rapprocher de
l’Iran du Shah, de l’Arabie Saoudite et même à adoucir ses
relations avec le Pakistan à partir de 1975, tout en essayant de
diminuer l’influence du Parcham au sein de son gouvernement. Mais à
l’image des faiseurs de politique américains, le pouvoir
soviétique ne pouvait tolérer de telles manigances aux portes de son
empire10.
Le 17 avril 1978, une figure du PDPA ayant adhéré très tôt à l’idéologie communiste, Mir Akbar Khyber du Parcham, fut assassinée. Les auteurs et commanditaires de cet assassinat sont restés non identifiés mais certains ont supposé qu’il pouvait s’agir d'un complot de l’ex-URSS cherchant un prétexte pour intervenir de manière plus radicale dans les affaires afghanes et ainsi empêcher tout rapprochement américano-afghan. Tuer l'un de leurs alliés permettait de créer une menace et ainsi accuser le discret ennemi américain d'ingérence. Deux jours plus tard, lors de l’enterrement de Mir Akbar Khyber, le PDPA organisa une marche funèbre en son honneur ; entre 10.000 et 30.000 personnes étaient rassemblées dans les rues de Kaboul et hurlaient des slogans antiaméricains devant l’ambassade américaine11. Puis, une semaine plus tard, des membres du PDPA, ayant soutenu Mohammed Daoud en 1973, apportèrent leur soutien à son renversement les 27 et 28 avril 1978. Nul doute que l’ex-URSS était derrière ce coup d’État sanglant. Mohammed Daoud et 17 membres de sa famille furent assassinés ; en deux jours il fut dénombré environ 3.000 victimes autour de l'ancien palais présidentiel12.
Après
lecture de ces événements, il est légitime de penser que le régime
de Daoud était alors plus proche des États-Unis, c'est pourquoi
l'URSS a cherché une fenêtre d'action pour s'emparer du pouvoir en
assassinant dans un premier temps Mir Akbar Khyber du Parcham puis
Mohammed Daoud pour installer un régime aligné aux seuls intérêts
soviétiques en la personne de Nour Taraki.
La
prise en main de l’Afghanistan par les membres du parti communiste
afghan (PDPA), plus précisément ceux de la faction dominante du
Khalq, est connue sous le nom de « révolution
de Saur »,
référence à la période couvrant les mois d’avril et mai13.
Succédant à Daoud, Nour Mohammed Taraki, le leader du Khalq à
majorité pachtoune, devint président et Premier ministre de la
première République démocratique d’Afghanistan fondée par le
défunt Daoud. Il s'entoura de figures emblématiques du parti
communiste afghan (PDPA) pour les postes de vice-président et
vice-premier ministre, Babrak Karmal (Parcham), et Hafizullah Amin
(Khalq) aux postes de second
vice-premier
ministre et ministre des Affaires étrangères14.
La faction de Taraki (Khalq) s'était emparée de 12 postes
ministériels sur 21. Mais très rapidement, Nour Taraki s’employa
à évincer les membres du Parcham de son gouvernement. Le leader des
parchamis, Babrak Karmal, fut envoyé à Prague en tant
qu’ambassadeur de l’Afghanistan, de même pour sa proche
collaboratrice, Anahita Ratebzad expédiée à Belgrade, Abdoul-Wakil
à Londres, Nour-Ahmed Nour à Washington et enfin Najiboullah à
Téhéran. Cette purge alla encore plus loin lorsque le gouvernement
de Taraki força 800 militaires parchamis à quitter l’armée
afghane, suivit par des arrestations ciblées15.
Au mois de décembre 1978, un traité d’amitié et de collaboration
était signé entre Moscou et Kaboul scellant leur alliance. Durant
cette période chaotique, l’ambassadeur américain Adolph Dubs fut
enlevé par plusieurs ravisseurs non identifiés puis détenu dans un
hôtel à Kaboul. Il fut assassiné le 14 février 1979 par ses
ravisseurs lors de l’assaut des troupes d’élite afghane qui
tentaient de le secourir.
Pendant
ce temps, à Washington, le président Carter manœuvrait dans les coulisses du pouvir et signa un document secret autorisant l’aide aux
moudjahidin dès l’été 1979, soit environ 6 mois avant
l’intervention soviétique17. Fait notable dans le cas de l'Afghanistan, la stratégie basique visant à déstabiliser un régime opposé aux intérêts américains fut officiellement initiée 6 mois avant l'invasion de l'Afghanistan par l'ex URSS. Au mois de septembre 1979 le pouvoir changea à nouveau de main, précipitant une intervention soviétique en terre afghane 3 mois après la prise de pouvoir de Hafizullah Amin.
Au mois de
mars 1979, une révolte recevant un soutien de l’étranger éclata
dans la province d’Hérat via Ismaïl Khan, menaçant directement
le gouvernement de Nour Taraki, et l’obligeant à réclamer plus de
soutien au Kremlin16.
Durant le mois de septembre 1979, Nour Taraki se rendit en URSS pour
y rencontrer Leonid Brejnev afin d’obtenir de l’aide pour juguler
l’insurrection qui couvait. Il lui fut conseiller de former un
front anti-Amin en remplaçant ce fauteur de trouble par le camarade
de Moscou, Babrak Karmal. Ce fut un cuisant échec pour Nour Taraki
assassiné sur les ordres de son rival Hafizullah Amin. Et le 15
septembre 1979, Hafizullah Amin devenait le nouvel homme fort de
Kaboul pour seulement quelques mois18.
Cette
énième intrigue renforça les convictions du Kremlin vis-à-vis de
Hafizullah Amin accusé d'être un pion des États-Unis même si le
fondement d’une telle accusation resta à démontrer. Il est fort
probable que les États-Unis souhaitaient réaffirmer leur influence
en Asie Centrale après la perte de leur allié iranien au mois de
février 1979, d’où la nécessité de disposer de nouveaux points
d'ancrages dans la région. Cependant, aucun document déclassifié ne permet
d’affirmer que Hafizullah Amin était un agent des État-Unis. La lecture des évènements supporte la théorie de « l'agent
américain » ou celle du mégalomane. Toujours est-il que l'ex URSS ne soutenait pas Hafizullah Amin, seul Babrak Karmal avait leur faveur. L’invasion de l'Afghanistan par l’armée rouge soviétique, le 24
décembre 1979, mit un terme à la problématique Hafizullah Amin,
éliminé par un commando aéroporté du Spetsnaz.
La
guerre afghane se déroula en trois grandes phases avec tout d’abord l'invasion des troupes soviétiques entre 1979 et
1982 - soit environ 100.000 hommes - puis l’étape la plus intense
opposant l'armée rouge aux moudjahidin entre 1982 et 1986 –
250.000 soldats soviétiques au plus fort de la guerre - et enfin le
recul et le retrait soviétique entre 1986 et 198919.
A titre de comparaison, durant la guerre du Vietnam, ce sont 500.000
GI’s qui furent expédiés à l’autre bout du monde pour
annihiler la résistance emmenée par les vietcongs, alors qu’à
leur frontière l’ex-URSS ne déploya que 250.000 soldats.
Malgré
la politique de détente instaurée sous l’ère Nixon poursuivie
par ses successeurs, les présidents Ford et Carter, l’année 1979 fut une époque
charnière de la guerre Froide, et plus encore pour l’empire
américain et le monde musulman. Au Nicaragua, le dictateur Somoza,
contraint à l’exil, concéda le pouvoir à une junte militaire
constituée par le mouvement révolutionnaire sandiniste. Dans les
Caraïbes, le despote Eric Gairy était lui aussi victime d’un coup
d’État organisé par un mouvement nationaliste noir incarné par
Maurice Bishop. Du côté musulman, l’Iran était traversé par la
révolution islamique de l’ayatollah Khomeyni. Dans cette partie du
monde il ne restait plus que l’allié pakistanais, inféodé aux
américains, avec qui ils avaient signé, le 19 mai 1954, un accord
d’assistance militaire et technique20. L'Egypte
fut le premier pays arabo-musulman a signé un traité de paix avec Israël,
un choix politique du président Anouar el Sadate qui causa sa perte.
Au Pakistan, Ali Bhutto fut pendu après son renversement par le
général Muhammad Zia-ul-Haq. Enfin, un autre événement marquant dans le monde musulman fut la
prise d'assaut de la Grande Mosquée de la Mecque par 500 frères
musulmans, protestant contre la déliquescence du royaume saoudien21.
Pendant
que les soviétiques cherchaient à mettre en place un régime
favorable à leurs intérêts dans la région de l’Asie Centrale,
afin d’éviter l’émergence d’un état à caractère islamique
non loin des ex-républiques soviétiques, les États-Unis et leurs
alliés s’affairaient à la propagande et au soutien de la
résistance anticommuniste.
Les moudjahidin se définissent comme les combattants de la foi musulmane se livrant à la guerre sainte : le Djihad. Ils s’engagèrent dans le Djihad pour lutter contre l’oppression soviétique et l’occupation de leur territoire. Mais en aucun cas les moudjahidin n’étaient considérés par les occidentaux comme une alternative au pouvoir. Ils étaient un moyen d’affaiblir l’empire soviétique déjà chancelant et vacillant depuis les années 1970. La propagande de recrutement fut un jeu d'enfant, pointer l’athéisme des communistes suffisait à stimuler le soutien et le recrutement des moudjahidin. En occident personne ne songea aux conséquences du soutien apporté aux moudjahidin affluant de tous les pays arabo-musulman.
Les
États-Unis employèrent le terme de « combattants de la
liberté » pour qualifier à la fois les moudjahidin et les
Contras du Nicaragua. Paradoxalement les moudjahidin iraniens furent considérés comme des terroristes. Ainsi la
sémantique était-elle un outil de propagande servant les intérêts
américains avec une hypocrisie affichée. Enfin, contrairement à ce
que laisse présupposer l’expression « moudjahidin
afghan », ces combattants provenaient de plusieurs pays
musulmans. Après la guerre et leur victoire face à l'armée rouge,
ils avaient acquis un savoir faire prodigué par les occidentaux et
une expérience pratique de la guérilla grâce au terrain afghan.
L'organisation Al-Qaïda était née.
La
CIA avait fourni des armes et d'autres équipements aux moudjahidin,
mais de manière indirecte, via l’Égypte, Israël, le Pakistan et
la Chine, ainsi que des renseignements et des instructeurs pour le maniement des armes.
L’Inter-Service Intelligence (ISI), le service de renseignements
pakistanais, coordonnait et acheminait les livraisons aux moudjahidin
afghans. Alors que les services du renseignement d’Arabie Saoudite
(GID), dirigés par le prince Turki bin Faysal, allongeaient les
dollars, comme le note l'auteur John Cooley, « dollar
pour dollar »
avec les États-Unis. Les premières armes arrivèrent au Pakistan le
10 janvier 1980, essentiellement des fusils Enfield 30322.
L’Administration
Reagan avait hérité du programme d’opérations clandestines initié par l’ancien
président Jimmy Carter et son conseiller à la sécurité
nationale, Zbigniew Brzezinski. En effet, après avoir lancé le
programme de soutien aux moudjahidin pendant l’été 197923,
le président Carter signa, le 15 janvier 1981, soit 5 jours avant de
passer le témoin à Ronald Reagan, les directives de sécurité n°62
et 6324.
Celles-ci visaient à protéger les intérêts américains dans le
golfe Persique et dans l’Asie du sud-ouest, suite à l’invasion
soviétique en Afghanistan, en recourant « à
tous les moyens nécessaires, incluant la force militaire ».
Ceci était la décision du président Carter, prix Nobel de la paix
en 2002.
En
1985, le président Reagan adopta la directive de sécurité
nationale n°166, confirmant et renouvelant l’aide secrète
accordée aux moudjahidin25.
Ainsi sous l’ère Reagan, la CIA envoya des armes, initia les
moudjahidin afghans au sabotage et à la fabrication de bombes.
Ceux-là même qui, avec le savoir faire acquis en matière de
guérilla, se retourneront plus tard contre les nations occidentales
et les régimes corrompus dirigés par des kafirs, les traîtres
musulmans, dans le monde musulman.
L’été
1986 fut un tournant décisif pour le conflit afghan, les États-Unis
y expédièrent des lanceurs de missiles Stinger26.
Cette arme sophistiquée américaine fabriquée par General Dynamics, de type sol-air, est dotée
d'un missile à tête chercheuse (détection par contraste) et utilisé contre des unités
aériennes. Il fut mis en service en 1981. Après leur entraînement au maniement du Stinger, les moudjahidin atteignirent un taux de réussite aux tirs de 75%, permettant aux moudjahidin de neutraliser aisément la capacité de
frappe aérienne soviétique. La guerre d’Afghanistan représentait
pour les États-Unis le plus important programme d’opérations
clandestines de la CIA depuis l’après-guerre, le montant
avoisinerait les 3 milliards de dollars27.
Suite au retrait total des troupes russes, débuté en août 1988 et achevé le 13 février 1989, l’Afghanistan fut laissé à l’abandon avec un régime pro-soviétique dirigé par Najibullah28. Après la cessation de toutes les aides étrangères, ainsi que la chute du régime communiste en 1992, ce qui devait arriver, arriva, la guerre civile éclata. Les dissensions entre les différentes factions de moudjahidin étaient trop importantes pour espérer arriver à un consensus29.
Naissance
d'Al-Qaïda
A
la demande de son ami saoudien, le prince Turki bin Faysal, Oussama
Ben Laden se rendit à la frontière afghano-pakistanaise en 1980
afin de recruter des moudjahidin. Il établira sa base arrière dans
la banlieue d’Hayatabad à Peshawar au Pakistan. La tâche était
délicate puisque les moudjahidin n’avaient aucune organisation,
aucun commandement, et certains profils s’apparentaient à de vrais
amateurs, sans compter l’absence d’infrastructures. Oussama Ben
Laden commença sa mission par la construction des structures
nécessaires pour abriter les familles des réfugiés à Peshawar
ainsi que des entrepôts pour l’approvisionnement des
combattants30.
Selon John Cooley, un journaliste américain spécialiste du
Moyen-Orient, Oussama Ben Laden possédait une autre base régionale
située à Karachi, dans la mosquée de Binoori où prêchait le
jeune Mollah Omar31.
Ensuite, Oussama Ben Laden apporta son aide sur le terrain afghan
pour la fabrication de tunnels et de bunkers afin de lutter contre
l’Armée Rouge. Puis, en 1984, Ben Laden épaulait son mentor,
Abdallah Azzam, un jordanien d’origine palestinienne qui fonda le
Hamas à Gaza. Ben Laden accompagnait Abdallah Azzam dans son travail
au « bureau d’aide aux moudjahidin », ou Maktab
al-Khidamat, à Peshawar. Leur but étant bien entendu de recruter
des moudjahidin à travers le monde32.
Abdallah Azzam était un frère musulman et possédait de nombreux liens avec des islamistes à travers le monde entier comme à Brooklyn, au al-Kifah Refugee Center, où officiait Omar Abdul Rahman dit le « cheikh aveugle ». Ce dernier fut impliqué dans l’attentat contre le World Trade Center en 1993. Les hommes coupables de cet attentat étaient issus des camps d’entraînement de Gulbuddin Hekmatyar. Abdallah Azzam fut professeur en jurisprudence islamique au sein de la prestigieuse université du roi Abdel Aziz de Djedda, où Oussama Ben Laden suivit son enseignement. Le charismatique mentor d’Oussama Ben Laden s’était notamment rendu célèbre par ses sermons enflammés adressés aux palestiniens de Zarka, en Jordanie, qui subissaient de plein fouet la répression de Septembre noir en 1970. Cette cité de réfugiés palestiniens située en Jordanie n’étant autre que le berceau de Moussab Al Zarkaoui, la dernière emblème médiatique d’Al-Qaïda en Irak. Ce jordanien harcela l’armée américaine en Irak après leur agression militaire au mois de mars 2003. Les deux islamistes, Abdallah Azzam et l’égyptien Omar Abdul Rahman, servirent la CIA pour le recrutement de moudjahidin durant la guerre afghane contre l’ex-URSS. Le président Anouar el-Sadate, successeur de Nasser, fut assassiné en 1981 pour avoir négocié une paix séparée lors des Accords de Camp David avec Israël bien qu’il ait soutenu la cause des moudjahidin. Son assassin était Khaled al-Islambuli, sous influence du « cheikh aveugle »33. Tous des frères musulmans.
Par la suite, Oussama Ben Laden s’engagea aux côtés des hommes du Hezb-I-Islami, le parti islamique de Gulbuddin Hekmatyar, à qui il aurait financé les frais de certains camps d’entraînement. Gulbuddin Hekmatyar, fondateur du Hezb-I-Islami au Pakistan fut l’un des principaux chefs moudjahidin et le principal bénéficiaire de l’aide américano-saoudienne, redistribuée par le Pakistan.
En
1988, Oussama Ben Laden fonda Al-Qaïda, signifiant « la
base »,
ceci avec le soutien des militants égyptiens pour enrôler de
nouveaux combattants moudjahidin dans le Djihad et d’ores et déjà
penser à l’avenir. Durant 10 années, Oussama Ben Laden sera à la
fois le financier, le coordinateur et le créateur de nombreux camps
d’entraînement de moudjahidin, avec le support de l’ISI, de la
CIA et des fonds saoudiens. N’hésitant pas à se rendre sur le
front et à donner de sa personne, il obtint aussi ses galons de
moudjahid. Selon la légende, il aurait frôlé la mort à plusieurs
reprises34.
En 1990, Washington demanda à Riyad de cesser toute aide et tout
apport logistique aux afghans arabes, ce qui scella la fin de l’entente entre
les moudjahidin et les États-Unis. Le régime communiste de
Najibullah (Parcham) qui avait remplacé Babrak Karmal était alors toujours au pouvoir.
L’ONU
eut un rôle anecdotique dans ce conflit car aucune résolution du
Conseil de sécurité ne fut adoptée pour contraindre l’ex-URSS à
retirer son armée d’Afghanistan. Seule l’Assemblée générale
de l’ONU tint des séances régulières chaque année en répétant
inlassablement les mêmes demandes. Or le rôle du Conseil de
sécurité de l'ONU permet de prendre des dispositions et des mesures
d'action politique ou militaire pour faire respecter la paix tandis
que l'Assemblée Générale a seulement un rôle consultatif. Entre
1980 et 1989, l’Assemblée générale vota la même résolution
intitulée : « Situation
en Afghanistan et ses conséquences pour la paix et la sécurité
internationale ».
Le texte réclamait le retrait des troupes étrangères et soulignait
son inquiétude concernant l’accroissement de réfugiés vers le
Pakistan et l’Iran. Le 4 décembre 1986, un autre débat s’ouvrit
au sein de l’Assemblée générale, celui de la question des droits
de l’homme et des libertés fondamentales en Afghanistan. La
résolution abordait le sujet des réfugiés qui ne souhaitaient pas
retourner en Afghanistan à cause des bombardements sans discernement
sur les villages et les structures agricoles, des mines terrestres
anti-personnelles et autres armes lourdes dangereuses, et de
l’instabilité politique qui régnait dans leur pays. L’Afghanistan
devait être libéré de ces influences extérieures qui portaient
préjudice à sa vie interne. L’Assemblée générale se réunit
sur le même thème durant toute l’occupation soviétique, et ce
jusqu’au retrait total de l’Armée rouge le 15 février 198935.
Cette situation bloquée par le Conseil de Sécurité de l'ONU
s’explique par l’implication des puissances étrangères en
Afghanistan possédant un droit de veto au sein du Conseil de
sécurité de l'ONU comme l’ex-URSS, les États-Unis, la
Grande-Bretagne, la France et la Chine.
Le
conflit contre l’envahisseur soviétique coûta la vie à 1 million
de personnes, sans compter les 6 millions d’afghans encore réfugiés
en 1990, après avoir fui l’insécurité de leur pays au Pakistan
ou en Iran, selon le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations
unies36.
La transition entre la guerre des moudjahidin contre l’ex-URSS, la
chute du régime communiste en 1992, et la prise de pouvoir des
Taliban en 1996, se déroula dans l’anarchie la plus totale,
causant encore 1 million de victimes entre 1990 et 200037.
En 1994, les envoyés de l’ONU ne purent se rendre dans la capitale
kaboulie, car elle était la cible constante de tir de roquettes.
Gulbuddin Hekmatyar était responsable de ce traitement de choc,
l’homme de Washington et du Pakistan, avait soutenu Saddam Hussein
lors de la guerre du Golfe en 1991. Pour l’anecdote, après avoir
largement soutenu Gulbuddin Hekmatyar, le département d’État
américain décida, le 19 février 2003, dans l’optique de la
guerre contre le terrorisme, de désigner Gulbuddin Hekmatyar comme
terroriste international. Une décision guidée une nouvelle fois par
des considérations purement politiques38.
Peu
après la fin de la guerre contre les soviétiques, les troupes de
Saddam Hussein s’amassèrent le long de la frontière koweïtienne
sans que cela ne gêne les grandes puissances. La diplomatie
américaine, qui était la plus prédominante pour Bagdad depuis le
conflit contre l’Iran, a même laissé croire à Saddam Hussein que
le problème frontalier l’opposant au Koweït n’était pas du
ressort américain, lui donnant une totale liberté d’action.
L’Irak ne fut pas ouvertement condamné pour sa violation de
l’intégrité territoriale iranienne en 1980, Saddam Hussein
pensait pouvoir récidiver avec le Koweït. Mais le piège koweïtien
se referma instantanément sur le régime de Bagdad. Durant la crise
du Golfe, le royaume saoudien coopéra activement avec les forces de
la coalition, emmenées par les États-Unis ; ainsi des
non-musulmans foulèrent-ils le sol sacré d’Arabie Saoudite et y
restèrent stationnés après la fin des hostilités au mois de mars
1991. Oussama Ben Laden, quant à lui, retourna en Arabie Saoudite en
1990 afin de s’entretenir avec la famille royale. Dès lors les
relations d’Oussama Ben Laden avec son pays se détériorèrent
pour atteindre leur paroxysme en 1994 lorsque le roi Fahd fit de Ben
Laden un apatride. Malgré ses différends avec la famille royale,
Ben Laden, avec ses propres ressources, n’avait cessé de financer
avec ses propres ressources le mouvement des moudjahidin afghan. Il
avait fait transiter des moudjahidin en provenance d’Égypte,
d’Algérie, du Soudan, de l’Arabie Saoudite ou encore du Yémen
vers le Djihad en Afghanistan puis vers l'internationalisation du djihad. Al Qaïda était née.
Source :
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38
- Département d’Etat
- Design of Gulbuddin Hekmatyar as a Terrorist, 19 Février 2003.
Frank D.
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