Youssoupha et sa poésie (2ème album)

Suite de l'article abordant la "poésie" des textes signés par le rappeur Youssoupha. Son premier album se démarqua par le viol fantasmé de Marine Le Pen alors que dans son  second album, il souhaite la mort médiatique voire physique d’Éric Zemmour. Tout un programme à faire pâlir le fabuliste Jean de La Fontaine. Une chose est sûre, le rap de Youssoupha est de la propagande racialiste basique visant les "blancs". C'est pourquoi il devrait prendre le temps de découvrir les travaux de l'historien sénégalais Tidiane N’Diaye afin d'apprendre certaine réalité liée à l’esclavagisme et ainsi éviter d'être ridicule.

Sur les chemins du retour

Quinze ans en arrière

"Je sais j'abuse avec toutes mes contradictions"

Quelle crédibilité Youssoupha a-t-il ? Autant de crédibilité qu’un historien qui évoquerait l'esclavagisme en ne pointant que la traite de l’Atlantique, et en occultant la traite arabe ou celle de Barbarie. De plus, Youssoupha blâme la France pour la colonisation de l’Afrique quand ce furent les portugais les premiers à découvrir le continent africain et les belges qui colonisèrent son pays : le Zaïre. Enfin, il dénonce le racisme en France tout en étant en pâmoison face aux États-Unis, ayant notamment participé activement au génocide améridien et à la ségrégation raciale. 

Le message

"Je sais qu'un père c'est pas net, j'en ai eu plusieurs indices ... non, je ne serai pas indigne"

Youssoupha est un enfant déraciné ayant grandi en l'absence de son père. Ces deux raisons peuvent expliquer son immense amertume à l'égard de la France qu'il utilise pour projeter sa frustration. Moralité, il vit aujourd'hui à Abidjan alors que sa vie professionnelle a pour origine la France.

 Le ghetto n'est pas un abri

"Un gun dans la gueule ça fait taire les bouches larges"

"La police fait la guerre en civil te loupe pas"

Le premier extrait nous éclaire sur ce que signifie "faire taire" selon Youssoupha, ce détail est intéressant comme nous allons le voir pour son titre évoquant Éric Zemmour. Dans le second extrait, la réalité est inversée faisant des forces de l'ordre des criminels.

L’effet papillon

"...si on en fait un film on l’appellerait Kourtrajmé"

"J’pense à mes oncles sans papiers c'est dramatique"

"J’suis une Black Panther comme la mère de 2PAC Amaru"

"Fils adoptif de Marianne, la mégère, devenue ma marâtre défavorable à mes gênes"

Le premier extrait est une référence à l'association Kourtrajmé regroupant un collectif d'artistes. En 2007, le criminel repenti, Ladj Ly, diffuse un reportage intitulé "365 jours à Clichy-Montfermeil". D'une durée avoisinant les 25 minutes, les images évoquent le drame de l'affaire Zyed et Bouna ainsi que les émeutes qui ont suivies. Rappelons encore que Zyed et Bouna sont morts accidentellement, les forces de l'ordre n'ont aucune responsabilité dans ce fait divers. Dans ce documentaire, l’un des motifs avancés pour justifier que la jeunesse erre dans les rues est l'absence d'espaces verts ainsi que d'une aire de jeux pour les enfants. Or tous les français ne vivent pas en pavillon avec un jardin ou une aire de jeux à proximité de leur domicile. En revanche tous les parents peuvent offrir un espace à leurs enfants, quelques jouets, et partager des moments en famille au lieu de les abandonner aux dangers de l'extérieur. Sinon la sagesse recommande de ne pas faire d'enfants. 

Le troisième extrait est une référence au mouvement Black Panther dont la mère de 2PAC ainsi que sa tante Assata étaient membres. Rappelons que dans la mouvance pacifiste du Black Power, celle des Black Panthers était violente.

Et dans le dernier extrait nous avons tout le témoignage dédaigneux de Youssoupha envers la France incarnée par Marianne.

La même adresse

"Demandes toi pourquoi les étrangers sont en surpopulation carcérale ?"

"C'est parce que les flics ont tué des mômes qu'il y avait des mômes dans les émeutes"

"On dit que la police nous protège mais qui nous protège face à la police ?"

"L’esclavage est sans gêne chez les charognards"

"Et tu comprendras pourquoi on aime siffler La Marseillaise"

Ce texte est de la propagande basique utilisant divers faits divers pour entretenir la victimisation des immigrés en provenance de l’Afrique subsaharienne. Nous retrouvons ici pêle-mêle les affaire Makomé, Zyed et Bouna, l'incendie du boulevard Vincent Auriol et l'évacuation des sans papiers de l’Église Saint-Bernard. 

Le premier extrait sous-entend que le système carcéral français serait ségrégationniste. Le second extrait est déjà présent mot à mot dans son premier album avec le titre A chaque frère. C'est la même propagande anti-flic. Or aucun môme n’à été tué par un flic sinon son nom serait scandé par tous les racialistes de France. Le troisième extrait confine au ridicule sous-couvert d’ironie, le respect de la loi nous protège de la police sinon tous les noirs de France seraient incarcérés. Est-ce le cas ? Non car une majorité d'entre eux respectent la loi et l'ordre établi. 

Itinéraire d'un blédard devenu banlieusard

"J’ai le sang des rois et des esclaves, c'est ce que dit mon taux d’alcoolémie"

Dans la légende

Sans intérêt, un texte démagogue et communautariste.

Check de l’épaule

"Mon rap couleur zaïroise a l'influence new-yorkaise, ok"

"Accueille mon gang, renoi, bab’ et bicot"

Dans ce premier extrait, Youssoupha nous indique que sa source d'inspiration est le Zaïre, influencée par la culture américaine. Or l'écart entre les pseudos idéaux de Youssoupha et son admiration pour les États-Unis soulignent son absence d'intégrité intellectuelle.

Les États-Unis ont parachevé l'un des plus importants génocides de l’Histoire avec celui des amérindiens et ils pratiquèrent la ségrégation raciale systémique.

Le second extrait emploie des termes péjoratifs pour désigner un individu par sa couleur de peau "blanche" (babtou) ou "arabe" (bicot) plutôt que par son sexe ou son âge.

Calmement

"Noir jeune et fier"

"Dédicacée à toute la jeunesse congolaise, à toute la jeunesse africaine"

L’exil de Youssoupha est manifestement mal digéré.

Apprentissage 

"Car j'ai appris que les droits de l’homme s'arrêtent aux portes de la garde à vue"

"J’ai appris que le teint de mon corps me délimite"

"On te parle de Bonaparte comme une idole mais pas de l’esclavage"

Caricature, racialisme et révisionnisme réducteur.

A force de le dire

"J’mets un billet sur la tête de celui qui fera taire ce con d’Éric Zemmour"

La terminologie est la même que celle employée dans un autre titre de cet album Le ghetto n'est pas un abri, je cite Youssoupha : "Un gun dans la gueule ça fait taire les bouches larges".

Dans ce morceau, il offre "un billet" pour "faire taire" Éric Zemmour puisque visiblement il ne désire pas s'en charger personnellement. A qui offre t-on des billets pour intimider voire "faire taire" un individu ? La police ou un criminel ? Outre la menace proférée, Youssoupha stimule implicitement son jeune public à agir. N’est-ce-pas le résultat de l'agression d’Éric Zemmour par Mehdi K., âgé de 28 ans, condamné à 3 mois de prison avec sursis en 2020 ?

En prime, Youssoupha insultait de con Éric Zemmour. 

Selon Youssoupha, la raison de cette villénie provient d'une déclaration d'Éric Zemmour prononcée en 2008, jugeant le rap comme "une sous-culture d’analphabètes". En fournissant ce type de réponse, Youssoupha renforce l'opinion d’Éric Zemmour, le rap est une sous-culture pour jeunes alphabètes.

Finalement, Éric Zemmour a porté plainte pour injure et diffamation. Il gagna en première instance mais Youssoupha gagna la procédure en appel. De manière pour le moins subjective, les magistrats ont estimé que le rap est un style artistique autorisant une certaine "dose d’exagération".

Escale

Interlude musical.

Aéroport 

"J’répète, on m'a dit : La France tu l'aimes ou tu la quittes"

"J’répondrai à cette offense quand vous nous rendrez l’Afrique"

Pourquoi ne pas inclure les chinois, les arabes, les américains, les britanniques ou les russes concernant la colonisation et la néocolonisation de l’Afrique ? Pas un mot non plus sur les portugais qui furent les premiers occidentaux à explorer le continent africain. Non, selon Youssoupha la France est la seule responsable de tous les maux du continent africain. La France a pillé, seule, toute l’Afrique.

6 albums = 99 sons

2 albums = 29 sons étudiés sur ce blog 

Épilogue Euro 2020/2021

Récemment, Youssoupha a été sous les feux de la critique après avoir été présenté comme le chanteur et compositeur officiel de l'hymne des bleus pour l’Euro 2021 de football. Ce fut l’occasion pour lui de se pavaner à la télévision française afin de baragouiner sans la moindre opposition le même monologue abscons. Le courage de Youssoupha est à la hauteur de ceux qui ne savent parler qu'à leur miroir ou en l'absence de leurs détracteurs, il est inexistant. Au mois de Juin, dans l'émission Quotidien, il revenait sur cette polémique qui concernait toute son œuvre discographique. Il fit preuve de vantardise en déclarant : “J'ai gagné. C’est mon petit Zemmour maintenant. Je l’ai écrabouillé, un peu ! Lui, je ne parle pas de lui”. Enfin, notre lumineux Président de la République, Emmanuel Macron, a donné son opinion concernant cette hymne produite par Youssoupha alors que le débat repose sur le choix de l'artiste. Sa réponse est à moitié hors-sujet car il souligne tout de même les erreurs passées de Youssoupha. Puis il affirme qu'il ne faut pas utiliser le sport pour "faire passer des messages politiques de division". Cette dernière remarque est tout à fait grotesque car le football et le sport en général sont constamment instrumentalisés par la politique notamment durant les Jeux Olympiques.

Frank D.