Déclaration de New-York, Obstacles, Démographie et Perspectives Alternatives

Le 12 septembre 2025, l’Assemblée générale des Nations Unies adopte la résolution A/80/L.1/rev.1, entérinant la Déclaration de New York pour un règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution des deux États, par 142 voix pour, 10 contre (notamment Israël et les États-Unis), et 12 abstentions. Élaborée sous l’égide de la France et de l’Arabie Saoudite lors d’une conférence en juillet 2025, cette résolution non contraignante établit la feuille de route suivante : cessez-le-feu immédiat à Gaza, libération des otages, création d’un État palestinien souverain, désarmement du Hamas avec transfert de la gouvernance à l’Autorité palestinienne, normalisation régionale, et garanties sécuritaires collectives incluant une mission onusienne temporaire. Enfin elle condamne l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023 et les opérations israéliennes aggravant la crise humanitaire. Cependant, son application reste incertaine face aux tensions politiques et aux divergences régionales.

1.Chronologie ayant mené à la reconnaissance d'un état Palestinien (1947-1988) :

1937-1948 Menaces existentielles contre la future création d'un état Juif. 

1937 Conférence de Bloudan (Syrie), rejet du plan Peel et appel à mobiliser les forces arabes pour empêcher l'émergence d'un état juif. 

1943 Appel du Mufti de Jérusalem en exil incitant à tuer les juifs, cette "menace mortelle", lors d'une émission radiophonique à Berlin. 

Mai 1947 et février 1948 Propos du commandant de l’Armée de libération arabe Fawzi al-Qawuqji qui s'engage à "écraser les sionistes". 

Septembre 1947 et janvier 1948 Le Haut Comité arabe dirigé par le Mufti de Jérusalem publie un manifeste évoquant une "guerre sans merci". 

Octobre 1947 Azzam Pasha parle d'une "guerre d'extermination" contre le futur état juif. 

Novembre 1947 Rejet du plan de partition de l'onu promouvant la création d'un état Arabe.

Mars 1948 Azzam Pasha réitère l’engagement de la Ligue arabe à utiliser des moyens militaires si nécessaire pour contrer la partition. 

Avril 1948 Abdelkader al-Husseini, chef de l’Armée du Jihad sacré, appelle à une “guerre sainte” pour “détruire les sionistes”. 

1947-1949, 1967, 1973 Guerres arabes contre Israël.

1964 Création OLP + charte OLP appelant à éliminer le sionisme. 

1968 Charte OLP amendée, conservant l'idéologie initiale. 

1949-1988 Terrorisme, fedayins et OLP. 

1974 Reconnaissance de l'OLP par l'ONU.

1987 Première Intifada.

1987 Fondation du Hamas opposé à l'OLP et à l'existence d'Israël.

1988 Charte du Hamas appelant à tuer les juifs et prônant la destruction de l'entité sioniste.

1988 Déclaration d'indépendance par Yasser Arafat.

2.Reconnaissance antérieure d'un État palestinien (15/11/1988)

En 1988, le premier pays à reconnaître un État palestinien (proclamé symboliquement sans territoire effectif ni autorité souveraine) est l'Égypte, en novembre de cette année-là, suivi par environ 80 pays (principalement arabes, africains, asiatiques et du bloc de l'Est). Aujourd'hui, au 17 septembre 2025, 147 États membres de l'ONU (sur 193, soit environ 76% de la communauté internationale) ont reconnu cet État palestinien. Cette reconnaissance reste purement symbolique et diplomatique : elle n'a rien changé à la situation sur le terrain, la Palestine n'étant toujours pas un État souverain effectif, sans contrôle territorial complet ni adhésion pleine à l'ONU (statut d'État observateur non membre depuis 2012). La reconnaissance d'un État palestinien n'est donc rien de nouveau ; elle fait suite à la déclaration d'indépendance de la Palestine proclamée par Yasser Arafat, chef de l'OLP, le 15 novembre 1988 à Alger, revendiquant les frontières de 1967 (Cisjordanie, Gaza, Jérusalem-Est). Emmanuel Macron, en incarnant cette initiative en 2025, n'enfonce que des portes ouvertes, dans un contexte où les menaces persistantes contre Israël (via des chartes comme celle de l'OLP de 1964 ou du Hamas de 1988) et l'absence de négociations effectives rendent toute avancée illusoire.

3.Critiques et obstacles à un État Palestinien

Les États-Unis et Israël dénoncent une manœuvre diplomatique opportuniste, favorisant les intérêts politiques internes des pays signataires et légitimant indirectement le Hamas par une reconnaissance implicite de ses revendications. Un cadeau pour le Hamas, récompensant l'intransigeance, le terrorisme, la propagande, la manipulation de la population civile palestinienne et des victimes mêlant civils, soldats et décès non liés au conflit. La viabilité d’un État palestinien reste hypothétique : sans frontières définies (lignes de 1967 contestées par les colonies), sans autorité unifiée (division Fatah-Hamas), et en l’absence d’une gouvernance effective, cet État ne satisfait pas les critères de la Convention de Montevideo (1933), qui exige une population, un territoire délimité, un gouvernement effectif, et la capacité de relations internationales. Tous ces obstacles rendent la solution à deux États difficilement réalisable.

4.Démographie palestinienne et droit au retour

Grâce à l'UNRWA, la transmission intergénérationnelle du statut de réfugié palestinien est unique car les descendants ne sont normalement jamais automatiquement considérés comme réfugiés. Un statut dont les juifs n'ont pas bénéficié alors qu'ils fuyaient les discriminations et les persécutions des pays musulmans entre 1947 et 1970.

Selon le Palestinian Central Bureau of Statistics (PCBS), la population palestinienne mondiale s’élève à 15,1 millions à mi-2025, contre 14,8 millions à mi-2024, malgré les pertes humaines à Gaza (~65 000 morts depuis 2023). La répartition est la suivante : 

  • Diaspora : 7,7 millions, dont 3 millions en Jordanie (la plus grande diaspora).
  • Cisjordanie + Jérusalem-Est : 3,4 millions, stable.
  • Gaza : 2,1 millions, en baisse en raison du conflit, pré-2023, 2,2/2,3 millions.
  • Israël : 1,9 million (citoyens arabes israéliens, ~21 % de la population).
Le droit au retour revendiqué par les Palestiniens soulève des débats complexes à la lumière des réalités actuelles. Ce droit, ancré dans la Résolution 194 de l’ONU (1948), concerne les réfugiés palestiniens de la Nakba et leurs descendants. Cependant, la majorité des survivants directs de 1948 est aujourd’hui décédée, et leurs descendants, n’ayant jamais résidé en Palestine mandataire (actuel Israël), n’ont pas de lien direct avec les terres ou propriétés perdues. La population palestinienne s’est multipliée par 11 depuis 1948, rendant la mise en œuvre d’un retour massif logistiquement complexe et potentiellement source de tensions sociales et sécuritaires. Ces facteurs alimentent les arguments selon lesquels le droit au retour pose des défis pratiques significatifs dans le contexte géopolitique actuel. De la théorie du droit au retour à la pratique, la densité de population serait multipliée par 2,5, faisant d'Israël le deuxième état le plus densément peuplé au monde derrière le Bangladesh (hors micro-états). 

5.Population et géographie de la Jordanie

La Jordanie compte 11,52 millions d’habitants à mi-2025, incluant des réfugiés palestiniens (3 millions) et syriens (0,7 million). Avec 3 millions de palestiniens, la Jordanie abrite la plus grande diaspora palestinienne au monde. La densité population est de 130 habitants par km² sur une superficie de 88 794 km². La population est composée de 94% d'arabes et 92% de musulmans sunnites. Tous sont majoritairement arabes levantins avec des origines sémitiques communes (Mésopotamie, Arabie).

6.Contexte historique : Palestine mandataire et Transjordanie 

Superficies historiques :

  • Palestine mandataire totale pré-1921 : ~116 000 km², englobant l’ouest (27 000 km²) et l’est (89 000 km²) du Jourdain.
  • Transjordanie (1921-1946, puis Jordanie) : ~89 000 km², soit 77 % de la Palestine mandataire pré-1921. 
  • Palestine (1948-2025) : 27 000 km² à l’ouest du Jourdain, la Cisjordanie (5 655 km²), Gaza (365 km²), et Israël (20 770 km²).

Aujourd'hui, avec 0,168 % de la superficie totale des pays arabes (13,15 millions km²), Israël représente une portion infime de cet ensemble géographique, soulignant les enjeux géopolitiques disproportionnés par rapport à la taille du territoire israélien. 

Contexte historique :

Lors de la conférence du Caire (mars 1921), les autorités britanniques attribuent la partie est du Jourdain (~89 000 km², 77 % de la Palestine mandataire) à Abdallah Ier pour former l’émirat de Transjordanie. L’article 25 du mandat britannique entérine cette séparation, limitant la Palestine mandataire aux 27 000 km² situés à l’ouest du Jourdain, destinés à accueillir un "foyer national juif" selon la déclaration de Balfour (1917) et l'article 2 du mandat britannique. Ce territoire occidental, nommé "Palestine historique" par les islamo-nationalistes palestiniens, ne représente que 23 % de la Palestine pré-Transjordanie.

Le poème, intitulé Shnei Gidoti HaYarden (Les Deux Rives du Jourdain) ou The East Bank of the Jordan, a été écrit par le fondateur du mouvement révisionniste sioniste Ze'ev Jabotinsky, en 1929. La ligne clé est : "Shnei gadot la-Yarden: zot shelanu, ve-'akh zot gam Ken" (Les deux rives du Jourdain : celle-ci est à nous, et l'autre aussi). Il reflète la critique révisionniste de la perte de la Transjordanie et l'idée d'un "Grand Israël" (Eretz Yisrael Hashlemah). Cependant, la revendication territoriale du mémorandum de l'Organisation sioniste transmis lors de la Conférence de Paris (1919) était plus mesurée. Pourtant elle fut purement méprisée lors des diverses propositions de plan de partition (Peel, Woodhead et ONU).

7.Perspectives alternatives : solution à un État ou migration vers la Jordanie et autres pays arabes

Les obstacles structurels à la solution à deux États – divisions internes palestiniennes, expansion israélienne, conflit à Gaza – orientent les débats vers une solution à un État, qu’il soit binational ou sous contrôle israélien, avec des implications complexes pour les droits des Palestiniens. Une autre proposition, celle d’une immigration massive des Palestiniens vers la Jordanie ou d’autres pays arabes, est parfois évoquée, s’appuyant sur la proximité culturelle et historique entre Jordaniens et Palestiniens, tous deux arabes levantins. Cependant, cette idée est irréaliste : la Jordanie, État souverain, rejette une immigration massive qui bouleverserait son équilibre démographique et son identité nationale. De plus, les Palestiniens revendiquent leur droit à leurs terres historiques à l’ouest du Jourdain, rendu complexe pour des raisons politiques, logistiques et démographiques. L'intégration des réfugiés palestiniens dans les pays arabes voisins, avec des droits égaux à ceux des citoyens, est parfois envisagée comme une alternative pour mettre fin à l'existence des camps de réfugiés, mais elle pose des défis en termes d'acceptation politique et de faisabilité pratique.


Frank D. 

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