Les Césars 2020 : affaire Polanski


Rien à redire sur le comportement d'Adèle Haenel, elle s'est montrée authentique dans sa démarche en allant jusqu'au bout. Elle a quitté la cérémonie en plein direct au moment de la récompense décernée au meilleur réalisateur, Roman Polanski pour son film « J'accuse ». Adèle Haenel est à l'antinomie de ses congénères qui gangrènent le milieu culturel français autant par leur inanité intellectuelle que par leur rôle de parasite dans la société française. Adèle Haenel a osé mettre fin à l'omerta, nous permettant ainsi de repérer avec aisance les apologistes de la pédophilie.

En 2019, Adèle Haenel accusait le réalisateur Christophe Ruggia d'attouchements et de harcèlements sexuels sur le tournage de son film « Les Diables ». Adèle Haenel était mineure au moment des faits.

Pourquoi seulement aujourd'hui s'exclamèrent les défenseurs de Roman Polanski ? Il faudrait déjà qu'ils se posent eux-mêmes cette question, ceux qui n'ont rien fait en 1980 quand il fut césarisé ou en 2002 quand il reçut la palme d'or à Cannes. Même ritournelle que pour Gabriel Matzneff qui fut déjà dénoncé plusieurs décennies auparavant mais sans écho particulier et sans aucune retombée, ni médiatique ni judiciaire. Il a fallu attendre l'éclosion d'une nouvelle génération sensibilisée à la protection de l'enfance pour que les choses évoluent dans le sens de l'intérêt commun et non dans l'intérêt personnel d'une caste de pervers repue à la pédophilie. La génération 1980 est celle des petits enfants de la révolution sexuelle alors que la génération Polanski était celle des enfants de la révolution sexuelle kinseyiste, cette génération qui s'est acharnée à tout détruire.

Que pense Nagui, l'animateur préféré des français au sujet de Roman Polanski ? Celui qui s'extasie dans son émission N'oubliez pas les paroles car des candidats font preuve d'une grande mémoire en récitant des textes de chanson par cœur. Je faisais cela à l'école au CP, CE1 et CE2, nous récitions des poésies. Quelle prouesse. Un temps précieux utilisé à parasiter son esprit avec le néant et par simple intérêt financier. Voilà ce qui motive l'individu plus jamais, l'appât du gain et de la lumière. Quitte à comparer, sur France 3 nous avons tout de même Questions pour un champion, une émission où nous avons des candidats cultivés avec qui nous pouvons avoir des conversations et avec qui nous pouvons certainement apprendre. Nagui a oublié de garder les pieds sur terre. Mais Nagui c'est aussi le démagogue par excellence qui, dans son émission N'oubliez pas les paroles, n'oublie pas de rappeler le numéro des services de protection de l'enfance (119) à chaque téléspectateur. Est-ce Nagui a composé le 119 sur son téléphone pour dénoncer un fugitif recherché pour un viol sur mineure de 13 ans devenu le père de deux enfants ?

Que pense Nagui de son milieu professionnel qui soutient Roman Polanski ? Silence radio. Comme toutes ces marionnettes, il attend le signal pour s'exprimer à charge comme ce fut le cas récemment pour Gabriel Matzneff.


Roman Polanski multi-récompensé

Les distinctions cinématographiques de Roman Polanski sont notamment constituées par deux césars du meilleur film pour Tess et Le Pianiste. Le film Tess fut césarisé en 1980. L'histoire d'une femme violée devenant la maîtresse de son bourreau puis sa meurtrière. Elle finit pendue. Ce film est officiellement dédié à Sharon Tate, sa seconde femme morte assassinée. Au casting de Tess nous retrouvons Arielle Dombasle et Nastassja Kinski dans le rôle principal. Nastassja Kinski était mineure à l'époque du tournage pour interpréter un rôle psychologiquement éprouvant voire potentiellement traumatisant. Cette femme n'est autre que la fille de l'acteur allemand Klaus Kinski qui tourna notamment un film "porno soft" avec Arielle Dombasle en 1981. Klaus Kinski a abusé de ses filles Pola et Nastassja Kinski. Tess est le réel univers de Roman Polanski composé par les déviations sexuelles et la folie.

Dans Le Pianiste césarisé en 2003 ou le film somnifère par excellence, Roman Polanski évoque la persécution des juifs en mettant un scène un pianiste juif et un nazi féru de musique comme pour nous rappeler qu'il faut un rien pour nous rapprocher car nous sommes tous des hommes. Mais il eut été plus intéressant en terme d'intrigue et de scénario de produire un film sur Hitler et Ernst « Putzi » Hanfstaengl qui jouait du Wagner au piano pour Hitler. Tout comme il eut été préférable de décerner un César à Roman Polanski pour récompenser l'un des plus grands fugitifs visibles de l'histoire de la vie publique. Contrairement à Tess, Le Pianiste ne représente pas l'univers de Roman Polanski à l'instar de "J'accuse".

Petit aparté sur la période antérieure à son inculpation et à sa condamnation pour viol avec un film d'horreur réalisé par Roman Polanski et sorti dans les salles aux États-Unis en 1968 : Rosemary's Baby. C'est le chef d'oeuvre de Polanski. Une nuit, Rosemary "rêve" que le diable la viole. Au réveil son mari lui apprend que c'est lui qui a eu des relations sexuelles avec elle pendant son sommeil. Elle tombe enceinte et une histoire commence autour de ce bébé diabolique et de sa mère aux prises avec des sataniques. Sharon Tate, la seconde femme de Roman Polanski est morte assassinée et enceinte d'environ 8 mois, quelques mois seulement après la sortie dans les salles de Rosemary's Baby.

Voici la bibliothèque de Rosemary, nous retrouvons les deux volumes du rapport Kinsey "Sexual Behavior in the human male/female".

Ce film aborde le viol, la maternité, la folie, la sorcellerie, le complotisme et le satanisme, autant de thèmes qui préoccupaient Roman Polanski dans sa vie personnelle au moment du tournage. Fait troublant, un nombre conséquent de participants à la réalisation du film Rosemay's Baby vécurent à posteriori des drames réels.

Durant une scène se déroulant au sous-sol de son immeuble, à la laverie, Rosemary (Mia Farrow) échange avec Terry, une femme recueillie par le couple diabolique formé par les Castevets. Dans le film elle est retrouvée morte après avoir chuté d'une fenêtre. La femme jouant ce rôle a eu un destin singulier après avoir été la playmate du mois de Septembre 1967, elle fut élue playmate de l'année 1968. Nul doute que sa simple présence au casting a contribué a favoriser la réussite du film de Polanski en attirant encore plus de curieux qui fantasmaient sur la plastique de cette playmate. En 1986 elle épousa Bruce Rathgeb qui sera victime d'une tentative de meurtre par sa femme en 2010. L'année suivante elle fut condamnée à 9 ans de prison. Cette femme était connue sous le nom de Angela Dorian aka Victoria Vetri. Selon son ex-mari qui a survécu à une balle tirée à bout portant en plein thorax, Victoria Vetri pensait tirer sur Charles Manson. A l'époque du massacre perpétrée par la famille Manson, Roman Polanski lui avait offert un Glock 9mm pour se sentir plus en sécurité. Cette arme aura finalement servie plusieurs décennies après à tirer sur son ex-mari.

Dans le film, Rosemary s'adresse à Terry en lui faisant remarquer qu'elle ressemble énormément à Angela Dorian, pseudonyme de Victoria Vetri.

Nous pouvons voir apparaître à deux reprises les 2 volumes du rapport Kinsey dans Rosemary's Baby. La première fois quand le mari de Rosemary lui confisque son livre qui révèle la face cachée et le contour du projet de ses voisins diaboliques, les Castavets. Et la seconde fois quand Rosemary veut récupérer son bien alors qu'il ne s'y trouve plus. La main de Mia Farrow touche seulement les 2 volumes du rapport Kinsey là où était disposé "All of them Witches". Il semblerait que Emmanuelle Seigner soit devenue une incarnation de Rosemary puisqu'elle accuse sur Instagram avec le hashtag #lessorcieresdesalem toutes les potentielles victimes de son mari d'êtres des "folles hystériques".

Nous avons ici les 2 volumes du rapport Kinsey et le livre autobiographique de Samuel Davis Jr. intitulé "Yes i can". Ce dernier livre est lu par Rosemary durant une précédente scène.

La scène suivante a été tourné en situation réelle, la caméra suivait Mia Farrow traversant à travers la dense circulation. Personne ne s'était dévouée pour le tournage de cette scène, ce fut donc Roman Polanski en personne qui prit le risque de filmer Rosemary caméra au poing.

Durant cette scène Rosemary se débarrasse d'un collier ensorcelé que lui avait offert sa voisine, Minnie Castevets. Après avoir traversée sans prêter attention elle jeta son collier dans les égouts.

Ensuite nous avons la scène du viol et les réactions confuses de Rosemary, droguée pour l'occasion avec une mousse en chocolat ayant un "arrière goût de craie". Ainsi nous avons une femme droguée par sa voisine qui va subir un viol entourée d'une bande de fanatiques dont la nudité est largement suggérée. La nudité de Mia Farrow est en revanche explicite à plusieurs reprises dans le film et nous sommes aux frontières de la pornographie avec la scène du viol.

Rituel, exhibitionnisme, voyeurisme, psychose, drogue.

Sang, nudité, viol, fanatisme, satanisme.

La scène du rituel satanique dure environ 5 minutes dont 1 minute et 16 secondes est consacrée au viol.


Le réveil est lourd pour Rosemary, elle porte sur sa peau les stigmates de la nuit passée. Elle a de vagues souvenirs qui refont surface et c'est alors que son mari tente de désamorcer ses angoisses en lui révélant ce qu'il s'est passé. Face à une scène de viol au cinéma, il faut chercher à comprendre si le crime est condamné ou enjolivé voire banalisé. Voici le dialogue du film :

Guy : "Il fallait que je te fasse un enfant."
...
Rosemary: "Pendant que j'étais inconsciente ?"

Guy : "Oui j'avais l'impression d'être nécrophile c'est bizarre (rire)."
...
Rosemary : "J'ai rêvé que quelqu'un, que quelqu'un me violait, quelqu'un qui n'avait rien d'humain, une sorte de bête."

Guy : "Je voulais absolument que ça soit cette nuit là !"

Rosemary : "Ce n'était tout de même pas à une seconde près."

Le viol dure plus d'une minute, il n'est condamné par aucun élément dans le film puisque son impact est clairement minimisé par le fait que le mari prétend en être l'auteur. Le crime du viol est aussi très largement stigmatisé par la réponse de Rosemary qui n'a pas rêvé d'un humain mais d'une sorte de bête comme si le viol ne pouvait être uniquement l'œuvre du diable ou d'un monstre. Cette scène suggère explicitement que le viol au sein du couple n'existe pas et que les conséquences d'un viol sont moins traumatisantes que celles d'une grossesse au regard du changement provoqué chez Rosemary en apprenant qu'elle est enceinte. Dans un film au ton plus que sérieux, Roman Polanski réussit à faire intégrer une énième fois au spectateur passif l'idée que le viol n'est pas un crime. Ce concept éminemment déviant est l'une des valeurs du kinseyisme.


Après avoir appris qu'elle était enceinte Rosemary se coupe les cheveux et devient très anxieuse.

Le film vient quasiment se ponctuer par ce dernier plan nous présentant le regard enjôleur du bébé de Rosemary, accompagné par des "Gloire à Satan, Gloire à Adrian" scandés par les disciples de Satan.



Rosemary's Baby s'inscrit dans le genre qui caractérisait Roman Polanski à ses débuts, du glauque grotesque sur fond de déviations sexuelles, comme dans Répulsion (1965), Le Bal des Vampires (1967) ou Le Locataire (1976). Dans Le Bal des Vampires nous avons un vampire homosexuel joué par Iain Quarrier. Dans Le Locataire Roman Polanski campe le rôle principal de Trelkovsky, un juif qui se travestit en femme et tente de se suicider comme la précédente locataire des lieux.


Le Locataire, Roman Polanski joue le rôle de Trelkovsky qui se travestit. 

Au casting du Locataire apparaît Eva Ionesco dans son premier film à l'âge de 11 ans. Une jeune fille dont les parents semblaient aussi méconnaître le sens de leurs responsabilités comme ceux de Samantha Geimer. La jeune Eva Ionesco était modèle photo depuis ses 4 ans, publiée dans Zoom et Photo (1974). Elle participa au tournage de deux films érotiques, Spermula (1976) et Maladolescenza (1977). Dès l'âge de 13 ans elle se droguait à l'héroïne. A propos du film Le Locataire, elle a déclaré : "Sur le tournage, Polanski n’arrêtait pas de faire des polaroids de moi tandis que ma mère faisait tout pour attirer l’attention sur elle." Suite à sa rencontre avec la jeune Eva Ionesco, l'année suivante Roman Polanski violait à deux reprises Samantha Geimer après une séance photo.


Eva Ionesco est née le 18 juillet 1965, elle n'a pas encore 9 ans quand elle apparaît nue dans le magazine Photo en 1974.

Voici une image d'une scène que je ne m'explique pas sauf si elle est repositionnée dans une perspective plus large en l'insérant dans la filmographie de Roman Polanski. La représentation de l'enfant est généralement très négative. Dans cette scène Roman Polanski se trouve assis dans un parc, il observe ce qu'il se passe autour de lui. Il voit un enfant pleurer et sa mère lui parler. Une fois la mère éloignée, il se lève et se dirige vers l'enfant pour lui adresser une violente gifle au visage puis repart.

???

Dans Répulsion, il est question d'une vierge à tendance schizophrène incarnée par Catherine Deneuve (Carol) dont la peur irrationnelle des relations sexuelles la pousse à devenir une double meurtrière. Carol est en proie aux pires angoisses, tout contact avec un homme produit sur elle un effet répulsif. A la suite d'un baiser volé avec un homme qui la courtise, elle s'enfuit chez elle pour se brosser les dents. La nuit, elle est tourmentée par des cauchemars dans lesquels elle est victime de viols répétés. Dans ce film, Roman Polanski a dirigé Catherine Deneuve dans trois scènes de viol et une tentative de viol par le propriétaire de l'appartement de sa sœur. Le comportement hystérique de Carol à l'égard des hommes est expliqué lors du dernier plan, il s'agit d'inceste.

Une photo de famille, le regard de Carol est dirigé vers son père, il est terrifiant et lourd de reproche… Tout laisse supposer à une relation incestueuse.

Les quatre films abordés ci-dessus évoquant les pires déviations sexuelles ont été réalisé avant 1977 et les accusations de Samantha Geimer. Cette dernière a fait le choix de pardonner, le problème est que cette affaire relève de l'intérêt commun car la société doit montrer que la pédophilie n'est pas un comportement anodin pouvant resté impuni. Il s'agit de protéger l'enfance. D'autant plus que Roman Polanski utilisa une méthode très hollywoodienne en employant du Quaalude pour droguer sa proie. Ajoutons-y son film Tess et l'imbroglio Nastassja Kinski, nous avons là le portrait d'un homme obsédé par le sexe et les jeunes filles. Chose qu'il reconnut lors d'une interview avec Jean-Pierre Elkabbach en 1979. Pour conclure, après le meurtre de sa femme en 1969, Roman Polanski n'a plus réalisé de film jusqu'à Macbeth en 1971 produit par Hugh Hefner (Playboy).

Macbeth


Dans les années 1960, en faisant la rencontre de Victor Lownes, l'homme d'Hugh Hefner à Londres, Roman Polanski bénéficia d'un soutien notable au commencement de sa carrière. Victor Lownes lui avait présenté l'acteur Iain Quarrier qui joua pour Roman Polanski dans Cul-de-sac 1966 et Le Bal des Vampires 1967. Dans ce dernier film, Iain Quarrier interprétait le rôle d'un vampire homosexuel. Iain Quarrier a échappé au massacre de la famille Manson par pure coïncidence alors qu'il était attendu par Sharon Tate et ses amis. De son côté, au moment des faits, Roman Polanski se trouvait en Angleterre aux côtés de Victor Lownes.

A la suite du massacre, dans la nuit du 8 août 1969, Iain Quarrier vécut une dépression et il mit fin à sa carrière d'acteur. Nous retrouvons sa trace des décennies plus tard grâce à la justice. En 2008 il reconnaît avoir tenté de kidnapper une fille de 5 ans dans un supermarché. Il plaida la démence et fut condamné à une peine de prison avec sursis.

Iain Quarrier joua le rôle de Christopher dans Cul-de-sac sorti en 1966. C'était le troisième long métrage de Roman Polanski. Un film incohérent, glauque, absurde, mais rappelant l'univers singulier du réalisateur. La première scène nous présentant Françoise Dorléac se déroule sur le sable. Elle est seins nus allongée sur le ventre nu de Christopher (Iain Quarrier) qui n'est pas son mari.

L'histoire : deux gangsters se réfugient sur une île accessible uniquement à marée basse. Ils se retrouvent ensuite dans le château où vit Françoise Dorléac et son étrange mari.

Les premières apparitions de Dorléac sont des représentations purement caricaturales de la femme objet. Elle se met du vernis sur les ongles des pieds (à gauche) et sur les ongles des mains (à droite). Pendant ce temps-là, son mari ne fait strictement rien si ce n'est des bizarreries. Nous découvrons aussi qu'ils n'ont que des œufs de poule en guise de nourriture dans leur frigidaire et qu'ils vivent dans un énorme souk.

L'univers de Polanski transparait dans cette scène grotesque et déviante, Dorléac habille son mari avec une chemise de nuit. Ensuite elle le maquille en lui appliquant du rouge à lèvres et du crayon autour des yeux.

Françoise Dorléac apparaît plusieurs fois nue dans ce film de manière tout à fait inadaptée, inutile et inopportune. Elle subit également une scène violente dans laquelle elle est réellement fouettée à coups de ceinture par le gangster Dickey.

Dorléac dort nue dans le lit conjugal. Elle se lève sur les ordres du réalisateur Roman Polanski qui en profite pour filmer son postérieur sans motif apparent. Le mari de Dorléac dort en pyjama, assis, sur le canapé à proximité du lit. Voici donc la représentation du couple et de l'amour conjugal que nous présente dans ce film Roman Polanski.

Scène à gauche se déroulant sur la plage, Dorléac décide sans coup férir de se baigner nue dans la mer alors qu'elle se trouve en présence de son mari et de Dickey le gangster. Scène à droite se déroulant dans la chambre du couple. Cette fois-ci le mari dort dans le lit avec sa femme, le gangster Dickey réveille le mari en le fessant. Dorléac se réveille en sursaut et les deux hommes admirent son fessier. Là encore l'intérêt d'exposer les fesses de Dorléac est tout à fait superflu sauf pour satisfaire le voyeurisme de Roman Polanski.

Cette scène n'est pas un nu mais Dorléac se fait réellement fouetter à coups de ceinture puis gifler par Dickey. Le coup de sang de Dickey est justifié par une mauvaise farce de Dorléac. Une plaisanterie qui n'avait d'ailleurs aucun sens.

Dans Cul-de-sac, le couple étrange formé par Dorléac et son mari n'a aucun enfant. Cependant Roman Polanski fait intervenir un enfant vers la fin de son film. Un jeune garçon, invité avec ses parents au château, qui n'a rien d'un ange. Il est donc intéressant de s'attarder sur la représentation de ce garçon dans le film de Polanski.

Dorléac surprend le jeune garçon jouant avec ses vinyles. Sans un mot, elle lui tire fort l'oreille pour le punir, et elle ne lui fournit aucune explication.

Suite à l'incident du vinyle, le garçon sera également tapé sur la main par son père (image à gauche); sur l'image de droite et dans une autre scène, le père donne une fessée à son enfant qui vient de commettre une énorme bêtise.

Refusant de manger à table, son père lui permet d'en sortir pour aller jouer. Peu de temps après, l'enfant revient à l'image armé d'un fusil qui se trouvait dans le coffre de la voiture de son père. Si Dorléac s'était montrée intraitable avec l'enfant lors de la scène du vinyle, cette fois-ci elle est littéralement hilare de voir un enfant portant un fusil et tirant à balles réelles.

La balle perdue tirée par l'enfant a brisé un vitrail du château. Celui-ci représentait Saint-Cuthbert, une figure du christianisme en Grande-Bretagne.

A la fin du film Dorléac dérobe le revolver appartenant à Dickey pour le donner à son mari en lui demandant d'agir pour éliminer la menace posée par le gangster. Son mari s'exécute maladroitement mais il réussit à tirer plusieurs balles mortelles sur Dickey. Ce dernier s'échappe alors en courant, agonisant, en se dirigeant vers sa voiture pour tenter de se venger avec son pistolet mitrailleur aka "Tommy gun". La mort le rattrape avant de pouvoir satisfaire sa vengeance mais dans un dernier souffle, il appuie sur la gâchette de son arme et tire une salve de balles qui touche un véhicule qui s'enflamme...

Encore une scène curieuse dans laquelle nous nous demandons l'intérêt de faire s'enflammer la voiture en arrière plan. Voici une anecdote en relation avec ce plan clôturant quasiment le film de Roman Polanski. Le 26 juin 1967, une femme âgée de 25 ans est morte brûlée vive après un accident de voiture. Cette femme n'est autre que Françoise Dorléac.

Nous retrouvons aussi l'acteur Iain Quarrier jouant un vampire homosexuel dans Le Bal des Vampires en 1967. Dans ce film au comble du ridicule même si volontairement caricatural. Nous avons Roman Polanski parlant avec une voix de fausset jouant l'assistant d'un professeur illuminé, tous deux partis sur les traces des vampires en Transylvanie. Dans ce film figure aussi au casting Sharon Tate, sa future femme qu'il rencontra sur le tournage. Elle passe le plus clair de son temps dans la baignoire, à faire sa toilette, attendant d'être sauvée par Roman Polanski. Au casting, nous avons aussi Fiona Lewis dans le rôle de la servante, Magda la blonde, qui dans une scène voyeuriste équivoque est sur le point d'avoir une relation sexuelle avec le père de Sarah Shagal (Sharon Tate). Fiona Lewis avait eu une relation intime avec Roman Polanski avant le tournage du film, la source de cette information est le blog de Fiona Lewis sur lequel elle raconte notamment son passé d'actrice.

L'étrange professeur Abronsius observe le père de Sarah Shagal dans la nuit, marchant sur le toit pour rejoindre dans le lit sa servante Magda (Fiona Lewis). Fiona Lewis apparait dans un numéro de Playboy datant du mois de Février 1967, pour illustrer un article de Woody Allen intitulé "The Girls of Casino Royale".


Dans cette scène le père de Sarah Shagal (Sharon Tate) lui donne une fessée car il estime qu'elle prend trop de bain. Est-ce une réponse appropriée envers sa fille déjà majeure ? Toujours est-il que Roman Polanski a tendance à représenter la relation parent enfant de manière incestueuse comme dans Répulsion.


Le père Shagal regarde longuement sa fille nettoyer le sol.


Sur la gauche, Roman Polanski (Alfred le simplet) hypnotisé par Sharon Tate jouant de sa sensualité. Sur la droite Sarah Shagal se fait agresser par le comte Von Krolock puis enlevée pour être offerte en sacrifice à ses sujets.


Iain Quarrier, fils du comte et vampire homosexuel, aux côtés d'Alfred, une énième scène de poursuite qui s'achève en présence du comte.


Le comte Von Krolock s'adresse à ses sujets pour leur présenter l'offrande Sharon Tate. En haut à gauche le comte Van Krolock signe les cornes du diable avec sa main gauche, poing serré index et auriculaire levés.


Promotion par Playboy du film de Polanski, Le Bal des Vampires, 1967.



Pour Roman Polanski, Victor Lownes fut aussi une passerelle vers le patron de Playboy. Hugh Hefner proposa à Roman Polanski d'utiliser son magazine pour faire la promotion de son film Le Bal des Vampires. Plusieurs pages lui furent consacrées dans un numéro de Playboy publié au mois de mars 1967. Les photos furent prises par Roman Polanski. L'année suivante Victor Lownes organisa le mariage de Roman Polanski et de Sharon Tate au sein du club Playboy de Londres. Enfin, peu avant le meurtre de Sharon Tate, le couple fit une apparition dans l'émission de variété animée par Hugh Hefner entre 1969 et 1970 : « Playboy After Dark ». Sharon Tate avait été pressenti pour le rôle de Rosemary, finalement elle fut la victime réelle d'un drame similaire qui allait contraindre Roman Polanski à s'éloigner des caméras durant deux années.


Playboy After Dark, Hugh Hefner, Roman Polanski et Sharon Tate (1969)

Interview pour le magazine Playboy (1971). Selon la théorie de Polanski, l'intelligence de la femme est inférieure à celle de l'homme.


Les soutiens de Polanski pour les Césars 2020 sont :

Après une opération du cerveau en 2014 nous aurions pu escompter un miracle du côté d'Emmanuelle Seigner mais elle n'a pas retrouvé sa lucidité. Non, le cynisme est sa propre nature alors adoptons le même ton. La "fille de" doit assumer le fait d'avoir choisi comme mari et père de ses enfants, Roman Polanski, au lieu de rejeter la faute sur les critiques. Leur mariage a eu lieu en 1989. Roman Polanski a violé une jeune fille de 13 ans en 1977. Les faits se sont déroulés au domicile de Jack Nicholson à Mulholland Drive, Hollywood, aux Etats-Unis. Il utilisa du champagne et du Quaalude pour arriver à ses fins comme Bill Cosby. De quel droit Roman Polanski ne répondrait-il pas de ses responsabilités et des accusations portées contre lui ? Est-ce un homme ? Les hommes ne doivent-ils pas répondre de leurs méfaits face à l'appel de la justice ? Pire, de quel droit cette femme déséquilibrée se permet-elle de dire que les victimes sont des hystériques en mal de notoriété. Qu'est-ce que la notoriété ? Mieux encore qu'est-ce que la notoriété d'une victime de viol ou d'agression sexuelles ? Voici le commentaire d'Emmanuelle Seigner publié sur Instagram et qu'elle a supprimé comme le font ses nombreuses relations :



Je propose à Emmanuelle Seigner de faire ses bagages et de prendre le même avion que le pathétique Jean Dujardin aka The Artist qui a déclaré « je me casse, ça pue dans ce pays ». Souhaitons lui bon voyage encore faut-il faire preuve de cohérence en liant l'acte à la parole. Rappelons lui qu'il existe grâce au public français ni plus ni moins. Mais lui seul ne suffirait pas, il faudrait un avion complet pour expulser tous ces parasites qui polluent l'espace public et n'ayant aucune forme d'intelligence. Ceux qui se taisent sont complices, ceux qui cautionnent sont passablement irraisonnés puisqu'il ne pourrait tenir la distance sur un débat portant sur le droit et la protection de l'enfance voire la sexologie. Ils méconnaissent l'essentiel et ne s'expriment que par intérêt ou au-delà de toute raison comme Fanny Ardant ou Jean Dujardin ou encore Isabelle Huppert. Nous sommes là en présence d'une multitude de personnes égocentriques collaborant ou couvrant un fugitif accusé de viol sur une mineure de 13 ans.


Florence Foresti s'est montrée mièvre, impertinente et confuse comme souvent avec les humoristes. Au début de son sketch, Florence Foresti exprime d'ailleurs très clairement son angoisse à plusieurs reprises en invoquant plusieurs boutades autour de son stress. Puis, elle a été incapable de citer le nom de Roman Polanski surnommé « la tempête », « Roro », « Popol » ou « Atchoum » en référence à la petite taille du pédophile. En achevant son intervention par la présentation des nominés elle annonça le film de Roman Polanski ainsi : « J'accuse la pédophilie des années 1970 ». La pédophilie ne concernerait-elle que les années 1970 ? Etait-ce difficile de dire Roman Polanski ? Etait-ce difficile de dire Mesdames et Messieurs notre système a décidé ce soir de nommer le film d'un fugitif recherché par la justice américaine depuis 43 ans pour une accusation de viol sur mineure de 13 ans. Je vous propose donc de suspendre tous les prix décernés par notre Académie à Roman Polanski et de ne manifester aucun intérêt à son égard afin de lui faire comprendre à minima qu'il est indésirable parmi nous.

Sur le plateau du journal de 20h00 présenté par Laurent Delahousse, le 1er mars, l'actrice Isabelle Huppert s'est exprimée en assumant son silence tout en déclarant : « Le lynchage est une forme de pornographie ». Cette citation proviendrait de William Faulkner et d'une émission de radio or la formulation comme énoncée est introuvable, la culture et l'écoute ne semblent pas être le point fort d'Isabelle Huppert mais son impertinence et sa lâcheté mériteraient à elles seules un César.

Et d'autres comme Mimi Mathy, Isabelle Morini-Bosc, Frédéric Beigbeder, Mathilde Seigner, Richard Anconina, Patrick Chesnais, Lambert Wilson ou l'ancien directeur de casting Olivier Carbone. Ce dernier a carrément été menaçant à l'encontre de Adèle Haenel :



Une prose en tout point admirable effacée et modifiée plus d'une vingtaine de fois par Olivier Carbone.

J'accuse, tu accuses, il accuse, NOUS accusons...

Le film « J'accuse » de Roman Polanski est un comble du cynisme, un juif qui se sert d'une chronique judiciaire devenue un fait historique par l'entremise d'Emile Zola, pour se positionner en victime par procuration. A travers ce film Roman Polanski nous dit en substance : « Souvenez-vous Dreyfus, ne recommencez pas la même chose avec moi Polanski ». Ainsi « J'accuse » s'adresse à nous car nous accusons tous un juif « innocent » d'avoir violé une fille mineure âgée de 13 ans. C'est injuste, c'est de l'antisémitisme. Attention si nous continuons ainsi nous pourrions déclencher par de multiples ricochets une guerre mondiale, prenons garde ! Or ce n'est pas le peuple qui accuse Roman Polanski, c'est la victime et surtout la justice américaine qui le poursuit depuis 43 ans. Sans parler des propres aveux de Roman Polanski à l'époque, incluant les détails scabreux. Pire c'est un israélien qui a dégoté au moins cinq autres potentielles victimes restées anonymes. Cet israélien est Matan Uziel contre qui Roman Polanski a déposé plainte pour diffamation en 2017 avant de retirer sa plainte. Il y aurait jusqu'à présent plus de 10 témoignages visant Roman Polanski.

J'accuse ou la même soupe victimaire servit par un juif et produit par un juif multi-milliardaire, Roman Abramovich. Alors évidemment le sujet tourne autour de leur nombril. Un film pour entretenir la mémoire et dissiper la réalité présente. Depuis 2001 la doctrine Bush est en marche, des guerres ont été mené contre des pays musulmans, pas contre des pays juifs. Dans cette spirale paranoïaque ce sont des musulmans qui furent parfois accusés faussement, conséquence directe de la propagande. L'Afghanistan et l'Irak ont ainsi subi la colère de Washington. Une diplomatie agressive est menée à l'égard de l'Iran et de la Syrie depuis des décennies. Une posture politique qui peut nous mener à tout moment à un conflit militaire à minima régional, sans parler du soutien inconditionnel accordé à Israël par les grandes puissances et leurs médias. Cela ne date pas d'hier, mais grossièrement depuis 80 ans. Est-ce cela la persécution contre les juifs mais de qui se moque t-on ? De qui se moque cette bande de joyeux troubadours qui ont participé à ce film « historique » de Roman Polanski ?

Quel est le comble du film « J'accuse », c'est de parler de la persécution des juifs à une époque ou ce sont les musulmans qui sont persécutés. Quant à ce pseudo artiste d'opérette, je n'ai pas saisi le message salvateur et stimulant contenu dans toute sa filmographie mais je suis ouvert à toute appréciation. Apparemment le cinéma de Roman Polanski serait du militantisme historique en mémoire de la persécutions des juifs. Un vrai scoop ! Comme tous les collaborateurs de ce projet qui tiennent le même discours, c'est un film « historique » et nécessaire, merci Polanski. Alors que cette bande de saltimbanques nous fassent un film sur les accords Sickes-Picot et là nous parlerons véritablement d'Histoire et pas des potins. Ou bien un film sur le piège afghan qui a mené à la naissance d'Al Qaeda.


Liste de quelques participants à la cérémonie de tous les narcisses de France (Les Oscars 2020)

Je suis las de les regarder, j'ai passé l'âge de contempler béatement des plots en bavant, j'ai passé l'âge d'écouter leurs sornettes, terminé avec les faux semblants, il faut se libérer, pensez à l'autre, ne pas pensez à soi, ne pas faire comme eux. Ces gens indigents n'ont de valeur que celle de leur argent et de leur notoriété, médisant les critiques au nom de leur supposé génie, pratiquant le déni de leurs actions, de ces exactions sordides violant les candides âmes prises aux dépourvues par l'effet d'un stupéfiant. Le Quaalude chanté par Dawid Bowie accompagné d'un « grand vin ». Shel Silverstein, un ami de Hugh Hefner, a également chanté le titre « Quaaludes Again ». La drogue utilisée par Roman Polanski était bien entendu du Quaalude. Se produire à la lumière, se défoncer dans l'ombre, forniquer tout ce qui est vivant, ceci est leur discipline. Détruire est leur art.

Name and shame, si les noms de ces "bobos fils de" qui vont suivre sont des personnes responsables alors ils répondront aux questionnements des français car ils n'existent qu'à travers le peuple français, condamnent t-ils la pédophilie, à savoir toutes relations sexuelles entre un adulte et un mineur ?

Nicolas Bedos, Vincet Cassel, Louis Garrel qui a joué dans le film hagiographique Saint-Laurent, Melvil Poupaud, Marion Cotillard, Lambert Wilson, Sandrine Kiberlain, ajoutons à cela la racialiste déracinée Aïssa Maïga qui chercha à compter le nombre de noir présent dans la salle, mélangeant l'histoire ségrégationniste des Etats-Unis avec celle de la France. Celle-ci semblait avoir oublié la présence d'un ancien condamné devenu réalisateur Ladj Ljy, ne représentait-il pas la diversité ?

L'équipe d'Alain Terzian a tiré le rideau, ce sont eux les premiers responsables des 12 nominations du film J'accuse, Alain Terzian a déclaré que les Oscars n'ont pas de « positions morales » tiens donc ? Outre l'ironie, il semblerait qu'il y ait méprise car il n'est pas question ici de moralité mais de justice et de droit. Roman Polanski est un fugitif alors Alain Terzian devrait apprendre à s'exprimer en des termes plus adaptés en se conformant à la réalité d'une société pas à une réalité factice projetée sur un écran de cinéma.


Opinion

L'art ne devrait pas être une source de rémunération, à minima pour survivre, sinon cela devient du business et de la glorification purement narcissique. Je pourrai me considérer moi même comme un artiste, je ne gagne rien en écrivant sur ce blog (220 articles depuis 2017), je fais cela dans l'intérêt commun, dans l'espoir d'éveiller la curiosité du lecteur afin qu'il aille s'informer sur des sujets primordiaux permettant de se construire des opinions solides et une confiance sans faille. Sur ce blog sont abordés géopolitique, histoire, santé, protection de l'enfance, droit, et la sexologie devenue un leitmotiv dans nos médias avec cette couverture incessante de la sexualité sous toute ses formes, LGBT oblige, féminisme extrémiste inclus comme les Femen paradant seins nus.

Eduquer les masses signifie construire et consolider alors que le showbiz est un modèle de contre éducation, il est destructeur. Cette phrase est une des simples réalités cachées de ce monde à contempler par effet miroir car rien de ce qui nous est montré n'a d'objectivité, tout n'est que subjectivité doctrinaire. Enfin nous ne bâtissons rien sur un simple frisson, un simple spectacle, tout cela est aussi superficiel qu'un courant d'air, il n'en restera quasiment rien.


Bouclons la boucle

Concernant la filmographie de Roman Polanski, il serait possible de me reprocher de n'avoir évoqué que certains de ses films. Or le choix était pertinent pour souligner dans quel genre d'univers baignait Roman Polanski à ses débuts, à savoir les déviances sexuelles, la folie et l'occultisme. Et ainsi mettre en relation sa production cinématographique précédent l'accusation de Samantha Geimer avec sa vie personnelle. En 1999 La Neuvième Porte produit par Roman Polanski avait pour thème l'occultisme à l'instar de Rosemary's Baby. Mais c'est avec un autre film récent que je vais conclure, La Vénus en fourrure sorti dans les salles en 2013. Un film dont le thème principal fut déjà abordé dans Lunes de fiel en 1992 mais de manière pornographique puisque Emmanuelle Seigner se faisait notamment lécher la poitrine de manière obscène pendant que son mari Roman Polanski filmait.

Le « génie du cinéma français » réalise un film au casting et au décor minimaliste dont l'ensemble de l'action se déroule dans une salle de théâtre. La Vénus à la fourrure est du théâtre filmé en huis-clos, abordant des thèmes récurrents chez Roman Polanski : folie et déviances sexuelles. Pour compenser l'aspect minimaliste de son film, le « génie du cinéma français » utilise des variations de lumières pour métamorphoser la scène, la musique pour garder en éveil le spectateur et de faux artifices pour simuler une tension. Et il utilise au mieux sa caméra pour gérer l'espace à sa disposition et ainsi donner une impression de profondeur là où il n'y en a pas, à l'image des dialogues pervers comblant l'absence de scénario. Le sujet du film est le masochisme.

En haut à gauche, début du film, Vanda porte une tenue de cuir. En haut à droite, elle pointe avec un doigt prophétique le cactus qu'elle appelle phallus, ce sera l'endroit précis de la fin des supplices pour Thomas/Polanski
Artifice 1, utilisation d'un grand couteau pour créer de l'action dans un scénario au calme plat.
Artifice 2, utilisation d'un revolver sans aucune raison apparente si ce n'est surprendre et captiver l'attention du spectateur. Sur cette image nous pouvons observer les jeux de lumière qui crééent la sensation d'être ailleurs alors que nous ne bougeons pas du début à la fin. La lumière est concentrée sur le phallus.

Emmanuelle Seigner interprète Vanda, une actrice, Mathieu Amalric joue Thomas Novacek, le metteur en scène. Si Roman Polanski avait été plus jeune il aurait sans aucun doute pu jouer le rôle de Thomas tellement il lui correspond.

L'histoire de La Vénus à la fourrure est celle d'un metteur en scène qui auditionne pour le rôle principal de sa pièce de théâtre inspirée par l'auteur Leopold von Sacher-Masoch. Dans son récit, celui-ci désire se soumettre entièrement à la volonté d'une femme pour ressentir du plaisir dans la douleur. Thomas/Polanski est subjugué par l'interprétation de Vanda au point de devenir Masoch. Pour tenir le spectateur éloigné de l'ennui le film de Polanski utilise l'art de la diversion et de l'ambiguïté avec de l'érotisme et une alternance entre fiction et réalité.

Pour son audition, Vanda est volontairement habillée comme une catin exubérante. Elle a un comportement grossier et un langage vulgaire saturé de tics verbaux. Elle incarne en apparence parfaitement la prolétaire 2.0. Thomas/Polanski est un metteur en scène vaniteux, cultivé et insatisfait. Il considère le livre de Leopold von Sacher-Masoch comme étant un « grand texte de la littérature mondiale » avec lequel on ne badine pas. Pour Vanda ça n'est qu'un porno sadomasochiste. Ainsi les interruptions répétées de Vanda pour émettre des critiques exaspère Thomas jusqu'au moment où sa colère l'emporte et il finit par l'insulter violemment. A ce moment le film bascule totalement dans le masochisme et la folie. Seul leur téléphone viendra les interrompre pour les rappeler à quelques reprises à la réalité. Ce lien avec l'extérieur sera définitivement rompu lorsque maîtresse Vanda se débarrassa du téléphone de Thomas/Polanski pour plonger encore un peu plus dans l'abîme délirante de l'esprit de Polanski.


Vanda questionne à plusieurs reprises Thomas au sujet du comportement de son personnage qu'elle trouve surréaliste, en lui soulignant que c'est la femme qui est en réalité soumise car elle accepte de jouer un jeu dicté en premier lieu par l'homme. Thomas/Polanski lui explique alors que l'homme serait censé révéler les désirs cachés de la femme, en éveillant les dominatrices qui s'ignorent.

Pour ce film, Roman Polanski s'est inspiré du roman portant le même titre, écrit par Leopold von Sacher-Masoch, celui qui inspira le concept de masochisme. C'est le docteur Richard von Krafft-Ebing qui s'appuya sur le profil de Leopold von Sacher-Masoch pour énoncer le concept de masochisme en le nommant selon ses propres mots sur le même principe que John Dalton qui nomma sa découverte daltonisme. Leopold von Sacher-Masoch n'a donc pas inventé le sadomasochisme. Et c'est encore le docteur Richard von Krafft-Ebing qui créa définitivement le concept de sadomasochisme, cette fois-ci avec le profil du Marquis de Sade. Nous avions donc le soumis Masoch et le dominateur Sade, deux déviants sexuels ayant servi à définir le sadomasochisme grâce au docteur Richard von Krafft-Ebing. Il me semblait nécessaire de développer sur ce point étant donné que même le film reste équivoque sur ce sujet ainsi que les critiques qui entretiennent la confusion.

Leopold von Sacher-Masoch1 était un fétichiste de la fourrure et un masochiste de première classe, prêt à subir de véritables humiliations et à ressentir de la douleur pour prendre du plaisir. Et l'Histoire retiendra qu'il fut le sujet involontaire ayant permis à la sexologie de définir une partie seulement du sadomasochisme.

Vanda ordonne à Thomas/Polanski de disposer la fourrure de manière plus lascive, il s'exécute.

Ensuite Thomas/Polanski signe un contrat avec sa maîtresse et il devient son esclave, il ne pourra parler que sur autorisation de madame. Puis nous nous enfonçons vers le masochisme et le fétichisme, agrémentés par des dialogues pompeux seulement interrompus par des téléphones, un couteau et un revolver. Des interruptions n'ayant aucune influence sur le scénario si ce n'est servir à rythmer un film d'une lenteur Polanskinesque.


Vanda fignole le dernier détail, du rouge à lèvres, un artifice qu'aime tant Roman Polanski. A droite le valet se tient prêt pour sa maîtresse, il attend sans bouger les directives.

Elle lui ordonne d'aller chercher ses bottes pour lui mettre sur ses jambes et s'offrir dans une scène fétichiste dans laquelle seul le bruit de la fermeture éclair se fait entendre.
Et le spectateur retient son souffle…

Zip.

La Vénus à la fourrure nous offre un énième travestissement d'un homme en une femme. C'est sans doute la seule chose surprenante au visionnage du film car cela fait écho à une partie de la filmographie de Roman Polanski que nul ne peut renier : Cul-de-sac, Le Locataire et La Vénus à la fourrure. De 1966 à 2013, le même fantasme a habité Roman Polanski.


 


Et Bacchus se manifesta. En l'espace de quelques secondes Roman Polanski nous replonge dans son univers caractérisé par l'occultisme puisque Vanda s'exprime avec une voix différente et dans une langue inconnue comme si elle était possédée... Vanda vêtue de sa seule fourrure évoque Bacchus c'est-à-dire les festivités, l'alcool et les orgies bacchanales. 


 




Ce film repose entièrement sur les dialogues durant lesquels nous pouvons ressentir une forme explicite d'auto justification pour se distancier de l'histoire évoquée. Roman Polanski ne désire pas que nous pensions qu'il s'agit de ses fantasmes ou d'une part de réalité alors que nous racontait-il dans ses précédentes œuvres le génie incontesté du cinéma français ? Dans une scène de La Vénus à la fourrure, Vanda lui dit : « Lui c'est vous, Kusienski, Novacek, Novacek, Kusienski ... ou peut-être Vanda ». Tout est dit car finalement la question centrale demeure : qui est Roman Polanski ? Il n'est personne, il n'est qu'égocentrisme, centré sur lui-même, ses fantasmes et ses obsessions, le sexe, l'occultisme et la psychologie. Dans le film La Vénus à la fourrure, tout n'est que transfert : Novacek, Kusienski, Polanski. L'œuvre de Roman Polanski comme l'œuvre de nombreux "artistes" n'est que transfert et projection.


1La chanteuse et actrice Marianne Faithfull est une descendante directe de Leopold von Sacher-Masoch du côté maternel, elle était son arrière petite nièce. Marianne Faithfull a été la femme de Mick Jagger entre 1966 et 1970, une période durant laquelle elle tomba dans l'addiction aux drogues, cocaïne, LSD, héroïne, et l'occultisme. Marianna Faithfull joua notamment dans un film de Kenneth Anger, un ancien collaborateur d'Alfred Kinsey et des Rolling Stones. Kenneth Anger est un occultiste notamment passionné par Aleister Crowley et sa religion Théléma. Le film dans lequel joua Marianne Faithfull était Lucifer Rising réalisé en 1972 et distribué en 1980. Kenneth Anger fit également joué Mick Jagger dans Invocation of My Demon Brother en 1969. Au casting de ces deux films nous retrouvons aussi Bobby Beausoleil, membre de la famille Manson, dans le rôle de Lucifer.


Frank D.

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