Dossier Tariq Ramadan (12) : Mashallah Qatar mon amour
Le Qatar est une dictature dont le
système politique repose sur une monarchie absolue, tous les
pouvoirs sont concentrés entre les mains de l'émir. L'idéologie
politique est celle du wahhabisme autrement dit la même que celle de
l'Arabie Saoudite.
Le rayonnement qatari s'effectue au
travers de la fameuse chaîne de propagande Al Jazeera. Elle n'évoque
jamais la situation interne au pays, son regard est uniquement tourné
vers l'extérieur, comme si TF1 ne parlait jamais de la France. Sur
internet, notamment sur Twitter, nous pouvons retrouver AJ+
qui n'est autre que Al Jazeera proposant des sujets totalement
démagogues pour émouvoir l'audience. A quand des reportages sur
l'esclavagisme de la main d'œuvre immigrée employée pour la conception des
stades de football ?1
Nous parlons ici d'un pays qui excelle dans l'esclavagisme moderne,
pratiqué par tous les membres de la cour royale inféodé à l'émir.
La lutte contre l'esclavagisme ne
s'effectue pas par des lois qui prennent la poussière mais par des
actes concrets c'est-à-dire la mise en application de ladite loi.2
La polygamie est-elle une valeur
progressiste ? L'ancien émir du Qatar entre 1995 et 2013, Hamad
ben Khalifa Al Thani, est un polygame, avec ses trois femmes il a eu
pas moins de 24 enfants ! Voici donc l'image d'un pays
progressiste cautionnée par un certain Tariq Ramadan.
Autre sujet tabou, celui du financement
par le Qatar du « Front al Nosra », fondé par
Abou Mohammed al-Joulani, et affilié à Al Qaeda entre 2013 et 2016.
Abou Mohammed al-Joulani a ainsi prêté allégeance à Ayman al
Zawahiri, l'ex numéro 2 d'Al Qaeda. Abou Mohammed al-Joulani fut
aussi un proche de Abou Moussab Al Zarkaoui, le digne représentant
de Oussama Ben Laden en Irak.
Cheikha Mozah Bint Nasser Al-Missned
L'une des femmes de l'ancien émir du
Qatar les plus en vue dans les médias est Mozah, en photo ci-dessous
aux côtés de Youssef al-Qaradawi et Tariq Ramadan. Une photo prise
lors de l'inauguration à Doha du « Centre de Recherche sur la
Législation et l’Éthique Islamique » (CILE) le 15 janvier
2012. La notion de législation islamique est relative à
la Charia islamique. Tariq Ramadan a été directeur et membre
fondateur du CILE.
En 2015 nous retrouvons la cheikha
Mozah, reine mère du Qatar, pour l'inauguration d'une nouvelle
extension au sein du département d’études islamiques du Saint
Anthony’s College de l'Université d'Oxford. Un bâtiment réalisé
par l’architecte irakienne Zaha
Hadid.
Le financement de cette opération a
été effectué par le minuscule voisin qatari, le royaume du Bahrain
composé d'une trentaine d'îles. La banque Investcorp. a dépensé
11 millions de livres sterling pour la réalisation de ce projet.
La maison mère d'Investcorp est basée
au Bahrain et possède des succursales à New York, Londres, Riyad,
Abu Dhabi, Doha et Singapour.
Enfin un don d'environ 2 millions de
livres sterling émanant de la Qatar Foundation a permis la création
de la chaire de théologie qui porte le nom de « Sa Majesté
Hamad Ben Khalifa Al-Thani », celle occupée depuis 2009 par
Tariq Ramadan. Sans ce financement du Qatar et le soutien en
coulisses de Youssef al Qaradawi, jamais Tariq Ramadan n'aurait été
engagé à l'Université d'Oxford.
Youssef al Qaradawi
Youssef
al Qaradawi, égyptien et théologien, est membre de la
confrérie des Frères musulmans, ce qui lui a valu d’être
emprisonné à plusieurs reprises comme son comparse Sayyd Qutb. Ce
dernier est considéré comme la source d'inspiration de la mouvance
terroriste takfiriste.
Frère musulman + idéologie takfiriste
= terrorisme islamiste intellectuel ou militaire.
L'idéologie takfiriste de Sayyd Qutb a
inspiré Oussama Ben Laden. Le mentor de ce dernier était Abdallah
Azzam, un autre frère musulman qui s'est tenu à ses côtés durant
la guerre afghane contre l'occupation soviétique.
Le digne représentant du takfirisme
est aujourd'hui Youssef al Qaradawi.
Dans les années 1960 Youssef
al-Qaradawi est envoyé au Qatar, là-bas il va contribuer à la
pérennisation de l'idéologie takfiriste et du mouvement des frères
musulmans.
Durant les années 1970, toujours au
Qatar, Youssef
al-Qaradawi est à l'origine de nombreuses institutions ayant pour
vocation la propagation de l'islam ultra-rigoriste.
Youssef al-Qaradawi s'est associé à
la création de l'UOIF en 1983, la branche française des frères
musulmans, cette organisation est aujourd'hui dirigée par Amar
Lasfar. Mohamed Louizi (ancien frère musulman) a dénoncé
promptement la mouvance takfiriste. Depuis il subit ce qu'il nomme
un « djihad judiciaire ». Il est la cible de
multiples procédures judiciaires pour le faire fléchir et le
pousser à abandonner son activisme contre les frères musulmans.3
A ce jour il a gagné 3 procédures sur 6, les trois restantes sont
en cours d'instruction. L'origine de ces attaques proviennent de Amar
Lasfar, responsable de l'UOIF.
En 2004 Youssef al-Qaradawi a été
membre du conseil administratif du Centre des Études Islamiques à
Oxford (Oxford Centre for Islamic Studies OCIS).
L'OCIS est un centre indépendant mais reconnu par l'université
d'Oxford. Parmi les membres du conseil administratif nous retrouvons
notamment des représentants de l'université d'Oxford. Des faits
maladroitement niés par Tariq Ramadan sur son compte Facebook le 28
avril 2016.
Enfin Youssef al-Qaradawi est président
de l'Union Internationale des Savants Musulmans, intégré par Tariq
Ramadan en 2016.
Sayyd Qutb > Youssef al-Qaradawi > Tariq Ramadan (voie rationnelle)
Sayyd Qutb > Abdallah Azzam > Oussama Ben Laden (voie militaire)
Hit parade des manipulations de Tariq Ramadan
Le moratoire sur la lapidation fut une énorme faufilade car il ne s'est jamais matérialisé par une action
concrète et/ou une condamnation sans équivoque de la pratique. Quant aux pays à dominante islamique, ils ont
certainement dû apprécier la manière avec laquelle Tariq Ramadan
s'était joué de la question avec cette pirouette d'une couardise
sans nom. Condamner explicitement des pratiques barbares au 21ème
siècle ne doit poser aucun problème à qui que ce soit sauf à
Tariq Ramadan. De plus, il n'est plus à un sophisme près car
comparer un moratoire sur la peine de mort, débat de société, avec
un moratoire sur la lapidation, débat religieux, démontre certaines limites dans la réflexion.
Le 2 juin 2016, Tariq Ramadan avec un
aplomb phénoménal n'a pas hésité à répondre à Jean-Jacques
Bourdin qu'il n'était absolument pas proche du Qatar.4
Il est inutile d'énumérer à nouveau tous les liens que ce frère
musulman entretient avec ce pays, devenu le nouvel eldorado de la
confrérie, puisque c'est le sujet même de cet article.
Tariq Ramadan a déposé deux plaintes
en diffamation contre le magazine Lyon Mag. La première concerne une enquête signée
Lionel Favrot et publiée post-11 septembre 2001. La seconde
plainte concerne des propos d'Antoine Sfeir relayés dans une entrevue par Lyon Mag.
Dans un premier temps Lyon Mag a
été relaxé mais en appel le magazine a été condamné pour
diffamation.5
Leur pourvoi en cassation a ensuite été rejeté. En 2010, dernier
rebondissement, la Cour européenne des droits de l’homme de
Strasbourg a condamné la France pour « violation du droit à
la liberté d’expression ». La Cour a estimé que cette
enquête s’inscrivait dans « un débat d’intérêt
général » et que les journalistes avaient fait preuve de
« prudence » sans manifester « aucune
animosité personnelle » envers Tariq Ramadan dont la photo
était en Une du magazine.6
Concernant l'interview d’Antoine Sfeir, Lyon Mag a remporté son
procès en diffamation l'opposant à Tariq Ramadan. Ce dernier estimait
avoir été diffamé par Antoine Sfeir qui avait qualifié
l'islamologue de « fondamentaliste charmeur spécialiste du
double langage ». En première instance Lyon Mag bénéficia d'une relaxe, une décision qui fut confirmée en appel.
Les magistrats ont considéré que l'interview d'Antoine Sfeir
« exprimait une opinion critique qui, formulée dans un
contexte marqué par de graves attentats terroristes, n'apparaît pas
disproportionnée eu égard au but d'information poursuivi ».
Aucune diffamation.
A ce sujet, lors d'une émission télévisée
intitulée Campus,
diffusée sur France 2 et présentée par Guillaume Durand,7
l'islamologue déclare avoir gagné tous ses procès. Fascinant, le mensonge pathologique dans toute sa splendeur. Il
déclara aussi : « je ne suis pas frère musulman ».
Enfin l'anecdote concernant Philippe De
Villiers est édifiante car elle confirme la vision englobante de
l'islam prônée par les salaafis comme Tariq Ramadan. La religion se
positionne au-dessus de la République, de la constitution et de la
loi humaine. Seule la loi divine prévaut pour les rigoristes
salaafis tels que Tariq Ramadan. Il n'a donc jamais été un
réformiste au sens progressiste.
Dans le cadre de l'affaire Ramadan, ce
dernier a prétendu déposé plainte en diffamation contre les quatre
anciennes étudiantes suisses mais cela n'a jamais été suivi
d'effet.
Pour tenter d'éveiller certaines consciences, de vrais hommes courageux comme Majid Oukacha s'exprime pour critiquer l'islam à tort ou à raison. Voici une vidéo s'adressant à tout le monde et aux musulmans ouverts en capacité de débattre, ce qui ne me semble pas être le cas des partisans de Tariq Ramadan pour les avoir pratiqués. Ces gens là sont définitivement fanatisés et sous emprise.
Frank D.
1Le
Monde : Coupe
du monde 2022 : des "esclaves" népalais morts au
Qatar sur les chantiers, 26 septembre 2013.
2Challenges :
Le
Qatar abolit son système d'esclavage moderne pour les travailleurs
étrangers, 12 décembre 2016.
4Marianne :
Tariq
Ramadan assure qu'il n'est "pas proche du Qatar" ? Sans
rire..., Louis Hausalter, 2 juin 2016.
5Oumma :
Lyon
Mag’ condamné pour diffamation, Tariq Ramadan, 26 mai 2013.
6Europe
1 : La
CEDH défend le magazine Lyon Mag, 6 mai 2010.
7France
2 : Emission Campus présentée par Tariq Ramadan, thème « La
laïcité pour tous », 4 décembre 2003.
13min05 sec « je ne suis pas frère
musulman ».
L'Express : Extraits
exclusifs, 18 octobre 2004.
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